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80% de nos concitoyens déclarent avoir confiance en l’agriculture belge

À l’approche d’Agribex, Fedagrim – la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’agriculture et les espaces verts – s’est intéressée au comportement des Belges vis-à-vis de l’agriculture nationale. Confiance, pratiques d’achat, connaissance du monde rural… ont été passés au crible. Au vu des résultats de l’enquête, les bonnes surprises ne manquent pas !

Temps de lecture : 5 min

Menée par l’institut de sondage iVox auprès de 1.000 Belges, l’enquête permet notamment d’évaluer les conséquences du scandale des œufs contaminés au Fipronil sur la confiance qu’accordent les citoyens aux agriculteurs. En effet, si le sondage s’est déroulé entre avril et mai, soit avant la crise, certaines questions ont été reposées aux consommateurs voici trois à quatre semaines afin de mesurer l’impact de cet événement aussi dommageable qu’inattendu.

Faible impact de la crise

« La confiance des consommateurs envers le secteur agricole n’a que peu souffert de cette affaire », explique Hans Verhoeven, de l’institut iVox, chiffres à l’appui. En effet, avant la crise, 84 % (marge d’erreur de 3,2 %) des interrogés affirmaient avoir confiance en notre agriculture, contre 80 % après que le scandale soit rendu public. Une baisse très faible au regard de la mauvaise publicité engendrée. Toutefois, on observe une légère augmentation – de 8 à 13,3 % – du nombre de personne n’ayant peu ou pas confiance en l’agriculture belge.

M. Verhoeven explique de diverses manières le faible impact qu’a eu la crise des œufs contaminés. « D’une part, celle-ci a eu lieu durant l’été, lorsque le consommateur séjourne moins à son domicile et se préoccupe moins de son alimentation. D’autre part, aucune élection n’est prochainement prévue, contrairement à ce que nous avons connu en 1999. » Pour rappel, des élections législatives étaient organisées cette année-là sur fond de crise de la dioxine.

Le secteur agricole peut être satisfait du faible impact qu’a eu la crise du Fipronil sur son image.

L’enquête montre également que seuls 20 à 25 % des consommateurs ont réellement vérifié les codes présents sur leurs œufs après que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) ait publié la liste des œufs rappelés.

Manque de connaissance

Malgré un taux de confiance élevé, seule une petite majorité des Belges (56 %) indiquent avoir une bonne idée de la façon dont les agriculteurs belges remplissent leurs journées. Toutefois, ils manquent également de connaissance dans le domaine.

Ainsi, à peine 6 % des personnes interrogées parviennent à identifier les variéts de pommes belges parmi un assortiment composé de Jonagold, Pink Lady, Granny-Smith et Kanzi. 17 % des répondants ne peuvent estimer le nombre de vaches que compte une exploitation laitière moyenne. De même, un tiers des répondants avoue ne pas savoir combien d’exploitations agricoles sont recensées en Belgique.

« Le consommateur garde un lien avec l’agriculture mais le fossé des connaissances a tendance à s’élargir », constate-t-il.

Soutien et respect !

Selon l’enquête, 62 % des Belges essayent tant que possible d’acheter des denrées alimentaires originaires de notre pays. Les francophones (69 %) sont encore plus alertes à ce niveau que leurs voisins du nord du pays (57 %). En matière de critères d’achat, les Wallons mettent deux fois plus souvent l’origine dans leur top trois que les Flamands. Notons toutefois que seul un jeune Belge sur deux accorde de l’importance à l’origine de son alimentation. Chez les 55 ans et plus, ils sont 3 sur 4 !

Lorsque l’on demande aux consommateurs pourquoi ils essayent d’acheter tant que possible des produits belges, ils répondent que c’est pour soutenir les agriculteurs. « Pas moins de 71 % des personnes interrogées placent cet argument dans leur top trois », ajoute Hans Verhoeven. De même, plus de 90 % estiment important de continuer à soutenir les agriculteurs locaux.

Selon Hans Verhoeven, les Wallons sont plus attentifs que les Flamands à l’origine de leurs denrées alimentaires.
Selon Hans Verhoeven, les Wallons sont plus attentifs que les Flamands à l’origine de leurs denrées alimentaires.

Soulignons que 55 % des interrogés estiment que les agriculteurs doivent bénéficier d’un soutien accru. Ils sont encore près de 85 % à juger que les agriculteurs belges n’ont pas la vie facile à l’heure actuelle et plus de 75 % à penser que les agriculteurs ont du mal à gagner leur vie. Près de 88 % des Belges déclarent avoir beaucoup de respect pour les agriculteurs et 85,6 % estiment que les consommateurs ne sont pas assez proches des agriculteurs.

L’agriculteur, un partenaire

Suite à la croissance de la population, 61 % des Belges trouvent logique que l’agriculture devienne plus intensive. C’est davantage vrai du côté flamand (70 %) que du côté francophone (49 %). Cependant, le consommateur ne souhaite pas que l’industrialisation devienne trop importante. « D’autre part, près de 7 Belges sur 10 jugent l’automatisation nécessaire afin que les produits agricoles restent concurrentiels », complète Hans Verhoeven. À ce niveau, il faut encore souligner que ce sont principalement les revenus plus élevés qui défendent l’automatisation.

Près de la moitié (48 %) des personnes interrogées estime également que l’agriculture belge est innovante. A contrario, 18 % estiment qu’elle est tout à fait dépassée. Un peu plus de la moitié (52 %) pense que l’agriculture est pratiquée à petite échelle, et 46 % estiment que cette activité est menée à perte. Près de trois quarts des Belges pensent cependant que l’agriculture est bénéfique pour l’économie nationale.

Ajoutons encore que 6 Belges sur 10 affirment que le nombre d’agriculteurs doit progresser à l’avenir. Ils sont par ailleurs autant à estimer que l’agriculture n’est pas pratiquée au détriment des espaces naturels. « Enfin, le Belge voit l’agriculteur comme un partenaire. Il permet de limiter le nombre d’aliments qui doivent être importés pour 85 % des répondants », conclut-il.

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