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On pense aux jeunes, vraiment?

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Les ministres européens de l’Agriculture se sont retrouvés les 4 et 5 juin à Sofia pour un conseil informel semestriel au menu duquel était prévue une discussion sur le renouvellement des générations dans le contexte de la politique agricole commune après 2020. Vaste problématique, quand on sait les embûches et les freins auxquels sont confronté(e)s les jeunes candidat(e)s à la reprise – et plus encore au démarrage – d’une exploitation agricole. C’est pourtant les réactions suscitées quelques jours plus tôt par la présentation des propositions législatives de réforme de ladite pac par la Commission européenne qui auront constitué le plat de résistance de ce conseil réuni dans la capitale bulgare. De fait, sous couvert d’une plus grande souplesse accordée aux États membres dans la mise en œuvre des deux piliers, d’un meilleur ciblage des aides et de leur plafonnement au-delà de 100.000 €, d’aides plus élevées pour les petites et moyennes exploitations, et pour les jeunes agriculteurs, c’est en réalité à une lourde perte de revenu que risquent d’être exposés les agriculteurs de l’Union. En euros constants, la réduction du budget de la pac serait bien de 12 % par rapport à 2018. Après la perte de revenus déjà subie en 2014, cela passe mal, très mal ! D’autant plus que selon certains analystes, la chute du revenu agricole moyen pourrait même se situer entre 16 et 20 %. Face à de telles perspectives, comment attirer et retenir les jeunes dans une activité, pour ne pas dire une aventure agricole, aussi belle que périlleuse ? Dans le document préparé en vue de la discussion évoquée ci-avant, la présidence bulgare identifie trois obstacles majeurs à ce renouvellement des générations : l’accès à la terre, qui pour 60 % des jeunes agriculteurs de l’UE, poserait des problèmes, l’accès aux fonds et aux capitaux, et l’accès à l’enseignement spécialisé et à la qualification professionnelle. Alors, la nouvelle pac telle que proposée, elle y pense vraiment à l’avenir de ces jeunes ? M. de N.

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