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Et le sourire de la fermière?

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Ce 16 janvier, nos confrères de la télévision publique française diffusaient un nouveau numéro du magazine d’information « Cash investigation ». Sous un titre laissant peu de place au doute – « Produits laitiers : où va l’argent du beurre ? » –, ils interpellaient les téléspectateurs sur la situation peu envieuse des producteurs laitiers. Inutile de vous le rappeler… Depuis plusieurs années déjà, leur santé financière et morale est au plus bas ! Une part sans cesse croissante d’éleveurs, désargentés, met la clé sous le paillasson tandis que d’autres, dans les cas les plus extrêmes, en arrivent au suicide.

Pendant ce temps, les géants du lait, tels le français Lactalis, ne font rien ! Ou plutôt si… Ils cherchent à accroître davantage leur mainmise sur un marché évalué à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Un chiffre qui donnerait le tournis à plus d’un éleveur au moment de vérifier le décompte de sa laiterie ! D’autant plus que si le prix payé aux producteurs s’est écroulé, les prix de vente du lait et du beurre ont, eux, bondi respectivement de 10 et 25 % en 10 ans. Un véritable pactole passe ainsi des poches des consommateurs à celles des industriels sans que les éleveurs n’en voient la couleur.

Dans un tel contexte, comment s’en sortir ? Certains ont opté pour la transformation et la vente à la ferme afin de s’affranchir, au moins en partie, des industries. D’autres ont créé les marques « Fairebel » ou, plus récemment, « C’est qui le patron ?! », en vue de bénéficier d’une juste rémunération. Sans oublier le label « Prix Juste Producteur ». Lancé par le Collège des producteurs ce 17 janvier, il poursuit, comme son nom l’indique, le même objectif. Si les solutions privilégiées écartent donc les agro-industriels, elles reposent aussi sur la prise de conscience et la responsabilisation des consommateurs qui, par leur comportement d’achat, influencent considérablement les conditions de vie de ceux et celles qui les nourrissent. On ne le répétera jamais assez, redonner le sourire aux fermières et fermiers ne peut se faire sans leur soutien sans faille !

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