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Comment utiliser, dans les rations pour bovins, ces produits autres que l'ensilage plante entière?

Le Cipf, le Centre pilote maïs et le Service du développement et de la vulgarisation ont organisé, fin octobre à Sart-Risbart-Longueville, en Brabant wallon, une après-midi consacrée à la récolte, la conservation et l'utilisation de l'épi broyé et du grain humide dans les rations en production laitière et en engraissement. A cette occasion,

Temps de lecture : 14 min

M. Yves Beckers, chargé de cours à Gembloux Agro-Bio Tech a mis en avant le fait que si le maïs avait aujourd'hui encore toute sa place dans la ration de nos ruminants, il convenait peut-être désormais de l'envisager non seulement sous la forme de plante entière, mais aussi et peut-être davantage sous la forme d'épis ou de grains. Pourquoi? Tel est le thème principal de cet article.Envisager l'intégration de produits du maïs tels que l'épi et le grain humide dans l'alimentation animale, cela revient à se poser la question suivante: le maïs plante entière a-t-il encore une place dans les rations? Et si non, pourquoi? Et que pourrait-on faire alors de ce maïs?

Yves Beckers: «Il est certain que le maïs fourrage - ensilage plante entière - a rempli d'immenses services à l'alimentation animale. Il a donné lieu à cette révolution verte dans les années '60-'70, par sa capacité à satisfaire les besoins énergétiques des bovins.

Le maïs est une plante qui grâce à son rendement assure un stock fourrager important pour les exploitations et qui devient même crucial pour certaines d'entre elles.

Le maïs apporte une valeur énergétique très appréciable, en comparaison avec l'herbe par exemple, et les animaux peuvent en ingérer des quantités assez importante.

Et pourtant, ce qui pourrait contraindre le maïs plante entière à quelque peu déserter les rations, c'est le «grand écart» que l'on peut observer entre les besoins énergétiques de certains types d'animaux et leur capacité d'ingestion.

Le maïs plante entière prend de la place dans le rumen des bovins. Cet «encombrement» peut être un facteur limitant, d'autant plus que les animaux à nourrir ont des besoins énergétiques élevés. C'est pour cela que l'on s'intéresse aussi à d'autres formes d'utilisation de ce fourrage qu'est le maïs.

Pour une vache laitière haute productrice, par exemple, constater que le maïs plante entière occupe beaucoup de place, cela revient à dire qu'il y a forcément moins de place pour d'autres sources alimentaires.

Besoins énergétiques des animaux

Il est bien évident qu'une vache laitière, selon qu'elle est en période non productive (5.500 VEM/jour), au 9e mois de gestation, à 15 l de lait/jour ou encore à 40 l de lait/jour (24.000 VEM/jour), aura des besoins énergétiques quotidiens très différents. Et l'on constate qu'une vache laitière haute productrice a des besoins énergétiques très importants.

Le raisonnement est identique pour les taurillons à l'engraissement, type BBB. En fonction du poids de l'animal et de la performance recherchée (GQM), l'énergie à apporter dans la ration peut varier fortement.

Autrement dit, l'intensification de nos productions animales réclame de servir des rations dont la densité énergétique est élevée. On peut parler de «concentrer la ration».

Capacité d'ingestion et ingestibilité

Avant d'aller plus loin dans le raisonnement, il est bon de distinguer deux notions.

D'une part, l'ingestibilité qui fait référence aux aliments: l'ingestibilité d'un fourrage donné, c'est la quantité de ce fourrage que peut ingérer un animal en vingt quatre heures. Elle fluctue selon l'encombrement du fourrage: plus il est riche en fibres, plus il est encombrant.

Et d'autre part, la capacité d'ingestion - CI, en abrégé -, qui fait référence à l'animal: elle désigne la quantite´ totale d'aliment que peut consommer un animal dans une situation physiologique déterminée en une journée. La CI n'est pas une constante chez un animal, elle varie au cours du temps.

