Le bio séduit toujours plus d’agriculteurs
Depuis plusieurs années, la filière bio wallonne tient une forme olympique et 2016 ne déroge pas à la règle. Une fois encore, le nombre d’exploitations et la SAU sous contrôle bio connaissent une croissance importante. La tendance est similaire du côté des animaux ; même le secteur porcin semble se redynamiser. Seule ombre au tableau, le nombre trop élevé de vaches allaitantes ne permettant pas de valoriser tout le cheptel dans la filière.
Au 31 décembre 2016, la Wallonie recensait 1.493 fermes certifiées bio (100 % bio ou mixte bio-conventionnel), soit près de 12 % des fermes wallonnes, ressort-il du bilan dressé annuellement par Biowallonie, la structure d’encadrement de la filière bio wallonne. Entre 2015 et 2016, 146 exploitations ont fait le choix du bio, ce qui représente une augmentation de 10,8 %. Un véritable record dans l’histoire de la filière ! Depuis l’an 2000, le nombre de fermes bio a plus que triplé en Wallonie (figure 1)
La surface agricole utile (SAU) consacrée à ce mode de production est elle aussi en hausse : +12,4 % par rapport à 2015. La SAU sous contrôle bio atteint aujourd’hui 71.289 ha (+7.852 ha), soit 9,7 % de la SAU totale wallonne. Par rapport à l’an 2000, la SAU bio wallonne a plus que quadruplé (figure 1).
La surface agricole moyenne d’une ferme bio wallonne est de 47,7 ha, soit 10 ha de moins que la moyenne régionale (57,6 ha).
Grandes cultures : +2.000h a
Suivant l’évolution importante du nombre de tête de bétail (+14,4 %, lire ci-après), la surface dédiée aux prairies fait un bond en avant de +10,6 % par rapport à 2015 et ce, après avoir connu une légère baisse (-0,8 % entre 2014 et 2015).
Même si les prairies composent 78 % du paysage agricole bio wallon (86 % en 2011), leur proportion diminue d’année en année pour faire place aux grandes cultures. Cette proportion reste toutefois élevée au vu du grand nombre d’élevages bovins certifiés bio mais aussi par la spécificité de cette filière qui requiert une surface importante de prairie par animal pour assurer une autonomie importante des fermes.
Les grandes cultures (céréales, légumineuses, « légumes grandes cultures ») ont continué d’augmenter fortement (+16,7 %) avec plus de 1.900 nouveaux ha. Cette augmentation suit la demande croissante en céréales bio tant alimentaires que fourragères.
Les cultures maraîchères augmentent de façon exponentielle avec une progression de +37,7 % entre 2015 et 2016. Cela représente 279 nouveaux ha. Du côté des cultures fruitières, 66 nouveaux ha ont été répertoriés (+31,3 %). La SAU dédiée à la culture de fruit augmente pour la seconde année consécutive après plusieurs années de stagnation.
Ces nouvelles productions, tant de fruits que de légumes, font suite à l’importante demande des consommateurs belges.
Les jachères, engrais verts et parcours extérieurs ont quant à eux considérablement augmenté (+52 %) après avoir chuté de 31 % entre 2014 et 2015.
Le tableau 1 fournit un récapitulatif de l’évolution de la superficie sous contrôle bio depuis 2010.
Les vaches laitières en plein boom
Au cours de l’année 2016, le nombre d’animaux bio a augmenté de 296.803 unités (tous animaux confondus), ce qui représente une importante progression de 14,4 %.
En croissance constante depuis 2016, le nombre de bovins bio a encore augmenté en 2015 (+10,1 %) pour atteindre 85.521 têtes (figure 2).
Le nombre de vaches allaitantes continue de progresser faiblement : +3,4 % entre 2015 et 2016. Dans ce secteur en particulier, l’offre reste supérieure à la demande.
A contrario, après une diminution en 2010 (-17,6 %) et en 2013 (-3,6 %) et une faible progression en 2014 (+1,5 %) et en 2015 (+4,2 %), le nombre de vaches laitières a bondi de 24,6 %. Près de 3.000 vaches supplémentaires sont traites en bio en Wallonie. Cela s’explique, en partie, par le bon prix de vente du lait bio en comparaison au prix du lait conventionnel en baisse constante depuis fin 2014.
Retour à la hausse pour le secteur porcin
Pour la première fois depuis 2010, le nombre de porcs a augmenté en 2016, bien que très légèrement (+1,2 %). Le nombre de truies a quant à lui augmenté de 12,3 % avec 58 truies supplémentaires. Avec 6.907 porcs recensés en 2016, la filière est encore loin de son cheptel de 2010 (13.618 têtes). Conséquence : la Wallonie importe encore des porcs engraissés des pays voisins malgré cette évolution positive.
Un Groupement de producteurs de porcs bio a été créé en 2016 afin de redynamiser cette filière. Ses premiers effets se font probablement déjà ressentir.
Aviculture :
l’expansion continueLa filière avicole continue son expansion. Le nombre de poulets de chair (vendus) a grimpé de 14,7 % entre 2015 et 2016. Le nombre de poules pondeuses a lui augmenté de 13,7 %. Le secteur wallon a vendu plus de 250.000 poulets bio supplémentaires en 2016 par rapport à 2015 et compte plus de 26.500 nouvelles poules pondeuses.
Alors que la filière poulet de chair suit une croissance relativement linéaire, la filière poules pondeuses connaît un véritable boom depuis 2010. À titre d’exemple, le nombre de poulets de chair vendus a doublé depuis 2009 (+109 %) tandis que celui des poules pondeuses a été multiplié par six (+561 %).
La filière caprine en très bonne forme
Après une légère baisse de la filière ovine entre 2006 et 2009, celle-ci est en constante évolution depuis avec une croissance importante de 14 % entre 2015 et 2016. Cette filière a doublé son cheptel depuis 2011.
La filière caprine connaît quant à elle un réel regain de croissance depuis 2012. En 2016, celle-ci a connu la plus forte augmentation en ce qui concerne l’élevage bio. Le nombre de caprins certifiés bio a grimpé de 30 % par rapport à 2015, passant de 1.091 à 1.418.
En 2016, la Wallonie comptait également 1.813 autres animaux bio (lapins, pintades, canards, équidés, cervidés…). Ce nombre fluctue légèrement mais reste relativement stable depuis 2004.
L’aquaculture bio wallonne représente quant à elle 375 kg de poissons commercialisés en 2016.
