Accueil pommes de terre

Un plant de qualité: l’attention commence dès la réception et est maintenue jusqu’à la plantation!

La qualité du plant ne dépend pas uniquement de la variété. Le planteur de pommes de terre de consommation doit traiter le plant de manière adéquate, de façon que celui-ci soit confié à la terre sans avoir subi de dégradation. Passons en revue les diverses étapes à accomplir, de la réception jusqu’à sa plantation.

Temps de lecture : 5 min

I l n’est pas rare que des planteurs de pommes de terre de consommation se plaignent de la qualité des plants. Un manque de qualité peut amener des maladies, source de diminution du rendement.

Martin Vrij, FarmFrites : « Toutes ces plaintes ont conduit à la mise sur pied d’un projet rassemblant les producteurs de plants, les acheteurs et les services d’inspection. Objectif : améliorer la qualité des plants de pommes de terre. Le projet est en cours depuis deux ans, et il se poursuit. »

Variété et vigueur

Divers facteurs influencent la qualité du plant. La variété est un premier élément important. C’est ainsi qu’une variété peut être « meilleure » qu’une autre, sur ce plan. Les caractéristiques, et donc le choix de la variété jouent déjà un grand rôle. La production des plants de pommes de terre n’est pas de tout repos. C’est ainsi que des problèmes survenant durant la culture, ou encore des conditions difficiles au cours de l’arrachage sont susceptibles de nuire à la qualité des plants.

Par ailleurs, il y a aussi la vitalité des plants. Dans quel état ceux-ci arrivent-ils chez le planteur de pommes de terre de consommation ? À la ferme, un certain nombre de points critiques peuvent aussi influencer la qualité du plant. D’où la nécessité pour le producteur d’y prêter attention, et cela depuis la réception jusqu’à la plantation.

Le contrôle lors de la réception

Dès la réception des plants, il est utile de s’en tenir à certaines règles. La première, c’est de demander au livreur s’il dispose du certificat, du CMR, du bon de pesage. I convient aussi de lui demander de retirer la bâche pour une première inspection. Pour un transport complet de 30 tonnes, on peut voir environ 4 % du chargement. Si, lors de cette première inspection, tout paraît être en ordre, on peut donner l’ordre de déchargement.

Le déchargement doit se faire avec précaution pour éviter des endommagements aux tubercules. On pense notamment à la hauteur de chute, au placement éventuel de brise-chutes. Si on emploie des bandes transporteuses, il faut veiller à les nettoyer avant emploi. Le contact avec du CIPC doit être évité à tout prix.

Enfin, il est conseillé d’effectuer une nouvelle inspection des plants, une dizaine de jours après la réception. Des défauts cachés pourraient alors se présenter. On ne peut admettre des plants mous ou ridés, conséquence de la gale argentée. On peut trouver sporadiquement au sein d’un lot de la pourriture humide, de la pourriture sèche, du Phytophthora (1 tubercule atteint dans 250 kg). En outre, les plants ne peuvent pas être trop germés. Enfin, leur calibre doit rester d’une dimension raisonnable pour éviter des difficultés lors de la plantation.

Une conservation « aux petits oignons »

Premièrement, il est important que les lieux de stockage (ou les caisses, paloxes) soient propres et n’aient jamais été en contact avec du CIPC. L’espace doit être sec, suffisamment isolé et pourvu d’une bonne ventilation. Toute condensation ainsi que toute concentration de CO2 doivent être absolument évitées.

En cas de conservation jusqu’à un mois, la température est maintenue entre 7 et 10ºC. La température du plant doit se situer juste en dessous de 8ºC juste avant la plantation. La température durant le transport doit être encore supérieure au point de rosée.

Si on veut conserver les plants au-delà d’un mois, il est nécessaire d’adopter un tout autre régime pour éviter la dessiccation et la germination. Il faut une température constante et de l’air frais.

La température conseillée pour Innovator est de 4,5ºC ; pour Fontane, Markies et Ramos, on opte pour 5ºC ; pour Agria, ce sera de préférence 5,5ºC.

Si l’on coupe: le faire proprement!

Si on coupe les plants, on veille à ne « travailler » que des plants sains. Les plants germés de plus de 2 cm seront d’abord séchés durant quelques jours pour bien cicatriser. Toute marchandise non souhaitée doit être écartée. Puis, on doit indéalement relever la température à 10-12ºC. La désinfection des couteaux est impérative : avant de couper, mais aussi régulièrement durant le travail, et certainement après chaque lot de plants.

Les tubercules doivent être efficacement triés avant d’être coupés. Dans le cas des tubercules longs, il faut faire attention qu’ils ne soient pas coupés de travers. Après la coupe, il est bon d’employer du gypse ou du talc en poudre pour absorber l’humidité du plant coupé. Les plants coupés doivent être bien ventilés, de préférence en caisse, et cela, dans un espace où ils peuvent bien sécher, surtout les premiers jours. On fera attention au temps de séchage ; une durée excessive conduit à des tubercules mous.

Rhizoctone

Le rhizoctone brun de la pomme de terre est une maladie qui mérite attention. On peut le dépister en lavant quelques échantillons dans un lot. Le champignon Rhizoctonia solani se développe à partir des sclérotes noirs fixés sur le tubercule-mère. Les sclérotes peuvent aussi être présents dans le sol. Ils constituent la forme de conservation du champignon.

Un traitement est conseillé dès qu’au minimum 10 % des plants sont infectés. Il convient de noter que les interventions sont moins efficaces dans le cas de tubercules fortement infestés.

Un traitement liquide est possible contre le rhizoctone. Il faut suivre toutes les instructions. Évidemment, la première chose, c’est la dose exacte, mais aussi l’utilisation de l’appareillage adapté. Les tubercules doivent être secs (pas de condensation) et ils ne peuvent pas être germés lors de l’application. Après le traitement, les tubercules ne peuvent pas s’humidifier. Le traitement liquide présente l’avantage complémentaire d’apporter une action secondaire contre la gale argentée et le point noir.

Un traitement du sol ? Lorsque l’on redoute une attaque à partir du sol. Dans ce cas, le plant ne peut entrer directement en contact direct avec le produit.

D’après M.V.

A lire aussi en pommes de terre

Voir plus d'articles