Dans le cas de la vache laitière, les deux éléments qui influencent de manière prépondérante cette capacité d'ingestion sont:

- le potentiel génétique de production. Plus l'animal «monte» en production, plus il a envie de manger;

- le poids de l'animal: plus la vache est lourde, plus sa capacité d'ingestion augmente, en relation avec le volume de son rumen;

La CI de la vache dépend également de son état d'engraissement (un animal gras mange moins qu'un animal maigre), mais aussi de son état physiologique (lactation, gestation, âge, etc.). Par exemple, en période de lactation, la quantité d'aliments consommée par la vache s'accroît au fil des jours jusqu'à atteindre un pic d'ingestion, qui correspond au 2e-3e mois, période au cours de laquelle l'animal mange le plus.

Notons que la capacité d'ingestion de la vache laitière va également conditionner le type d'aliments à lui offrir. Ainsi, les animaux qui sont aptes à manger énormément peuvent se contenter d'une nourriture un peu moins riche: la diminution de la valeur énergétique est compensée par une ingestion plus grande et inversément.

En terme d'ingestion, une vache laitière peut ingérer en moyenne entre 2 et 4 % de son poids vif, en terme de matière sèche. Pour un taurillon BBB, l'ingestion sera nettement moindre: de l'ordre de 1,5 à 2 % du poids vif.

Variation de l'ingestion liée aux aliments

Continuons de raisonner dans le cas d'un ruminant, en terme de fourrages et de concentrés. Quelles sont les caractéristiques que devraient avoir les aliments pour être bien ingérés?

1. Pour le fourrage, plusieurs éléments interviennent, à commencer par la densité énergétique ou la digestibilité de la matière organique (MO). Plus un aliment possède une densité énergétique élevée, plus il est digestible et plus l'animal pourra en ingérer, c'est-à-dire, plus il pourra en manger de grandes quantités.

Autre paramètre: la teneur en fibres. Lorsque le fourrage présente un important taux de fibres très difficilement digestibles, il a tendance à prendre de la place, à séjourner longtemps dans le rumen et donc à empêcher la prise d'un repas ultérieur, d'où une moindre quantité ingérée. La taille des particules, la teneur en cendres et la qualité de conservation influence également l'ingestion d'un fourrage par un ruminant.

2. Quant aux concentrés, chacun sait qu'ils sont les aliments les plus appétés et les plus ingérés par les animaux. Suivent l'ensilage de maïs et les pulpes surpressées qui sont assez bien ingérés. Viennent ensuite les produits de la prairie les ensilages d'herbe et les foins et enfin les pailles.

3.?Enfin, la notion d'encombrement est également à prendre en compte dans les variations de l'ingestion liéees aux aliments. «En terme d'ingestion, il faut garder en mémoire le grand principe qui veut que si un aliment prend de la place dans un rumen (encombrement) et qu'il y séjourne longtemps, il constitue un frein à l'ingestion car il empêche l'animal de refaire un repas», poursuit M. Beckers.

Besoins - capacité d'ingestion

De cette première partie de l'exposé de M. Beckers, on retiendra notamment que les besoins énergétiques d'une vache laitière varieront globalement de 5.500 à 25.000 VEM, soit d'un facteur multiplicateur de 5, voire 6, selon qu'elle est à l'entretien ou en très forte production.

On a vu aussi qu'une vache laitière, durant toute sa période de lactation, peut ingérer en moyenne entre 2 et 4 % de son poifds vif en MS, ce qui correspond grosso modo à une capacité d'ingestion entre 14 et 24 kg de matière sèche par jour.

L'évolution à la hausse des performances des animaux s'accompagne d'une augmentation assez importante des besoins, et d'une petite augmentation seulement (moindre que proportionnelle) de la capacité d'ingestion. Il en résulte que plus la production laitière augmente, plus ilo faudra fournir à l'animal des aliments de meilleure qualité et surtout plus énergétiques.

Concentration de la ration de la vache laitière: normes minimales

Résumons tout cela en considérant des situations bien typées, soit des normes minimales pour 3 catégories d'animaux, à savoir une vache laitière à 6.000 l, une autre à 7.500 l et une troisième à 9.000 l de lait par an.

