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Agriculteurs de valeurs: les multiples contributions de ce métier à travers des visages et des initiatives

Depuis 8 ans, la Foire de Libramont met en avant le métier d’agriculteur, sa richesse, sa créativité, sa diversité, son impact social, environnemental, sociétal. Voici un rapide portrait des cinq « agriculteurs de valeurs » mis en lumière lors de cette édition 2017.

Temps de lecture : 5 min

Novateurs dans leurs pratiques d’élevage et ou leurs itinéraires culturaux, proches des consommateurs, soucieux de l’harmonie entre les activités qu’ils déploient et le milieu et les concitoyens qui les environnent, tels sont les critères majeurs auxquels répondent les heureux élus – sans avoir poser la moindre candidature car il ne s’agit pas d’un concours – à cette initiative soutenue notamment par le Collège des producteurs, Crelan et CBC, et à laquelle les organisateurs de la foire de Libramont sont extrêmement attachés.

Sensibilisation à l’érosion et rempart aux coulées boueuses

Agriculteur à Gembloux, Frédéric Vandeputte fait partie des 5 « agriculteurs de valeurs 2017 » pour sa sensibilité aux problèmes de coulées boueuses liés à l’érosion des terres agricoles et pour les solutions qu’il met en œuvre pour les anticiper et les résoudre au sein de son exploitation et plus largement dans la commune de Gembloux. Parmi les innovations apportées en ce sens, Frédéric a implanté du miscanthus dans son exploitation en 2015, et en a planté cette année plusieurs ha en partenariat avec la commune de Gembloux.

En plus d’assurer une barrière végétale naturelle aux coulées boueuses, l’herbe à éléphant est une source d’énergie renouvelable qui permet de chauffer la ferme en autonomie. « Je veille également à promouvoir autour de moi cette solution qui constitue en plus une vraie diversification aux multiples avantages. Le miscanthus peut en effet être valorisé par l’agriculteur pour divers usages : litière pour animaux, paillage horticole, combustion dans une chaudière… tout en résolvant un problème. »

Coopération et participation autour du maraîchage

La Coopérative de maraîchers bio Fanes de Carotte sise à Braine-le-Comte est également distinguée cette année. Elle comprend trois membres qui cultivent et vendent, au siège de leur petite exploitation, une multitude d’espèces légumières.

« Nous accueillons, au sein de notre potager de 2,5 ha, nombre de personnes et associations souhaitant découvrir le maraîchage, notre façon de travailler, notre vision de l’agriculture », explique Manu. Fanes de carotte cultive une gamme complète de légumes du potager traditionnel sur environ 2,5 ha. « Pour fournir des légumes en continu, nous sommes très attentifs à l’échelonnement des plantations, à la régularité des récoltes, et aux variétés que nous proposons aux abonnés à notre plateforme de commande sur Internet. »

La coopérative cultive également son originalité à travers 4 piliers : le financement coopératif, le prix juste, la participation et la convivialité accrue au champ.

Une approche locale et un juste prix

Élu parmi les agriculteurs de valeurs 2017, Georges Leclerc est fruiticulteur à Neufchâteau, dans l’entité de Dalhem, en province de Liège. Membre du Groupement de producteurs Fruits d’ici, qui émane d’un cahier des charges né en 1988 avec la création du Groupement d’arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques intégrées. Le Gawi promouvait déjà une fruiticulture locale et différenciée, apte à trouver une pérennité de débouchés malgré le rouleau compresseur du commerce mondial !

Le groupement Fruits d’ici produit des fruits, dans ce même esprit, avec un objectif de juste prix, fraîcheur, qualité, respect de l’eau et de la biodiversité. zéro résidu de produits phyto, une vente essentiellement par les circuits courts – intégrant un grand nom de la distribution, initiateur de la démarche des produits locaux en grandes surfaces. « Passionné, je prends le temps de communiquer sur la qualité des fruits wallons et l’intérêt de consommer ceux-ci au niveau local ou à défaut, régional, auprès des consommateurs en maintes occasions : animations dans des magasins, foires, etc.

Une démarche familiale, engagée sur la biodiversité

À Villers-sur-Lesse, près de Rochefort, Bernard Convié et Valérie Calicis élèvent depuis 15 ans des vaches laitières de race Jersey et des brebis dans la Ferme de Jambjoule. Il s’agit d’une activité familiale, en mode bio, axée sur la transformation d’un maximum des productions de la ferme. Le lait d’une vingtaine de vaches Jersey pâturant dans des prairies naturelles, dont une bonne partie est en zone Natura 2000, est intégralement transformé en fromages au sein de l’exploitation. Par ailleurs, leur troupeau de quelque 300 brebis de races rustiques, l’Ardennais Roux et le Mergelland, participe à l’entretien de pelouses calcaires des réserves naturelles de la région de Lesse et Lomme.

Lait cru, beurre, fromages, yaourts et colis de viande sont vendus à la ferme et via des coopératives.

Une réflexion prend également forme pour accroître l’autonomie énergétique de la ferme. « Après les panneaux solaires thermiques (eau chaude pour la fromagerie) en 2015, nous installons cet hiver des panneaux photovoltaïques. En attendant un possible nouveau défi : une force motrice autoproduite. »

Valorisation innovante des couverts d’interculture

Claude et Damien Henricot produisent des grandes cultures et élèvent des ovins à Orbais, entre Wavre et Gembloux. L’exploitation se diversifie également dans la production et la vente de fleurs et de légumes.

Père et fils figurent au palmarès des agriculteurs de valeurs 2017 pour leur engagement dans l’agriculture de conservation et plus particulièrement pour leur mode de valorisation original des couverts d’interculture.

Ils font pâturer des moutons (une soixantaine de mères) sur des couverts de vesce, phacélie, tournesol… pour les valoriser plutôt que les détruire. Une manière aussi de réduire l’emploi d’herbicides et d’améliorer le sol et sa fertilité.

Cela fait une dizaine d’années que l’élevage ovin est venu s’ajouter aux activités de la ferme qui est essentiellement vouée aux grandes cultures. Damien a repris la ferme à l’âge de 26 ans en 2016 « avec bonheur et passion dans un cadre de vie en pleine nature et très épanouissant, même s’il y a parfois des périodes de travail particulièrement intense. »

M. de N.

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