Pommes de terre: arrachage et stockage!
Un seul mot d’ordre : on fait tout pour préserver l’intégrité des précieux tubercules sains récoltés !
À travers le nord-ouest de l’Europe, les précipitations importantes (de 100 à 300 l/m²) de la première moitié de ce mois ont provoqué des engorgements d’eau dans les champs de pommes de terre. Les dégâts d’asphyxie, suivi de pourritures, commencent à se manifester. La production de milliers d’hectares pourrait être plus ou moins gravement affectée, indique la Fiwap, dans son avis du 27 septembre.
Arrachage…
Au début de la semaine passée, les premiers arrachages concernaient principalement les départs champs. Depuis lors, les premières mises en stockage ont commencé. Les conditions d’arrachage sont en général excellentes, même si dans certaines sous-régions un peu de pluie est déjà nécessaire.
S’il ne pleut pas rapidement, il faudra veiller à faire monter suffisamment de terre sur la première chaîne d’arrachage afin de limiter les coups ! Les protections (matelas en fond de benne et brise chutes) sont d’autant plus importantes que la terre fait défaut !
On évitera au maximum les hauteurs de chute sur toute la chaîne d’arrachage, réception- déterrage, mise en tas. Les mousses de protection servent à protéger les tubercules des parois de la trémie d’attente, des zones de chutes et de raccords entre tapis, des bords de bandes transporteuses, etc.
Entre 2 bennes, ne videz jamais le déterreur complètement afin de limiter les coups et endommagements. Évitez les angles droits entre bandes transporteuses. La bande élévatrice ne doit pas rester en position fixe afin d’éviter la formation de cônes de terre dans le tas qui rendent ensuite la ventilation plus compliquée et moins précise.
Plus la température est basse, plus les pommes de terre sont sensibles. Les coups et endommagements mécaniques sont aussi des portes d’entrées des maladies. Au printemps, des lots ont à nouveau été refusés suite à des développements importants de pourritures sèches (Fusarium sp) en cours de stockage !
… et mise en stockage
Les lots douteux ou à problèmes ne doivent pas rentrer dans le fond des hangars ! Les éventuelles zones à problèmes aux champs (repérées en août ou début septembre) ne doivent pas être arrachées ou doivent du moins être stockées séparément ou à l’entrée des hangars. D’où l’importance de déterminer la qualité parcelle par parcelle !
Dès les premières bennes rentrées, n’oubliez pas de favoriser tout ce qui permet les courants d’air et la ventilation naturelle. Un ventilateur mobile pour augmenter les courants d’air et sécher quelque peu le front de tas ne peut être que positif ! Bien sûr, tout cela doit se faire en gérant en même temps l’application – poudre ou liquide – de l’anti-germinatif pour que celui-ci aille bien sur les tubercules et pas ailleurs !
Les lots avec une proportion plus ou moins importante de flottantes (le plus souvent, des tubercules inférieurs à 50 mm, avec des PSE inférieurs à 285 g/5 kg – ce qui flotte dans un bain de densité 1,060 –) devront être surveillés plus attentivement (évolution éventuelle en sacs d’eau).
Dès que vous arrachez à des périodes et/ou des jours différents, existe le risque d’avoir des différences de température entre différentes parties de tas, et donc des problèmes de condensation entre zones « froides » et « chaudes ». D’où l’importance, dès les premières nuits, de ventiler en interne – volets d’entrée d’air fermés, portes et volets de sortie ouverts ou entrouverts. La cicatrisation est deux fois plus rapide à 18ºC qu’à 12ºC (14 et 30 jours). Ne refroidissez pas vos tubercules trop vite, car il peut encore y avoir des moments de grande douceur en novembre, voire en décembre, rendant alors la ventilation impossible, ou du moins difficile si la température des pommes de terre est inférieure à celle de l’air !