En terme d'ingestion, la vache qui produit 6.000 l de lait consommera quotidiennement quelque 19,1 kg de matière sèche, contre 19,9 kg pour la vache à 7.500 l, et 20,7 kg pour une vache à 9.000 l. Autrement dit, entre une vache à 6.000 l et une autre à 9.000 l, le surplus de production laitière sera obtenu à partir d'un complément journalier de 1,6 kg de MS d'aliment supplémentaire, et pas davantage.

Si l'on considère la ration minimale, c'est-à-dire le strict minimum qu'il faudrait fournir à ces 3 catégories d'animaux, sur le plan énergétique, on note qu'une vache à 6.000 l pourra se contenter d'une ration à 800 VEM/kg de MS, tandis qu'une vache à 9.000 l demandera une ration plus dense (950 VEM/kg de MS). Effectivement, lorsque la production laitière d'un animal augmente, ses besoins augmentent et sa capacité d'ingestion augmente aussi, mais proportionnellement moins que ses besoins, d'où la nécessité de concentrer la ration.

Ensilage d'herbe... et maïs: 3 situations

«Dans une ration, il est toujours intéressant de replacer le maïs en association avec de l'herbe», estime

M. Beckers. Pour expliquer la place que le maïs plante entière et d'autres produits du maïs (épis broyés ou grains humides) peuvent prendre dans une ration, on se basera, pour les ensilages d'herbe, sur une valeur énergétique moyenne de quelque 800 VEM/kg de matière sèche.

1. Soit une vache à 6.000 l de lait (± 20 l de lait/jour)

Il faut lui offrir une densité énergétique minimum de 800 VEM/kg de MS. Et pour cela, l'ensilage d'herbe peut en principe convenir. Le problème: pour satisfaire ce besoin énergétique, l'animal devrait consommer 19 kg de MS d'herbe, ce qui est impossible! Il faudra trouver un autre aliment à associer à cet ensilage d'herbe. Et c'est en cela que l'ensilage de maïs plante entière est très utile, car il apporte davantage d'énergie par kg de MS et permet donc une meilleure ingestion. Associer l'herbe au maïs constitue un très bon tandem pour nourrir cette vache laitière.

2. Soit une vache à 7.500 l de lait (± 25 l de lait/jour)

Il faut lui offrir une densité énergétique minimum de 875 VEM/kg de MS. Ici, clairement, en moyenne, l'ensilage d'herbe ne convient pas et le problème de l'ingestion se pose encore plus significativement: la vache devrait ingérer en une journée 19 kg de MS d'un ensilage de haute qualité, chose à nouveau très difficile! Ici aussi, on retrouve l'intérêt du maïs, qui, grâce à sa densité énergétique plus élévée, s'insère particulièrement bien dans un scénario avec l'herbe. A la nuance près que pour une vache à 7.500 l, le maïs distribué devra offrir une densité énergétique un peu supérieure à celle requise pour une vache à 6.000 l.

3. Soit une vache à 9.000 l de lait

Il faut lui offrir une ration dont la densité énergétique est proche de 950 VEM/kg de MS. Dans ce cas, l'herbe de qualité moyenne ne convient absolument pas. Et même avec les meilleurs ensilages d'herbe, on aboutit toujours au même problème d'ingestion. On peut alors se tourner vers l'ensilage de mais plante entière et l'offrir comme seul fourrage dans la ration, à raison de quelque 20 kg de MS. Et cela, ce n'est pas possible. Autant le maïs peut s'avérer très utile pour nourrir des vaches à 6.000 ou 7.500 l, autant à de plus hautes performances laitières, il devient «limite» aussi en terme d'ingestion.

Valeur alimentaire de l'ensilage de maïs plante entière

Mais finalement, quel type de maïs faut-il produire pour nourrir les animaux?

Rappelons d'abord quelques notions utiles pour le raisonnement:

- sur le plan anatomique, le maïs est composé de tiges, de feuilles et de grains, en proportions qui peuvent varier fortement d'une culture à l'autre;

- sur le plan de la composition chimique, le maïs comporte 50 % de NDF, c'est-à-dire des fibres, des hydrates de carbone de structure, et

50% de contenu cellulaire, c'est-à-dire des éléments plus nobles, plus facilement digestibles: glucides solubles, amidon et un peu de protéines.

