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Contre les vivaces: des solutions efficaces mais pas de réelles nouveautés

Liseron des haies, chiendent, agrostis stolonière, repousse de pomme de terre et chicorée witloof, souchet commestible… autant de situations qui réquièrent une stratégie de lutte adéquate.

Temps de lecture : 5 min

Commençons par le liseron des haies (tableau 10) La principale difficulté réside dans l’apparition échelonnée de cette vivace et la difficulté de détruire son système racinaire en profondeur.

Le Callam associe le tritosulfuron 12,5 % et le dicamba 60 %. Il est très efficace contre les liserons des haies à la dose de 0,4 l/ha. En cas de forte infestation, le fractionnement de la dose 0,25 kg suivi d’une correction 10 jours plus tard avec 0,15 kg, procure les meilleurs résultats. Il peut être associé avec les produits couramment utilisés.

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Le Casper associe le dicamba 50 % et le prosulfuron 5 %. Son efficacité contre liserons des haies est bonne également avec très peu de repousses l’année suivante. Il est agréé à la dose de 300 g/ha en une ou deux applications (200 g puis 100 g).

Le appliqué à la dose de 0,4 l est un compromis entre la sélectivité vis-à-vis de la culture et de l’efficacité. En cas de forte infestation, il est appliqué dans la pratique à la dose de 0,4 l avec une correction à Peak 20 g/ha si nécessaire. Il peut être associé aux autres substances actives habituellement utilisées. À la dose de 0,25 l, il détruit les renouées liserons, gaillets et mourons.

Le Kart (fluroxypyr 100 g/l + florasulam 1g/l) peut également être utilisé dans le cadre de cette lutte. L’efficacité de ce produit à la dose de 0,7 l est assez comparable au précédent. Cependant, une correction 7 à 10 jours plus tard, avec Kart 0,5 l + Peak 10 g/ha peut toutefois s’avérer nécessaire pour assurer une destruction des levées tardives de liserons des haies. La sélectivité de ces traitements est très bonne.

Il a également une bonne action complémentaire sur capselles bourse-à-pasteur, séneçons, renouées liserons et mourons des oiseaux.

Ces différents produits peuvent également être associés aux différents partenaires repris dans cet article.

Chiendent, agrostis stolonifère

Toutes deux graminées vivaces, le chiendent se distingue de l’agrostis stolonifère par la présence d’oreillettes à la base de la feuille.

Un traitement avec glyphosate avant labour ou sur labour reverdi est une bonne solution si les conditions le permettent. En cours de végétation, on appliquera le Samson extra 60 OD à la dose de 0,75 l. Dans ce cas, on l’associera de préférence avec Zeus 0,75 l +Gardo Gold 2 l (ou Aspect T 1,6 l). Vu la dose plus élevée de nicosulfuron dans cette situation, ce traitement recommandé garantit la meilleure sélectivité possible. Le Monsoon active 1 l associé au Callisto 0,75 l et Aspect T 1,6 l (Gardo Gold 2 l) permet également une bonne destruction du chiendent dans une flore complexe.

Repousses de pomme de terre

Les repousses de pomme de terre sont bien combattues « au stade 10 à 15 cm » des bouquets foliaires les plus développés par un traitement impliquant du Callisto 1 à 1,25 l + partenaires en fonction de la flore présente. Les associations Callisto 1 l + [Starane Forte 0,4 l ou Starane 0,7 l ou Banvel 0,4 l] +Aspect T 2 l permettent également de bien détruire les repousses présentes. Les traitements sont insuffisants contre les levées ultérieures.

Repousse de racines de chicorée witloof

La difficulté dans la lutte contre les repousses de racines de chicon ou chicorée réside dans le fait que les bouts de racines lèvent de manière échelonnée suite à leur dispersion dans toute la profondeur du profil. Une application fractionnée de Casper 0,2 kg puis Casper 0,1 kg + Trend 0,1 % et de Banvel 0,4 l puis Peak 0,02 kg + Trend 0,1 % permet d’excellents résultats Les destructions sont très bonnes tant sur les repousses présentes lors du traitement que sur celles qui sont apparues après la pulvérisation.

Le souchet comestible

Avant d’envisager une lutte chimique, différentes méthodes préventives doivent être respectées. Le tracteur et les outils de travail du sol peuvent disperser le souchet sur une ferme en transportant des tubercules entre les parcelles. Il est donc essentiel de bien nettoyer les machines et outils lorsque ceux-ci ont été utilisés dans un champ où le souchet est présent. Il convient également de prendre toutes les précautions pour ne pas épandre sur des parcelles saines des résidus de récolte ou de la terre provenant de parcelles déjà infestées. Certains contrats de pommes de terre ou de légumes exigent qu’y figure la mention « la parcelle doit être indemne de souchets ». Quelques parcelles de betteraves infestées par le souchet ont déjà fait l’objet d’un refus d’arrachage par la sucrerie.

Infestation d’une parcelle par le souchet comestible.
Infestation d’une parcelle par le souchet comestible. - Cipf

L’agriculteur qui possède une parcelle infestée de souchet comestible doit renoncer à cultiver sur celle-ci toute culture susceptible d’exporter de la terre telle que des pommes de terre, des betteraves sucrières ou fourragères, chicorée, légumes racines, plantes à bulbes etc.

Les tubercules de souchet se trouvant à différentes profondeurs dans le sol, l’apparition des plantules est assez étalée dans le temps et la lutte nécessite deux passages. Le premier s’effectue au stade 5 à 15 cm des souchets, vers le stade 5e et 6e feuille visible du maïs. Une destruction de 99 % peut être obtenue avec un traitement Zeus 1 l + Onyx 0,75 l ou Osorno 0,5 l + Zeus 0,5 l + Onyx 0,75 l suivi d’un second traitement appliqué deux semaines après le premier avec Osorno 1 l + Onyx 0,75 l.

Un traitement en préémergence est également possible. Toutefois, il convient d’être attentif au mode d’application du produit. En effet, l’incorporation renforce très fortement l’efficacité du Dual Gold (1,6 l). La levée peut être réduite de l’ordre de 95 % suite à l’application de ces produits. Après ce traitement de préémergence, une correction avec Callisto 1 l + Onyx 0,75 l peut être appliquée et permet un contrôle quasi voire total des souchets levés après la première application.

G. Foucart, F. Renard, J-P. Mazy et M. Mary,

Centre pilote maïs, Cipf, Ucl, Louvain-la-Neuve

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