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Les résineux wallons sont toujours surexploités

La récolte des résineux en Wallonie reste supérieure à leur accroissement naturel. En d’autres termes, le résineux est surexploité en Wallonie depuis quelques années et ce phénomène a tendance à s’accentuer, ressort-il de l’édition 2017 du Panorabois, réalisé par l’Office économique wallon du Bois (OEWB) et publié à quelques jours de la 83e Foire agricole de Libramont.

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Le taux de récolte annuel -c’est à dire le rapport entre le bois récolté et ce que la forêt produit-, calculé sur base d’une période allant de 2001 à 2011, est désormais estimé à 134,5% pour les résineux, alors qu’il n’atteint que 66,2% pour les feuillus (65,7% pour le chêne et 88,9% pour le hêtre, notamment).

Pour le seul épicéa, essence reine des résineux en Wallonie, le taux de prélèvement est désormais évalué à 149,8%, davantage encore qu’estimé précédemment, selon les dernières évaluations, affinées par rapport aux éditions précédentes du Panorabois. Et si l’on tient compte des seules parcelles privées, hors forêts publiques donc, le taux de récolte se monte à plus de 150% pour les résineux et 163,3% pour le seul épicéa.

Cette surexploitation a plusieurs causes, mais de manière générale, «la capacité de transformation de résineux dans les scieries wallonnes (3 millions de mètres cubes par an) est supérieure à la production de la forêt wallonne (près de 2,5 millions de mètres cubes), ce qui tire les prix vers le haut et incite les propriétaires forestiers, surtout privés, à vendre», explique Eugène Bays, responsable veille à l’OEWB. En outre, «on ne replante pas à la cadence à laquelle on coupe».Dans les nouvelles plantations, on constate en effet que l’épicéa perd du terrain, ce qui pourrait réellement poser problème d’ici une vingtaine d’années. Des pistes de solutions existent cependant comme le recours au douglas, un résineux de bonne qualité et plus productif que l’épicéa, mais qui doit encore faire l’objet de recherches génétiques en Wallonie, selon Eugène Bays.

Le Panorabois 2017 nous apprend par ailleurs que les surfaces forestières atteignent un tiers du territoire wallon, soit quelque 556.200 hectares, dont 50,8% sont aux mains de propriétaires privés et 49,2% appartiennent à des propriétaires publics. Et sur les 475.200 hectares de surfaces forestières productives au sud du pays, 57% sont composés de feuillus et 43% de résineux. Un équilibre qui a évolué ces dernières années en faveur des feuillus.

(Belga)

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