Digestibilité de la matière organique

La digestibilité d'un maïs est fonction de sa teneur en grain (partie noble de la plante) par rapport à la partie tiges + feuilles.

En terme chimique, on l'appréhende par la quantité d'amidon présente par rapport à l'ensemble des fibres (reprises sous le vocable NDF), autrement dit, par le rapport amidon/NDF. Pourquoi l'amidon? Parce qu'il est digestible à ± 95 %, tandis que la partie NDF présente une digestibilité bien plus basse (57 % en moyenne) et extrêmement variable (de 47 à 74 %).

En combinant tiges + feuilles et grains, on obtient une digestibilité de l'ensemble de l'ordre de 72 % en moyenne (de 65 à 78 %), ce qui n'est pas négligeable.

Le maïs constitue donc un aliment dont la digestibilité pour les animaux est bonne à très bonne.

Ingestibilité

L'ingestibilité d'un fourage est fonction de sa digestibilité. Mieux un aliment est digéré, moins il prend de place dans le rumen, plus il est ingestible. Plus un maïs est digestible, plus une vache pourra en ingérer.

En terme de dynamique de la digestion, il apparaît que les premières heures qui suivent un repas sont cruciales. On peut établir une relation très nette entre la digestion durant les 12 premières heures suivant un repas et l'importance du repas suivant chez la vache laitière.

Retenons donc que l'aliment doit être bien digestible et, si possible, en une demi journée!

A propos de l'ensilage de maïs plante entière, on sait qu'on a généralement une relation nette entre l'ingestion et la teneur en matière sèche (entre 25 et 35 %).

Valorisation du maïs fourrage

1.Plante entière

Le stade optimum de récolte d'un ensilage de maïs plante entière se situe à 35 % de MS, car il correspond à un très bon compromis ingestion - digestion chez la vache laitière.

C'est le fourrage énergétique pour le rumen! C'est l'aliment qui va relancer les activités ruminales, et ce, d'autant plus que sa teneur en amidon est élevée.

N'oublions que les tiges et feuilles doivent aussi idéalement être digestibles.

C'est aussi un aliment structurant pour la ration. Le maïs plante entière permet à l'animal de ruminer.

Retenons aussi que plus le maïs sera de faible qualité, plus l'animal devra en manger pour satisfaire ses besoins. La vache devra aussi en manger d'autant plus que l'autre partie de sa ration (herbe par exemple) est de qualité moindre à mauvaise. Mais aussi d'autant plus que les besoins de l'animal sont élevés.

D'où la réflexion pour les animaux très exigeants: pourquoi ne pas récolter que la partie noble de ce maïs?

2. Maïs épis broyés

L'épi est composé de rafles, grains et spathes, en proportions qui peuvent varier. «Si le maïs plante entière est un fourrage énergétique, l'épi est en quelque sorte un concentré énergétique pour le rumen, observe

M. Beckers.

Le stade de récolte des épis se situera idéalement entre 55 et 62 % de MS.

En terme d'amidon, l'épi broyé est 1,5 à 2 fois plus riche que l'ensilage; autrement dit, un épi broyé peut contenir jusque 55 % d'amidon par kg de MS. Cet aliment est cependant forcément moins structurant que la plante entière, de sorte qu'il nécessitera l'apport d'un complément corrigeant ce manque.

En terme d'ingestion, retenons qu'on peut en distribuer jusqu'à

12kg de matière fraîche par jour à une vache laitière, tandis que pour le taurillon en engraissement, on se limitera à 10 kg de MF/jour au maximum.

3. Maïs grain humide

Si l'épi est riche, on peut pousser le raisonnement encore plus loin et ne récolter que la partie noble de celui-ci, à savoir: le grain humide, c'est à dire le grain sans les frais de séchage.

Deux techniques de conservation:

- le grain humide broyé et ensilé, à 60-65 % de MS;

- le grain humide entier et inerté, à 65-75 % de MS.

Cet aliment peut comprendre jusqu'à 70 à 75 % d'amidon par kg de MS, soit 1,5 fois plus par rapport à l'épi et 2,5 à 3 fois plus que dans la plante entière.

