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Coupe du monde de Jumping: les Américains à l’assaut de Paris

Prétendre que la Longines FEI World Cup Jumping – qui se tint à Paris du 10 au 15 avril – fut un quatre mains à l’américaine ne serait pas tout à fait justifié. Même s’il aura fallu attendre les deux derniers parcours pour voir la concurrence s’arracher pour faire de l’événement une édition forte.

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Tout comme ce fut le cas en 2017, la ligue américaine de la Longines FEI World Cup Jumping a battu la ligue européenne au terme de la saison indoor de la Coupe du monde. Le Top 4 fut composé de 3 cavaliers américains et d’un Européen.

Si le champion en titre, McLain Ward sur sa jument SBS HH Azur Gardens Horses (Thunder vd Zuuthoeve x Sir Lui vd Zuuthoeve), était pourtant bien décidé de prolonger son titre, c’était sans compter sa compatriote Elisabeth Madden et son étalon hors du commun Breitling La Silla (Quintero x Accord II). Madden et Breitling dominèrent la compétition dès la première journée et durent attendre les deux derniers parcours pour sentir revenir la concurrence dans son dos.

Un podium presque « made in » USA

Trente-sept couples furent en lice pour la première épreuve, à savoir celle de la vitesse. Épreuve dominée magistralement par Elisabeth Madden et Breitling LS, suivis de Daniël Deusser sur son fidèle Cornet d’Amour (p. Cornet Obolensky ex-Windows van ’t Costersveld (BWP) et le cavalier américain Devin Ryan sur Eddie Blue (p. Zirocco Blue).

Nos compatriotes Pieter Devos/Espoir (BWP – Surcouf de Revel x Laudanum XX) terminèrent à la 6e place, tandis qu’Olivier Philippaerts, aux rênes de sa jument H&M Legend of Love, occupèrent la 13e place.

Avec neuf couples au départ du barrage – dont trois américains – la tension de la deuxième épreuve était telle qu’elle aurait pu mettre à mal l’entente entre chevaux et cavaliers.

Il n’en fut rien pour Elisabeth Madden, qui enleva également cette seconde manche. Quand aux cavaliers belges, ils mirent tout en œuvre pour obtenir leur ticket pour l’ultime finale. Avec succès, grâce au double zéro d’Olivier Philippaerts et une seule barre qui s’ajouta au sans-faute précédent de Pieter Devos.

Une finale frénétique

Rien ne semblait barrer le chemin de Madden. Elle ne pouvait se permettre qu’une seule barre, ce qu’elle fit. La Longines FEI World Cup Jumping 2017/2018 fut donc sienne.

Son compatriote Devin Ryan étonna tout le monde avec son second double sans faute de la semaine, synonyme d’une deuxième place au terme de cette finale.

Le cavalier suédois Henrik von Eckermann et Mary Lou (p. Montendro) prirent leur élan pour la deuxième place, mais échouèrent à la troisième, tout comme ce fut le cas lors de l’édition précédente. McLain Ward, qui défendit son titre à Paris, dut se contenter de la quatrième place.

Nos compatriotes Olivier Philippaerts et Pieter Devos se classèrent respectivement 5e et 9e, ce qui confirme une fois de plus leur talent et leurs excellentes perspectives pour les Jeux Equestres Mondiaux à Tryon (USA) du 11 au 23 septembre prochains.

Rêveur de Hurtebise en avait marre

Les produits de l’honorable étalon belge Kashmir van Schuttershof sont connus pour leur excellente attitude, leur volonté et leur talent et sans doute davantage de qualités. Notre gloire nationale Rêveur de Hurtebise (SBS – Kashmir van Schuttershof x Ténor Manciais) a confirmé chacun de ses atouts depuis 17 ans. Après sa contribution à l’équipe française lors des derniers Jeux Olympiques (médaille d’or), on aurait donc pu mettre un terme à une carrière où il décrocha pour la France de nombreux titres. Rêveur de Hurtebise, né chez Séverine Siraux à Soignies, s’imposa effectivement pendant de longues années comme l’un des piliers les plus solides de l’équipe de France et s’est forgé un palmarès en tous points exceptionnel sous la selle de Kevin Staut, avec qui il forme un tandem inoubliable depuis six ans. Sous sa selle, il devint vice-champion du monde par équipe, champion olympique par équipe, vainqueur de la finale du Top 10 à Genève fin 2017, des Coupes de Nations de La Baule, Rotterdam et Gijon, ainsi que des Grands Prix de Monaco et de Bordeaux…).

Le brave Rêveur se sera certes fait remarquer à Paris avec sa « grève des 5 barres » dans la première épreuve de la finale de la Coupe du monde. Car le sauteur fit montre de son ras-le-bol. Le message fut clair ! Et son cavalier de l’expliquer : « Il a 17 ans et c’est sans doute sa manière d’exprimer qu’il a suffisamment donné ».

Pourquoi ne pas avoir épargné une telle révolte à un cheval qui a brisé tant de codes !

Il l’aura mérité… son bonheur au pré. Rêveur de Hurtebise restera le protagoniste d’un parcours construit sur le terrain en volant au-dessus des obstacles qu’on lui imposait partout dans le monde.

Patricia Parrein

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