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Repiquages de printemps: l’opération demande de la délicatesse

Les premiers semis ont été réalisés à l’abri dans des caissettes. Les plantules sont sorties de terre il y a une semaine. Le moment est venu de leur permettre d’explorer plus largement le substrat avec leurs racines. Attention fragile! Ce repiquage dans des godets individuels ou des mottes pressées mérite le plus grand soin.

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Il y a deux semaines, nous avions semé des tomates dans une caissette. Pour profiter de la chaleur, la caissette a été installée dans la maison, près d’une fenêtre orientée au Nord. Lors des magnifiques journées ensoleillées, le terreau ne s’y est pas desséché mais est resté bien humide, une simple vaporisation à l’eau tempérée une fois par jour a suffi.

Après une semaine, les plantules sont émergées ; en semant en respectant un alignement au carré, nous constations qu’il n’y a aucun manque à la levée. Par contre, les plantes ont filé quelque peu. Comme elles seront vite à l’étroit dans cette petite caissette. Nous allons donc prévoir leur repiquage dans des godets individuels ou dans des mottes pressées.

Comme nous avons l’intention de garder ces tomates à l’abri jusqu’à la plantation au potager à la mi-mai, nous choisirons des godets d’un diamètre de 7 ou 8 cm. S’il s’agissait de plantes qui ne resteraient que 4 ou 5 semaines en godet, nous choisirions un diamètre de 5 ou 6 cm environ, cela suffirait.

Le repiquage se fait quand les plantules commencent à former leurs premières vraies feuilles. C’est à ce stade que les plantes commencent à s’affranchir et à explorer plus largement le substrat avec leurs racines.

Avec minutie et doigté !

Mais faisons attention. Les plantules sont fragiles. Nous les soulevons en faisant levier avec un bâtonnet ou une spatule. Nous évitons ainsi une traction trop forte sur les tissus de la plantule. Nous ne prenons jamais la plantule par la tige ou par les vraies feuilles. Si nous écrasons trop fortement ces organes, nous risquerions de les blesser irrémédiablement. Par contre, nous pouvons les manipuler en les tenant par les feuilles cotylédonaires. Elles ont fini de jouer leur rôle et seront de toute façon destinées à se dessécher prochainement. Les léser en serrant trop fort ne serait pas dramatique pour la plantule.

Dans le substrat, nous aménageons un trou suffisamment profond et large pour héberger la petite motte des racines de la plantule. Nous enfonçons la plantule et en profitons pour corriger un éventuel allongement excessif de la tige ; nous ne laissons dépasser de la motte que la base des premières vraies feuilles.

Malgré nos précautions, la plantule perdra une partie de ses racines lors de cette opération. Elle devra développer de nouvelles radicelles. Nous opérerons donc le soir pour que cette reconquête ne se fasse pas en plein soleil mais plutôt quand la température commence à baisser. De plus, nous arrosons copieusement les plantules pour que le contact avec le sol soit franc.

Un terreau spécifique… ou pas

Le terreau de repiquage est moyennement enrichi. Trop riche en éléments minéraux, le terreau favoriserait moins bien la formation de nouvelles racines. Non enrichi, les plantes auraient besoin de grands pots pour apporter suffisamment de nutriments.

À défaut de terreau de semis et de repiquage sous la main, utilisons du terreau universel ; tamisons-le s’il s’agit de fabriquer des mottes pressées, ce n’est pas nécessaire si nous employons des pots. Nous pouvons employer le même terreau que pour les semis ou un terreau un plus grossier et un peu plus enrichi. Ce point a été présenté dans notre édition du 17 mars.

Combien de temps pour produire des plants ?

Il arrive que les conditions météo, le temps disponible ou tout simplement la croissance plus rapide que prévue des plantes fasse que les racines soient très l’étroit dans leur godet ou leur motte pressée. Nous voyons les racines percer les bords de la motte pressée et s’étendre ou nous les voyons pousser longuement par les trous de drainage des godets. N’attendons plus. Repiquons à nouveau ces plantes dans un godet un peu plus grand au fond duquel nous versons un peu de terreau que les racines pourront explorer et envahir à leur aise pour nourrir la plante.

Plusieurs repiquages ?

Certaines cultures se prêtent bien pour subir plusieurs repiquages. Les choux sont dans le cas. Nous semons en caissette à chaud, repiquons en godets jusqu’au stade 3 à 5 vraies feuilles, puis en pots plus grands jusqu’au stade 7-10 feuilles et enfin nous les installons en place. À chaque opération, le collet est enfoncé un peu plus profondément et de nouvelles racines se forment au départ de la tige.

Endurcissement conseillé

Endurcir les plantes qui proviennent d’une serre ou d’une couche est une étape conseillée pour améliorer les chances d’une bonne reprise, pour diminuer les risques de pertes de plantes au repiquage.

Si les plantes sont en pots ou en mottes pressées, nous les sortons lors d’une journée au ciel couvert, même s’il pleut. Après quelques jours seulement, elles s’endurcissent dans le sens que leurs organes s’adaptent aux nouvelles conditions de végétation. La transition vers l’emplacement définitif, vers le potager, n’en sera que plus douce.

Si nous devons sortir les plantes de leur endroit protégé alors que le temps est sec et ensoleillé, nous plaçons les plantes en un endroit ombré et un peu protégé du vent pendant quelques jours.

La plantation à l’emplacement définitif

Les plantes que nous mettons en godets, ces jours-ci, seront installées au potager quand les risques de gel seront réduits et que la température correspondra aux exigences de l’espèce.

Il s’agira alors d’extraire la motte du godet et de l’installer dans le sol du potager. En principe, nous creusons un trou pour enfoncer les plantes jusqu’au collet, c’est le cas des tomates, poivrons, aubergines, choux. Mais il y a des exceptions, comme les frisées, les scaroles, les laitues pour lesquelles nous n’enfonçons la motte que d’un tiers de sa hauteur.

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