Le maïs grain humide est véritablement un concentré en amidon, mis en silo et distribué aux animaux. Il offre évidemment encore moins de structure que l'épi broyé ensilé. Pour alimenter un ruminant, il sera indispensable de lui associer des aliments fibreux.

Quant à son ingestion, on conseille jusqu'à 2 à 6 kg de matière frâiche chez la vache laitière et jusqu'à 6 à 8 kg chez le taurillon en engraissement.

Epis et grain humide

Un intérêt dans l'alimentation...

Ces deux produits du maïs présentent une densité énergétique élevée par kg de matière sèche. Et cette énergie, est constituée d'amidon, très utile pour les animaux à croissance élevée.

De ce fait, ils présentent l'avantage - par rapport à la plante entière - de laisser de la place dans le rumen de l'animal pour valoriser d'autres produits herbagers, tels que l'herbe, dans la ration.

... à dose limitée!

L'ingestion chez le bovin doit être limitée. Autant l'ensilage plante entière peut être servi quasiment ad libitum, autant de l'épi et du grain devront être rationnés ou mélangés de sorte que l'ingestion soit rationnée parce que leur haute valeur énergétique pourrait perturber le bon fonctionnement du rumen de l'animal (acidose, modification du pH).

La recommandation de M. Yves Beckers: maximum 25 % de la matière sèche de l'amidon sous la forme d'amidon digéré dans le rumen; c'est le seuil au-delà duquel le risque d'acidose augmente fortement. D'autres nutritionnistes évaluent ce seuil à 30 % de la MS sous la forme d'amidon total. Le débat est en cours, alimenté par la notion d'amidon rapide et d'amidon lent.

Amidon rapide et amidon lent

Ces concepts traduisent la vitesse avec laquelle l'amidon est digéré dans le rumen par les microorganismes:

- l'amidon rapide (ou soluble) est digéré à plus de 90 % dans le rumen. Et cette digestion se fait à une vitesse lévée (jusqu'à 35% de digestion/heure);

- l'amidon lent (ou by-pass) est digéré à raison de 50 à 90 % dans le rumen. Et à vitesse moindre (5 à

10 %/heure).

On considère qu'un maïs grain contient grosso modo 200 g d'amidon lent par kg de M.S. Cela signifie qu'environ 25 à 30 % de l'amidon total contenu dans le grain est digéré lentement, voire n'est pas digéré dans le rumen mais postérieurement à celui-ci.

Quantité d'amidon lent dans les produits du maïs fourrage?

La réponse à cette question demeure incomplète. On notera seulement que pour l'épi et le grain humide, cette quantité d'amidon lent

(= amidon un peu plus sécurisant en terme d'acidose) est fonction de la variété, du stade de récolte et du hâchage.

Amidon lent ou by pass

L'amidon lent correspond à l'amidon vitreux du grain. Le type corné en possède davantage. L'état de maturité du grain à la récolte intervient également: plus le grain est mûr, plus il se rapproche du grain sec et plus il contient de l'amidon lent.

En terme quantitatif, par rapport à la MS, le maïs plante entière en contient jusqu'à 5 %, l'épi broyé en contient jusqu'à 12 %, le grain humide, jusqu'à 25 %, et le grain sec, jusqu'à 30 %.

Bon à retenir

Le maïs plante entière est un bon aliment. Certainement l'aliment du XXe siècle. «Par analogie, compte-tenu de l'évolution des performances animales, l'épi broyé et le grain humide sont peut-être l'aliment du XXIe siècle», ose M. Beckers.

Les avantages de l'épi broyé et du grain humide sont: une densité énergétique élevée et un faible encombrement dans la benne et dans le rumen.

Les inconvénients: comparativement à l'ensilage plante entière, l'épi et le grain sont presque trop «bons» en ce sens qu'ils ont une propension à augmenter les risques d'acidose, D'où la nécessité de rationner ces aliments et de raisonner leur intégration dans les rations en fonction des autres sources d'amidon (blé, orge...) et de sucres. Autre désagrément potentiel: le risque de tri par les animaux. «Comme ce sont des aliments très appétents, suivant le mode de préparation et de distribution et l'aménagement de la table d'alimentation, certains animaux pourraient s'en gaver et s'exposer davantage à de l'acidose.

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