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Climat et Cop23 : comment comparer les politiques agricoles d’un pays à l’autre ?

La Cop23, conférence internationale sur le climat, se tiendra du 6 au 17 novembre à Bonn. Le 2 novembre, le Réseau action climat a demandé qu’un groupe de travail Agriculture et Sécurité alimentaire soit mis en place. L’objectif ? Pouvoir comparer les politiques agricoles entre pays en termes d’efficacité climatique.

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Politique agricole commune, Farm Bill, politique agricole chinoise, etc. : quelle est la politique agricole la plus efficace pour lutter contre le dérèglement climatique ? C’est à ce type de questions que les associations attendent un début de réponse dans le cadre de la COP23 qui se tiendra à Bonn du 6 au 17 novembre. Le défi est ardu.

« Dans les contributions nationales pour l’effort climatique proposés en amont de la COP21 de Paris, 94 % des pays parlaient d’agriculture. Mais en des termes différents, avec ou sans données chiffrées… », explique l’association française de développement CCFD-Terre solidaire. L’objectif est de trouver des indicateurs « sans frontières » pour évaluer entre elles les politiques agricoles des pays. « Si on ne peut ni évaluer ni comparer les politiques agricoles des pays, on ne peut pas développer d’outil d’aide à la décision », poursuit-elle.

Un groupe de travail agriculture

Cette association demande donc la mise en place d’un programme de travail sur l’agriculture et la sécurité alimentaire pour formaliser des critères qui prennent en compte la sécurité alimentaire des populations, mais aussi les impératifs liés à la préservation de la biodiversité et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour ledit collectif, il y a urgence à avancer. C’est en 2011 lors de la COP de Durban que les pays se sont mis d’accord pour discuter agriculture dans ces rendez-vous annuels sur le dérèglement climatique. « Mais depuis, il y a de nombreux blocages sur la question sensible des modèles agricoles », affirme CCFD-Terre solidaire.

L’échéance de 2020

À court terme, la possibilité de développer un outil d’aide à la décision pour les politiques agricoles est très attendue. De fait, la COP23 devrait se pencher sur la révision des contributions nationales à l’effort climatique attendue en 2020 (voir ci-dessous). Si un groupe de travail agriculture parvenait à préciser des indicateurs pour évaluer les politiques agricoles en termes climatiques, il serait techniquement possible de réajuster les engagements agricoles des uns et des autres. « À l’issue de la COP23 et de la COP24, on doit pouvoir comparer les INDC. Nous devons développer une méthode de construction des contributions nationales pour l’effort climatique qui soit commune à tous les pays », développe Anne-Laure Sablé.

En 2020, les pays pourront réajuster leur contribution nationale à l’effort climatique mondial.

Une lutte bien mal engagée

L’écart est « catastrophique » entre les promesses nationales de limitation des émissions de gaz à effet de serre et les réductions qu’il faudrait opérer pour maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C, affirme Érik Solheim, directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui a publié son rapport annuel le 31 octobre. Selon celui-ci, il faut d’urgence accélérer les actions à court terme et renforcer l’ambition à long terme.

«La révision des engagements nationaux, prévue en 2020 par l’accord de Paris, sera la dernière occasion de trouver la bonne trajectoire pour 2030. Sinon, il est extrêmement improbable que l’élévation de la température moyenne dans le monde reste inférieure à 2°C par rapport à la Révolution industrielle», alertent les experts du climat.

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