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Au potager, maîtriser les ravageurs, c’est prévoir!

Les ravageurs peuvent être une plaie au potager. Pour s’en défendre, le jardinier agit préventivement par l’emploi des bonnes techniques, et l’adoption de bons gestes.

Temps de lecture : 4 min

Dans son édition du 2 février, le Sillon Belge présentait les méthodes de lutte contre des ravageurs des grandes cultures agricoles. La nature nous offre l’équivalent pour nos potagers.

Chasser les mauvaises pratiques

Quand les plantes doivent pousser et se développer dans des conditions peu favorables, elles ont bien plus de risques de subir les actions de parasites de faiblesse. Sur des plantes chétives, les dégâts causés par les ravageurs sont proportionnellement plus importants que sur des plantes en bon développement.

La santé de la plante dépend largement de la structure du sol. Si le sol favorise bien l’enracinement des plantes, celles-ci seront plus aptes à résister aux attaques de parasites et de maladies de faiblesse.

Retenons deux idées maîtresses : un sol décompacté et un enfouissement des matières organiques à moins de 10 cm de profondeur .

La fertilisation du potager doit être mesurée. Une analyse de sol tous les 4 ou 5 ans permet de faire le point (voir le réseau de laboratoires www.requasud.be). L’excès nuit autant que le manque.

Faut-il rappeler le besoin d’alterner les cultures sur un même lieu dans le jardin ? Respectons la rotation la plus large possible.

Des espèces et variétés de nos régions

Les espèces peu adaptées à nos conditions climatiques sont affaiblies. La température et l’humidité sont souvent des facteurs limitants.

Les variétés sélectionnées dans des régions au climat tempéré humide s’adapteront mieux à nos conditions belges. Les sélectionneurs y travaillent, des variétés nouvelles plus résistantes aux maladies et à certains ravageurs sont mises régulièrement à notre disposition.

Héberger les auxiliaires

Comme le relate Denis Pépin, dans Stop aux ravageurs dans mon jardin, en hébergeant les auxiliaires sur place, nous avons bien plus de chance de pouvoir compter sur eux pour éviter la prolifération des ravageurs. Les héberger signifie leur laisser de l’habitat à leur disposition toute l’année. Ils nous le rendront bien en étant chez nous dès que nous en aurons besoin au printemps, discrètement mais efficacement.

Il est temps d'installer les hôtels à insectes...
Il est temps d'installer les hôtels à insectes...

... pour que les pontes puissent se faire dès février.
... pour que les pontes puissent se faire dès février.

Les auxiliaires sont nos alliés. En les préservant et en les favorisant, nos légumes seront mieux protégés des dégâts éventuels par des animaux phytophages. Tout est une question d’équilibre.

Comment s’y prendre  ? Avec bon sens  ! Il faut que ces prédateurs amis soient présents dans notre jardin dès le début du printemps. S’il n’y a pas beaucoup de site d’hébergement sur place, créons en quelques-uns uns. Un logis et le couvert, c’est encore mieux : le logis sera diversifié pour permettre aussi le maintien d’une population qui servira de nourricière. De petits tas de débris de poteries, de petits tas de paille ou de feuilles, une petite zone avec des plantes sauvages qu’on laisse se dessécher durant l’hiver, un hôtel à insecte, voici autant de gîtes qui ne tarderont pas à être occupés.

Bourré de paille, ce pot en terre cuite renversé est un bel abri hivernal pour les perce-oreilles. Les jeunes sont élevés par les parents (une rareté chez les insectes) et seront eux-mêmes nos alliés dès mai.
Bourré de paille, ce pot en terre cuite renversé est un bel abri hivernal pour les perce-oreilles. Les jeunes sont élevés par les parents (une rareté chez les insectes) et seront eux-mêmes nos alliés dès mai.

Deux grandes catégories

Les auxiliaires généralistes se nourrissent de nombreuses espèces animales différentes et maintiennent leurs populations en équilibre avec leurs propres populations. Parmi eux nous trouvons les mésanges, les musaraignes, les chrysopes, les carabes. Les mésanges sont des insectivores très importants pour nos jardins en s’alimentant de chenilles et pucerons. Le rouge-gorge, les moineaux, les étourneaux, les hirondelles, les pics, les merles, les grives se nourrissent de quantité d’insectes également.

Les hérissons, les musaraignes, les grives, les merles, les carabes se nourrissent de limaces et de chenilles.  Les grenouilles et les crapauds se nourrissent de limaces et escargots.
Les hérissons, les musaraignes, les grives, les merles, les carabes se nourrissent de limaces et de chenilles. Les grenouilles et les crapauds se nourrissent de limaces et escargots.

Les chauves-souris capturent les chenilles, les tipules, les noctuelles et des teignes, notamment.

Les araignées dévorent de grandes quantités de mouches. Notons, que de nombreuses espèces d’araignées ne survivent pas à l’hiver, elles laissent des cocons soyeux remplis d’œufs cachés sous la protection de feuilles mortes, de pots de fleurs, de tiges creuses.

Les auxiliaires spécialisés se nourrissent de quelques espèces seulement. Nous trouvons dans ce groupe les coccinelles, les syrphes, les micro-guêpes qui se nourrissent notamment de pucerons ou les acariens prédateurs qui se nourrissent d’acariens phytophages (les acariens phytophages se nourrissent de plantes).

La larve de syrphe n'est pas rapide, mais elle est très méthodique. Quand elle quitte une feuille pour en rejoindre une autre, elle a  dévoré tous les pucerons qui s'y trouvaient.
La larve de syrphe n'est pas rapide, mais elle est très méthodique. Quand elle quitte une feuille pour en rejoindre une autre, elle a dévoré tous les pucerons qui s'y trouvaient.

Filets, leurres...

Des filets pour empêcher les oiseaux ou des insectes d’atteindre les légumes sont des techniques simples à mettre en œuvre et peu coûteuses à la taille d’un potager.

Des leurres peuvent donner l’envie de faire demi-tour à des ravageurs, comme par exemple le cerf-volant imitant le comportement de rapaces.

Mais protéger les plantes, c’est aussi les abriter des intempéries, les semer ou les planter quand le sol s’est ressuyé des pluies hivernales et que la température commence à remonter. Rien ne sert de commencer trop tôt. Notre calendrier du potager paru le 12 janvier donne des indications générales, les étiquettes des paquets de semences précisent les nuances par variété.

Le curatif, parfois !

Dans certaines circonstances, l’action curative s’impose, tant la perte de production risque d’être grande. Un exemple classique chez nous est l’emploi de produits contre le mildiou de la pomme de terre ou de la tomate. Respectons alors les recommandations écrites sur les emballages de produits. La législation actuelle restreint le choix de produits pour ne garder que ceux qui sont bien adaptés aux besoins du jardinier amateur.

F.

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