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Des dynamiques divergentes

Entre la forte rétention en Allemagne qui a contenu la baisse saisonnière des cours, la poursuite de la restructuration laitière en Pologne, qui n’empêche pas la hausse des prix, et l’afflux de viande en Irlande qui pèse sur les cotations, le marché commun européen apparaît tout en contrastes cet automne.

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En Allemagne, les abattages de vaches sont au plus bas pour la saison. Les effectifs enregistrés sont de loin les plus faibles depuis 4 ans, en retrait de 11% par rapport à 2016 et de 4% /par rapport à 2015 sur les 8 semaines de septembre et octobre.

La remontée du prix du lait incite les éleveurs à retenir leurs vaches, d’autant plus qu’un large tri a déjà été fait en 2016. Conséquence de cette offre en retrait, la baisse saisonnière des cours a démarré avec retard et reste très modérée.

Les cotations dépassent donc largement leurs niveaux des années précédentes : 3,02 €/kg de carcasse pour la vache O fin octobre (+19% vis-à-vis de 2016 et +11% comparativement à 2015) ; 3,28 €/kg pour la vache R (+15% par rapport à 2016 et +9% vis-à-vis d’il y a deux ans).

Valorisation toujours meilleure en pologne

Malgré des abattages dynamisés par la poursuite de la restructuration laitière, les prix des vaches polonaises ne cessent de grimper, en euros comme en zlotys, grâce à la valorisation croissante de la viande polonaise sur le marché européen.

Fin octobre, la vache O polonaise cotait 2,91 €/kg de carcasse (+20% comparé à 2016 et +18% vis-à-vis de 2015). D’après les relevés du ministère de l’Agriculture, le prix des quartiers arrière de vaches sortie abattoir est en progression continue, ce qui traduit la montée en gamme des pièces nobles issues de ces vaches. A 3,93 €/kg fin octobre, il dépassait de 4% son niveau de 2016 et de 13% celui de 2015. Les quartiers avant ne sont pas en reste, à 1,99 €/kg fin octobre (+29% par rapport à 2016 et +5% vis-à-vis de 2015).

Les abattages de vaches en Pologne restent abondants, malgré le tri important réalisé en 2016. Sur les 9 premiers mois de l’année, 436.000 vaches ont été abattues (+1% par rapport à 2016 et +13% vis-à-vis de 2015). Les vaches réformées sont en outre probablement mieux finies, le poids moyen des carcasses étant en hausse à la hausse (+1,3% comparativement à 2016 et +0,9% vis-à-vis de 2015), à 268 kg.

Irlande: prix sous la pression de l’offre

En Irlande, les abattages sont comme prévu très dynamiques depuis le début de l’année. Sur les 8 semaines de septembre et octobre, le nombre de bovins abattus a dépassé de 12% celui de 2016 (dont +1% pour les vaches, +16% pour les génisses, +15% pour les bœufs et +14% pour les JB).

Les prix des Prime Cattle ont donc du mal à se relever du faible niveau enregistré en 2016, d’autant plus que l’euro reste fort par rapport à la livre sterling, ce qui nuit à la valorisation de la viande irlandaise sur le marché britannique, son principal débouché. A 3,66 €/kg de carcasse, le bœuf R n’est que 3% au-dessus de son niveau de l’an dernier et reste -4% sous celui de 2015. Idem pour la génisse R, à 3,78 €/kg (+2% par rapport à 2016 ; -4% vis-à-vis de 2015). La vache O s’en sort un peu mieux, à 3,12 €/kg (+10% par rapport à 2016 ; -5% vis-à-vis de 2015).

Toutefois, entre la hausse des exports en vif et celle des abattages depuis le début de l’année, les abatteurs s’inquiètent sur l’état des disponibilités pour approvisionner le marché lors des fêtes de fin d’année. Les éleveurs quant à eux s’inquiètent de leurs réserves de fourrage pour passer l’hiver. Le temps extrêmement pluvieux de l’automne a obligé certains éleveurs, surtout dans l’Ouest, à rentrer leurs animaux à partir de septembre et à puiser dans les stocks fourragers.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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