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La transparence suffira-t-elle?

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On se souvient des multiples controverses et inquiétudes qui ont dessiné l’actualité en relation avec la « réautorisation », le 12 décembre dernier, du glyphosate pour cinq ans au sein de l’Union européenne. Ces inquiétudes portaient sur les risques liés à la santé publique et à l’environnement, mais aussi sur le processus européen d’évaluation des produits phytosanitaires. Sans oublier les controverses et autres théories conspirationnistes nées de soupçons de collusion entre l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’industrie phytopharmaceutique. Une initiative citoyenne européenne demandant l’interdiction de cet herbicide le plus vendu dans le monde avait en outre recueilli plus de 1,3 million de signatures. En réponse à celle-ci, la Commission européenne avait promis davantage de transparence dans le processus d’évaluation scientifique « solide et indépendant » de substances telles que les pesticides. Quatre mois plus tard, ladite institution entend bien montrer qu’elle respecte ses engagements puisqu’elle vient de proposer d’améliorer la transparence des études scientifiques dans le domaine de la sécurité alimentaire à travers une série de mesures. Parmi les plus significatives, épinglons un meilleur accès pour les citoyens aux études et informations – non couvertes par une clause de confidentialité – délivrées par les industriels, la possibilité dans certains cas de demander à l’Autorité européenne de sécurité des aliments de réaliser des études complémentaires, ou encore d’associer plus étroitement les États membres aux procédures d’autorisation en leur demandant de présenter des candidats pour siéger parmi les experts. La Commission propose également de renforcer la communication des risques aux citoyens notamment en expliquant mieux les avis scientifiques de l’Efsa. Ces avancées aussi louables soient-elles doivent encore convaincre une société de plus en plus allergique à la « bonne foi scientifique » et sur ce plan, le pari n’est pas gagné !

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