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Le génome d’un champignon «tueur» de forêts séquencé

Il peut tuer 500 espèces de plantes différentes à lui tout seul et peser plus lourd que 500 éléphants : des chercheurs annoncent lundi avoir séquencé le génome d’armillaires, des champignons aussi courants que dévastateurs, une avancée qui devrait permettre de mieux protéger les forêts.

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« La plupart des espèces d’armillaire sont pathogènes et peuvent causer d’énormes dommages aux forêts et aux plantations, ainsi qu’à toutes les plantes ligneuses en milieu urbain », explique György Sipos de l’Université de Sopron en Hongrie, coauteur de l’étude publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution.

« Le champignon gigantesque », le plus gros armillaire, vit dans les forêts de l’Oregon aux Etats-Unis. Il s’étend sur neuf hectares et son poids dépasse les 550 tonnes. En Europe, des colonies peuvent s’étendre sur 200 à 300 hectares.

La plus grande partie du champignon reste invisible, cachée dans le sol où se développe un énorme méli-mélo de filaments, parfois très épais, qui se fraie un chemin dans le sol à l’instar des racines. Les racines des plantes sont justement sa première cible. Le champignon colonise les plantes par le bas, sous la terre, puis remonte petit à petit le long de la tige, en pourrissant tout sur son passage.

Ce champignon représente un « des agents pathogènes forestiers les plus dévastateurs au monde » pouvant coloniser plus de 500 espèces de plantes différentes, selon l’étude. Pour mieux contrôler les ravages qu’il inflige aux parcs et aux forêts, György Sipos et ses collègues ont séquencé le génome de quatre espèces d’armillaire (A. ostoyae, A. cepistipes, A. gallica et A. solidipes).

ADN en poche, les chercheurs vont pouvoir mieux comprendre comment le champignon infeste les arbres et parvient à se propager si largement et « donner des outils pour combattre les infections à l’armillaire des forêts naturelles ».

« La plus grande surprise a été que l’armillaire utilise des gènes anciens, fruitiers, pour mettre en œuvre le développement des rhizomorphes, les principaux outils de ce champignon pour explorer et envahir les arbres hôtes », explique à l’AFP Laszlo Nagy de l’académie hongroise des sciences, qui a également participé à l’étude. Des analyses comparatives des génomes ont également mis en évidence plusieurs gènes liés au pouvoir pathogène du champignon, notamment des gènes « trompeurs » qui abusent le système immunitaire de la plante et l’empêchent de détecter l’intrusion.

(Belga)

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