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«Plaines de vie:2.000ha sinon rien» s’installe dans l’Est du Brabant wallon

Suite au succès rencontré durant les cinq premières années du projet «Plaines de vie :2.000 ha sinon rien » – destiné à sauvegarder la petite faune des plaines –, l’asbl Faune & Biotopes étend ses actions dans l’Est du Brabant wallon. Elle y ciblera plus particulièrement le bruant proyer et la perdrix grise par des initiatives auxquelles chasseurs et agriculteurs sont invités à participer.

Temps de lecture : 4 min

En 2010, la Dgarne a octroyé un financement pour la réalisation du projet « Plaine de vie : 2.000 ha sinon rien ». Celui-ci a pour objectif principal d’améliorer l’état de conservation de la petite faune sauvage des plaines par une gestion coordonnée et réalisée à l’échelle de plusieurs milliers d’ha.

En effet, travailler à une large échelle géographique, 2.000 ha au moins, est indispensable pour se donner les meilleures chances de succès dans la gestion des espèces de la petite faune des plaines, dont certaines se trouvent dans un état de conservation critique.

De nombreuses études ont démontré que des populations à bas niveau, dans un habitat peu accueillant, avec des facteurs de mortalité importants, ne peuvent pas être redressées isolément, sur de petits territoires. Le lièvre – espèce au potentiel de dispersion fort élevé – a besoin que l’on agisse à l’échelle du domaine vital de leurs populations si on veut avoir un impact significatif sur son développement (dispersion juvénile sur plus d’un kilomètre). De même, il a été établi qu’une population de perdrix grise n’est viable à long terme que si elle comporte plus de 200 à 400 couples, ce qui correspond à une surface de 2.000 à 4.000 ha (pour une densité de 10 couples/100 ha ce qui est bien supérieur à la moyenne wallonne).

Si le chasseur ou l’agriculteur peut avoir une influence sur l’habitat et les espèces, il n’en reste pas moins qu’une gestion concertée entre les différents acteurs de la ruralité soit la clé de la réussite. Des populations animales en mauvais état de conservation ne peuvent être redressées que par des efforts convergents de l’ensemble des acteurs des territoires : agriculteurs, propriétaires, administrations locales, chasseurs, sylviculteurs, gestionnaires de l’eau, gestionnaires de réserves naturelles, tissu associatif local, etc. Mis ensemble autour de la table, ces différents acteurs ont plus facilement en main les compétences techniques utiles (connaissance des besoins écologiques des espèces et des barrières à lever en priorité, notions de gestion agricole, sylvicole ou des bords de routes, etc.) et peuvent espérer obtenir des résultats.

À cheval sur Jodoigne, Orp-Jauche et Hélécine

Forte de l’expérience acquise durant 5 ans sur ses sites de Beauraing, Silly et Nivelles, l’asbl Faunes & Biotopes a recherché, en 2017, une nouvelle zone de projet en Hesbaye grâce à un nouveau financement du Service public de Wallonie. Deux espèces étaient particulièrement ciblées et faisaient partie des nombreux critères de sélection : la présence du bruant proyer et de la perdrix grise. Ces deux espèces liées aux plaines de cultures sont sur la liste rouge des espèces menacées et méritent un plan d’action particulier.

Voilà donc un peu moins d’un an que les contours de cette nouvelle zone d’actions sont déterminés. Ils se trouvent dans l’Est du Brabant wallon, à cheval sur les communes de Jodoigne, Orp-Jauche et Hélécine.

Les premières étapes du projet se concrétisent par la rencontre de tous les acteurs intéressés qui définissent les orientations locales du projet. Il faut ensuite réaliser l’étude du réseau écologique initial (cartographie de la zone avec haies, vergers, talus, bosquets…). Par la suite, des mesures de gestion, réfléchies et coordonnées à large échelle, mais ensuite déclinées en plans de gestion personnalisés seront rédigées.

Le monde de la chasse est l’un des premiers partenaires visés par le projet, mais l’ensemble du monde agricole est également ciblé par celui-ci. En effet, en tant qu’acteur du monde rural, l’agriculteur peut de manière volontaire s’inscrire dans la démarche et mener des actions concrètes sur la plaine qui se répercute dans les deux sens. Il apparaît peu probable de recréer un maillage écologique sans l’aide des agriculteurs et par ailleurs, l’ensemble des aménagements mis en place rendent une multitude de services agro-systémiques.

Afin de répondre efficacement aux besoins de la faune des champs, plusieurs aménagements sont encouragés, avec l’aide d’une subvention publique comme c’est le cas pour les haies ou les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) ou sur fonds propres des acteurs engagés. Grâce au projet « Plaines de vie : 2.000 ha sinon rien ! », tous les agriculteurs concernés par les zones de projet peuvent bénéficier gratuitement d’une rencontre personnalisée et de conseils en aménagements.

Participer ?

Si vous aussi, vous faites partie de ces zones de projet et avez envie de vous investir dans ce beau projet pour la biodiversité, n’hésitez pas à contacter le chargé de mission Simon Lehane (0495/19.15.29 ou slehane@faune-biotopes.be).

D’après

Amandine Delalieux

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asbl Faune & Biotopes

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