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La besnoitiose progresse en France!

La besnoitiose bovine est une maladie provoquée par un parasite microscopique de la famille des coccidies. Très répandue dans le sud de la France, elle progresse inéluctablement vers nos régions. Il importe d'intensifier la vigilance, ce qu'ont décidé en concertation l'Arsia et le Fonds sanitaire.

Temps de lecture : 3 min

La besnoitiose est provoquée par le parasite Besnoitia besnoitii, ceux-ci font référence au chercheur nommé Benoist, qui le premier le mit en évidence au début du 20e siècle.

Transmission par les insectes, dissémination par camion!

Sa dissémination récente en France et son expansion vers l’Europe centrale sont principalement dues à l’introduction de bovins contaminés au sein de troupeaux indemnes. Ils servent d’amorce au foyer. Sur place, cette maladie dite « vectorielle » est essentiellement transmise par des insectes piqueurs (taons, mouches piqueuses) mais également par l’emploi d’aiguilles à usage... multiple. Elle apparaît d’abord par foyers disséminés, cantonnés à un périmètre bien défini, puis diffuse peu à peu pour devenir endémique.

Du fait de la transmission par les insectes, c’est une maladie plutôt estivale. Plus de 80 % des cas cliniques sont identifiés entre juin et septembre, et ce sur des animaux de tout âge.

Mais de nombreux bovins parviennent à maîtriser l’infection pour devenir ensuite porteurs latents, en exprimant peu ou pas de symptômes. Certains vont par contre développer la maladie dans des délais très variables, allant de 15 jours à plusieurs mois et en trois phases caractéristiques. Il est utile d'en connaître les symptômes !

Syndrome grippal, œdèmes...

Pendant 3 à 10 jours, le bovin malade est très essoufflé, fuit la lumière, a les yeux et le nez qui coulent et présente une forte fièvre (+41°C). Cela évoque une grippe mais la peau est en plus congestionnée et très sensible au pincement.

La fièvre disparaît et, le parasite se développant au sein des muqueuses et de la peau, il y crée des œdèmes pendant une à deux semaines: yeux gonflés, mamelles ou testicules enflés, peau chaude, douloureuse. La démarche s’enraidit.

Les œdèmes disparaissent progressivement et c'est alors la peau qui, dans les zones atteintes, s’épaissit, se plisse et se « cartonne » (voir photo). Les poils tombent et se raréfient. Les animaux atteints présentent toujours plus de difficultés pour se déplacer, maigrissent progressivement, voire dépérissent et meurent dans les cas les plus graves.

Notons que des lésions spécifiques de la maladie apparaissant dans les zones à peau fine et les yeux, à savoir de petits kystes (voir photo), visibles environ 1 mois après le début de la maladie.

Coûteuse... comme la plupart des maladies

Si la maladie entraîne globalement peu de mortalités, les pertes économiques sont importantes: stérilité des taureaux, chute de la production laitière, moins-value économique notamment à cause des symptômes cutanés, coût des traitements (quand ils valent la peine d'être entrepris...). Dans les cheptels français très contaminés, vivre avec la maladie coûte ainsi 7 fois plus cher que d’organiser un assainissement.

Des moyens de lutte individuelle limités

De fortes doses d’anti-infectieux dans les trois premiers jours de la maladie permettent de limiter les symptômes. Après cette période initiale, les traitements ne sont plus efficaces. Mais comme déjà souligné plus haut, l’animal « guéri » reste porteur du parasite et source de contamination pour le troupeau, par l’intermédiaire des insectes ou des aiguilles. Ceci explique la mobilisation de l'Arsia et la démarche de son action de vigilance collective vis à vis des animaux importés de zones à risque.

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