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Plants de pommes de terre: se prémunir des risques sanitaires… et économiques!

Certains producteurs de pommes de terre coupent ou font couper leurs plants avant de les planter. Les soucis de disponibilités pourraient stimuler cette pratique, qui n’est pas sans risques. L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire rappelle les bonnes conditions d’usage.

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L’Agence relève d’emblée que les réglementations régionales interdisent la commercialisation de plants certifiés coupés ainsi que la coupe de plants qui sont destinés à la production de plants certifiés.

Attention aux maladies de 40aine

La coupe de plants est susceptible de disséminer rapidement et massivement les maladies fongiques, virales ou bactériennes et, en particulier, les maladies de quarantaine. En effet, en l’absence de désinfection continue des équipements (pallox, bandes transporteuses…) et des outils utilisés pour la coupe, les organismes nuisibles peuvent se propager au sein d’un même lot puis aux autres lots passant sur les mêmes chaînes de coupe.

De nombreux accidents sont rapportés chaque année et les conséquences sont souvent très dommageables pour les producteurs concernés (mauvaise levée due à des pourritures bactériennes, faible développement des plantes dû à la prolifération de virus…).

De nombreux cas de pourriture annulaire (Clavibacter michiganensis ssp sepedonicus), liés à des contaminations par contact survenues lors de la coupe de plants, ont ainsi été découverts aux Pays-Bas. De plus, certains producteurs de plants impliqués, coupaient également des plants pour des tiers augmentant encore les risques de contaminations croisées avec des lots d’origines diverses.

Se poser les bonnes questions, avant !

Le producteur qui compte opter pour cette pratique doit avant tout chose se poser deux grandes questions :

1. La qualité phytosanitaire du lot concerné est-elle parfaite ? Un taux trop élevé de tubercules contaminés risque d’endommager tout le lot. En outre, la présence éventuelle d’une contamination par un organisme de quarantaine, même minime, peut entraîner des conséquences extrêmement lourdes, vu les mesures d’éradication qui seront alors appliquées : blocage de l’entreprise concernée et des lots suspects, destruction des lots concernés ou traitement sous conditions de quarantaine, enquête de traçabilité auprès de toutes les autres entreprises concernées avec application éventuelle des mêmes mesures d’éradication, etc.

2.   La coupe est-elle vraiment nécessaire ? Le gain escompté devrait être mis en rapport avec l’importance des risques financiers.

Si la réponse à ces deux questions est oui, la coupe devra se faire en respectant les bonnes pratiques. C’est-à-dire que l’agriculteur ne pourra planter que des plants coupés par lui-même ou par un entrepreneur qu’il a mandaté pour le faire.

Dans le cas où cette coupe a été effectuée aux Pays-Bas ou dans tout autre État membre, une déclaration officielle des autorités phytosanitaires du pays concerné, garantissant que toutes les bonnes pratiques d’hygiène phytosanitaire ont bien été respectées, devra être présentée à la requête des contrôleurs de l’Agence.

En cas de contamination...

Si un problème survient, tous les lots de plants ayant été coupés dans les mêmes installations ou tous les lots de tubercules fils – plants ou consommations – seront considérés comme suspects. Ils seront alors soumis à toutes les dispositions prévues (saisie conservatoire, le prélèvement d’échantillons pour analyse et toutes les mesures d’éradication en cas de confirmation de la contamination) dans les législations spécifiques à chaque organisme de quarantaine. dans les législations spécifiques à chaque organisme de quarantaine.

La responsabilité du producteur est clairement engagée dans la mesure où l’Afsca considère qu’il s’agit d’une pratique à haut risque phytosanitaire. L’enquête vérifiera si toutes les mesures préventives ont bien été prises par les agriculteurs concernés conformément aux bonnes pratiques reconnues par l’Agence (voir ci-avant). Si des carences à ce niveau étaient constatées, le paiement d’indemnités par le fonds dit « de solidarité » serait refusé.

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