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Cadco – actualité -céréales: jaunisse nanisante, vigilance toute!

Sur fond de réchauffement climatique, les vols de pucerons n’étant pas terminés, l’heure n’est pas au remisage du pulvérisateur. Par ailleurs, la mouche des semis sévit.

Temps de lecture : 4 min

Les observations réalisées le lundi 30 octobre dans un réseau de 18 parcelles d’escourgeon réparties à travers le Hainaut, le Brabant wallon (Jandrain, Nivelles), les provinces de Liège (Crisnée, Kemexhe, Milmort, Mortroux, Pailhe) et de Namur (Anthée, Clermont, Corroy-le-château, Falmagne, Flavion, Foy-Notre-Dame, Rhisnes, Stave) indiquent un niveau d’infestation par les pucerons entre 0 et 26 % des plantes dans les parcelles n’ayant reçu aucun traitement insecticide. Les champs les plus infestés sont les suivants : Nivelles (26 %), Jandrain (18 %), Mortroux (11 %), Pailhe (8 %), Stave (8 %). Dans les parcelles traitées après la mi-octobre, le niveau d’infestation est nul ou quasi nul.

Un réseau de 9 parcelles de froment a également fait l’objet de comptages dans le Hainaut (Ath, Chièvres), le Brabant wallon (Jandrain, Nivelles), les provinces de Liège (Milmort) et de Namur (Anthée, Clermont, Corroy-le-château, Meux). L’infestation y est fonction de la date de semis. Les semis d’avant la mi-octobre sont infestés entre 0 et 10 % selon les champs.

Par ailleurs, les analyses virologiques pratiquées sur 213 pucerons révèlent que 2 % d’entre eux sont porteurs du virus de la jaunisse nanisante. Jusqu’à présent, et quel que soit le niveau de colonisation des emblavures, l’épidémie demeure à un niveau assez bas. Dans les parcelles semées le plus tôt, il faut néanmoins commencer à se méfier du temps qui passe.

On ne baisse pas la garde !

En escourgeon, il est recommandé de traiter toute emblavure qui n’aurait encore reçu aucun traitement insecticide. Ce traitement n’a pas de caractère d’urgence, mais devrait intervenir avant que les conditions ne permettent plus l’accès au champ.

Le même conseil peut être appliqué aux parcelles de froment infestées à plus de 10 % des plantes.

Des vols de pucerons ne sont pas terminés, et pourraient encore conduire à l’infestation des parcelles semées récemment. C’est pourquoi nos observations se poursuivent et c’est aussi pourquoi nous recommandons à tous les céréaliers de ne pas remiser leur pulvérisateur « à la Toussaint », comme il était encore recommandé il y a quelques années d’ici. Le réchauffement climatique se marque de façon sensible sur la dynamique de la jaunisse nanisante, et il convient évidemment d’en tenir compte. Nous poursuivons donc les observations et l’émission d’avis hebdomadaires le temps qu’il faudra.

Dans les terres d’abord difficile, il est important d’être attentif aux prévisions météorologiques. Si des pluies importantes étaient annoncées, il serait prudent d’envisager un traitement de « fin de saison » si le niveau dépasse 10 % des plantes. Se laisser surprendre par les pluies pourrait, comme en 2015-16, empêcher d’intervenir avant le mois de mars, et laisser à la jaunisse la possibilité de prendre trop d’expansion en cas d’hiver très doux.

Mouche des semis: dégâts sévères

Plus encore que l’an dernier, des dégâts de mouche des semis sont signalés dans différentes régions du pays. Ces dégâts parfois graves se manifestent par des défauts de levées, ou bien par des attaques de plantules : sectionnement de la tige et jaunissement de la plus jeune feuille. Ils concernent exclusivement les froments succédant à des betteraves ou à des chicorées arrachées tôt.

Les résidus de ces cultures pourrissant sur le sol attirent les mouches adultes, qui y pondent abondamment. Les larves entament leur phase alimentaire sur ces résidus, mais s’en prennent également aux froments fraîchement semés, dont une proportion importante de plantules peut être détruites dès avant la levée.

Au stade actuel, où la présence de pupes témoigne de la fin de la phase alimentaire de ces mouches, il ne faut plus craindre d’attaque en cas de ressemis, même sans protection insecticide.

Afin de mieux cerner les facteurs conduisant à une attaque de cet insecte, le Cadco lance un appel à signalement de tout dégât de mouche des semis. «N’hésitez pas à nous contacter».

Michel De Proft

, coordination scientifique « ravageurs »,

X. Bertel

, coordinateur du Cadco

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