Cultivateurs… empoisonneurs!?
Depuis quelques semaines, les pulvérisateurs sont de nouveau de sortie et avec eux, bien malheureusement, les simagrées de certains citoyens et politiques inquiets pour leur santé et celle de leurs proches.
Entendons-nous bien, il paraît évident de respecter les règles de bienséance et bonnes pratiques. Évitons par exemple de vider nos rampes au-dessus du barbecue du voisin. Mais, il est fatigant de constater que, malgré les efforts faits par la profession, l’étiquette « d’empoisonneurs » colle de plus en plus à la peau des cultivateurs. Matériel de pointe, phytolicence, dose minimale, produits agréés (bio ou non), limite de passage, rien n’y fait ! La seule vue d’un pulvérisateur fait craindre à certains des ennuis de santé sans précédent ! Et aux politiques d’entretenir la psychose en suggérant d’adapter les moments de traitement aux horaires des travailleurs ou des écoles…
Le consommateur est devenu un petit enfant capricieux, qui veut beaucoup de beaux produits pas chers et se figure que, pour répondre à ses désirs tout en se dégageant un revenu, l’agriculteur peut simplement ensemencer et désherber à la main quelques ares derrière son étable. Certains y arrivent presque et c’est une bonne chose mais pas tous. Leurs intentions n’en sont pas moins honorables, ils veulent simplement faire leur métier avec les outils que la société leur a mis en main. Des outils qu’ils manipulent avec précaution et qui s’avèrent peut-être moins nocifs que tous ces écrans et ondes… qui polluent notre quotidien mais qui semblent beaucoup moins susciter l’inquiétude qu’une pulvérisation d’engrais annuelle.
Il est loin le temps ou l’agriculteur était le copain du coin. Les politiques, l’administration et les associations de défense en tous genres ont fait de nous des empoisonneurs. Une image qui pèse sur le moral de toute une profession. Il est grand temps que le citoyen réapprenne à faire confiance aux bonnes personnes.
