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Les défaillances dans le retrait des boîtes de lait infantile de l’industriel Lactalis font scandale en France!

À la suite des aveux de plusieurs distributeurs sur le non-retrait de la vente de produits infantiles suspects de contamination par la salmonelle, en provenance de l’industriel Lactalis, le gouvernement français a annoncé la mise en place d’un contrôle électronique systématique en caisse pour « garantir qu’aucune boîte de produits infantiles » ne soit vendue à l’avenir.

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C’est par un rendez-vous avec les distributeurs le 11 janvier que le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire et son collègue à l’Agriculture Stéphane Travert ont cherché à rassurer les consommateurs à la suite de la vente de produits infantiles suspects du groupe Lactalis, leader mondial des produits laitiers (Camembert Président, lait Lactel, Roquefort Société, La laitière et bien d’autres marques). En effet, ces derniers auraient dû être retirés de la vente, au vu de l’arrêté pris par Bruno Le Maire le 9 décembre et de l’annonce du rappel de lots du groupe Lactalis le 21 décembre.

L’usine de production de Lactalis, à Craon dans le département de la Mayenne (nord-ouest de la France), est effectivement contaminée par des salmonelles (voir ci-dessous). Et 35 nourrissons ont été atteints de salmonellose durant le mois de décembre à la suite de la consommation de produits infantiles issus de cette usine. De ce rendez-vous, il en ressort une annonce effectuée par Bruno Le Maire : « Un contrôle électronique systématique en caisse » permettra de « garantir qu’aucune boîte de produits infantiles » ne termine sur l’étagère d’une mère de famille.

Pour autant, les distributeurs ne sont pas les seuls concernés par cette absence de retrait dans les magasins. En effet, Bruno Le Maire a également annoncé que 2.500 contrôles de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ont montré la présence de ces lots de produits infantiles, pourtant interdits à la vente, dans 91 établissements dont 30 grandes et moyennes surfaces, 44 pharmacies, 12 hôpitaux, 2 crèches et 3 grossistes. La veille, plusieurs distributeurs avaient fait leur mea culpa, initié 24 heures plutôt par Michel-Edouard Leclerc (groupe du même nom), annonçant également la vente de centaines de lots de produits théoriquement retirés de la vente.

Lactalis dit faire face

Deux questions surgissent alors : Lactalis, dont le chiffre dépasse les 17 milliards d’euros, a-t-il continué à livrer des lots alors qu’il n’aurait pas dû ? Et pourquoi la procédure de retrait n’a pas été effective ? Sur les réseaux sociaux, les commentaires accusant Lactalis vont bon train, appelant au boycott de l’ensemble des produits du groupe.

Michel Nalet, porte-parole du géant laitier, s’en défend pourtant, même s’il reconnaît que la salmonelle était bien présente dans l’usine de Craon en 2005. « Il n’y a jamais eu de résultats positifs aux salmonelles à part en 2017. Les analyses ont montré la présence de salmonelle dans l’environnement mais pas dans les produits », se justifiait-il, le 11 janvier.

À la suite des analyses de décembre, il reconnaît cependant qu’un rappel plus important des produits était indispensable au 21 décembre, évoquant la résurgence de cette salmonelle, principalement dans une des tours de séchage. Dans tous les cas, « notre groupe a agi depuis le début comme un groupe responsable et nous continuerons à le faire », déclare-t-il à la question d’éventuelles sanctions judiciaires.

Côté responsabilité, Bruno le Maire a un avis différent déclarant que « l’État s’est substitué à une entreprise défaillante, seule responsable quant à la qualité de ses produits ».

La salmonelle, une bactérie liée au péril fécal

Les salmonelles sont des bactéries fréquentes dans l’environnement. Issues du tube digestif, elles provoquent des symptômes similaires à ceux de la gastro-entérite, sans gravité. Pour autant, une salmonellose peut mettre en danger la vie des personnes fragiles comme les nourrissons. C’est une maladie « relativement fréquente, avec environ 300 cas par million d’habitants par an », estimait le ministère français de l’Agriculture.

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