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Industrie de la pomme de terre: toujours en croissance mais menacée par le protectionnisme

À l’instar de 2016, l’année 2017 s’avère à nouveau une année record pour la transformation belge de la pomme de terre. Telle est la conclusion de Belgapom, qui représente le négoce et la transformation belges de la pomme de terre.

Temps de lecture : 5 min

Depuis quelques années, le secteur belge de la pomme de terre est l’un des secteurs à enregistrer la plus forte croissance au sein de l’industrie alimentaire. Grâce aux investissements importants au niveau de la capacité et de la qualité, cette tendance s’est poursuivie en 2017. L’année dernière, les entreprises ont transformé 4,75 millions de tonnes (+3,6 %) en frites, chips, croquettes, flocons, granulats et autres produits à base de pommes de terre.

Les produits autres que les frites (les chips, croquettes, purées, flocons…) ont connu une hausse exceptionnelle en 2017 en passant de 468.513 tonnes à 690.159 tonnes (+ 47,5 %).

La part des frites surgelées et réfrigérées est passée de 1,91 million de tonnes à 1,99 million de tonnes (+ 4,3 %), tandis que la part des frites réfrigérées a enregistré une baisse de 3,5 %.

Pour la saison 2017-2018 les statistiques belges montrent une récolte record de 5,11 millions tonnes de pommes de terre. Ce chiffre est le résultat d’une croissance dans les surfaces plantées, les choix de variétés et les conditions climatologiques favorables Les chiffres publiés par Belgapom concernent l’année calendrier 2017, qui couvre deux campagnes (2016-2017 et 2017-2018).

L’optimisme du secteur est encore renforcé par le fait qu’en 2017 le secteur de la transformation de la pomme de terre a connu à nouveau des investissements records, qui égalent plus ou moins le montant de 305 millions de l’année précédente (-1,3 %). Ceci résulte aussi dans une hausse de l’emploi de 7,1 % (4.410 unités).

Selon les dernières statistiques, la Belgique reste le premier exportateur de pommes de terre surgelées (2,2 millions de tonnes en 2017). Les exportations vers les pays tiers continuent également à croître.

Promotion…

À la veille de la fête nationale en 2017, la « culture du fritkot » a été reconnue comme patrimoine culturel immatériel par toutes les autorités compétentes belges.

À cette occasion, le Prince Laurent de Belgique a accordé « le mandat d’ambassadeur de la culture belge du fritkot à l’étranger » à James Bint, le célèbre personnage de dessin animé, disposant d’une « licence to fry », par analogie avec son homonyme « James Bond ».

Le personnage de James Bint était le visage de la campagne de promotion « Belgian fries, from the heart of Europe » menée dans l’Asie du Sud-Est. Par le biais de participations à des salons professionnels et à des événements de presse, les producteurs de frites belges font la promotion de l’authenticité et de la qualité des frites belges sur ce marché en forte croissance constitué par 557 millions de consommateurs. Actuellement, les produits à base de pommes de terre vendus au Vietnam, en Indonésie, aux Philippines, en Malaisie et en Thaïlande proviennent principalement de l’Amérique du Nord.

La campagne est menée par le VLAM en collaboration avec l’APAQ-W, FIT et AWEX, avec le soutien de la Commission européenne. Elle se poursuit également en 2018 et 2019. Des actions sont prévues à Singapour, à Manille, au Bangkok, à Hanoi et à Ho-Chi-Minh-Ville.

La semaine du 9 au 15 mai, le Central World Bangkok – un des plus grands centres commerciaux au monde – sera placé sous le signe des « real Belgian fries ». Une semaine durant le public pourra déguster des frites belges. Pendant le week-end du 11 au 13 mai, le célèbre frituriste Eddy Cooremans préparera des frites belges sur place. James Bint animera l’événement en personne à l’aide de phylactères. Cette action sera couplée aux réseaux sociaux et à des événements B2B tels que le salon Thaifex.

… et menace de protectionnisme

Une nouvelle menace pointe toutefois le bout du nez de l’autre côté de la planète : les frites belges (et européennes) sont visées par des réflexes protectionnistes qui menacent le commerce international.

Après la prise de mesures antidumping injustifiées par les autorités brésiliennes – la plainte juridique introduite à cet égard par les entreprises européennes est toujours en cours –, une décision sera bientôt prise par les autorités colombiennes concernant un cas similaire. Même si le dossier semble peu fondé (ce qui est également confirmé par la Commission européenne), une décision négative risque d’entraîner des mesures injustifiées. Malheureusement, ces dossiers ont inspiré d’autres pays sud-américains à faire appel à cette même procédure, même si rien ne peut les justifier.

Belgapom et sa fédération européenne EUPPA ont insisté auprès de la Commission européenne de renforcer la pression afin de mettre fin à ces pratiques, qui semble en outre s’accompagner de falsifications du dossier en cours de route.

Croissance durable

Le secteur belge de la pomme de terre a clairement choisi la fuite en avant afin d’assurer la production nationale durable en formant des alliances au travers de l’Organisation de branche de la pomme de terre, dont la création est prévue lors du salon Interpom Primeurs (du 25 au 27 novembre 2018). Belgapom offre également son soutien à des projets de collaboration internationale par rapport à la culture de la pomme de terre dans les pays émergents, notamment – en partenariat avec entre autres l’ILVO, le VTI, le VLTI et le Rotary de Torhout – au projet Coalición Chuño de l’organisation TRIAS au Pérou, visant la construction de la première usine « Chuño » artisanale au monde. Il s’agit d’une technique ancestrale de lyophilisation des pommes de terre. Ce projet sera dévoilé au monde entier en sa qualité d’exemple d’aide au développement au travers des pommes de terre au Congrès mondiale de la pomme de terre qui se tiendra du 27 au 31 mai 2018 à Cuzco Pérou.

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