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La croissance de la collecte laitière mondiale est ralentie

La croissance de la production laitière est ralentie dans la plupart des pays membres de l’UE-28, et ce même dans les autres grands bassins laitiers exportateurs. Le faible afflux de lait au pic saisonnier de production devrait induire une nouvelle remontée du prix du lait dans les prochains mois.

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En France, la collecte reste limitée sur ce 1er semestre 2018. Après une hausse dynamique en début d’année, par rapport au bas niveau de 2017 (+4,5% par rapport à 2017), la progression s’est ralentie en mars puis la collecte est passée en avril sous le niveau de 2017.

En mai la météo chaude et humide a favorisé la pousse de l’herbe, notamment dans l’Ouest et les Hauts de France. Cette amélioration des conditions climatiques aurait permis un léger rebond de la collecte en mai. Elle resterait sur les 5 premiers mois légèrement supérieure au bas niveau de 2017 (+1%).

Ce rebond proviendrait d’une hausse des rendements par vache. Réajusté à la baisse durant l’automne (moindre hausse saisonnière), le cheptel français évolue en effet depuis cet hiver au même rythme que l’an dernier. Au 1er mai, il comptait 0,9% de vaches laitières de moins qu’en 2017 (-33.900 têtes).

Malgré le redressement des cours des ingrédients laitiers, le prix du lait à la production toutes filières confondues (y compris AB et AOP) aurait baissé en mai, perdant quelques euros d’un mois sur l’autre. Il devrait cependant remonter à partir de l’été, tiré par les indices saisonniers positifs, par la fermeté des cours du beurre et l’embellie à venir sur ceux des protéines.

Poursuite de la hausse de la collecte en Allemagne

La collecte allemande a poursuivi son rétablissement en mai. Sur les cinq premiers mois de l’année, elle affiche une progression de 3% au-dessus du bas niveau de 2017 et un léger repli de 1% sous le record de 2016.

En avril, le prix à la production a poursuivi son recul entamé en novembre 2017, affichant 305 €/1.000 l (lait standardisé 38 g de MG et 32 g de MP), soit une baisse de 66 € en 6 mois. Des signes de ralentissement de la collecte auraient été signalés sur la dernière semaine de mai, conséquence des températures élevées dans le pays. L’Allemagne du Nord subit une vague de canicule défavorable à la production de fourrages.

En Espagne et en Italie , la hausse de la collecte ne cesse de ralentir depuis le début de l’année, tombant en avril à 1,7% par rapport à 2017 dans la Péninsule Ibérique et à 1% dans la Botte.

Toujours affectée par la réduction du cheptel laitier et un prix en recul, qui est passé au début du printemps sous son niveau de 2017, la production néerlandaise a affiché en avril son troisième mois consécutif de repli par rapport à 2017 (-1,7%). Sur les 4 premiers mois de l’année, la production est inférieure de 1,3% à celle de l’année dernière.

Des baisses sensibles dans les îles britanniques

Dans les îles britanniques, les productions ont été fortement ralenties par les mauvaises conditions climatiques de fin d’hiver et de début de printemps.

Après deux premiers mois de l’année dynamiques, la production britannique a fortement ralenti, repassant en mars et en avril sous le niveau de 2017 (respectivement -1,3% et -0,8%). Sur le premier quadrimestre de l’année, la production est équivalente à celle de l’année dernière. Ces contre-performances s’expliqueraient également par la poursuite de la baisse du prix du lait entamée en novembre 2017. En avril, il a encore perdu 11£/1.000 l d’un mois sur l’autre pour ne plus être que 5£/1.000 l au-dessus du niveau de l’année dernière. Les premières indications montreraient que la production serait en hausse en mai et retrouverait en fin de mois le niveau de 2017.

En Irlande, après des mois de janvier et de février également très actifs, la production a fortement ralenti en mars, avec un volume équivalent à celui de 2017 avant d’enregistrer un décrochage brutal en avril (-6 % par rapport à 2017). Les conditions météorologiques exécrables ont limité le pâturage et affecté la qualité des fourrages en début de printemps. La production cumulée des 4 premiers mois est ainsi repassée sous le niveau de 2017 (-1%).

En somme, après avoir été dynamique fin 2017 et début 2018, la progression de la production laitière européenne a été ralentie en mars et en avril. La hausse sur les 4 premiers mois n’est plus que de 2% vis-à-vis de 2017. Aucun rebond de la production européenne n’est attendu dans les prochains mois.

Faible croissance dans les autres bassins exportateurs

En Nouvelle-Zélande, les bonnes conditions climatiques du mois d’avril ont été favorables à la production fourragère et aux rendements laitiers. En recul par rapport à la campagne précédente depuis le mois de novembre, la production néo-zélandaise a donc enregistré un niveau historique pour un mois d’avril, en volume comme en MSU. Sur les 11 premiers mois de la campagne 2017/2018, la collecte est pratiquement identique à celle de la campagne précédente, mais l’évolution en MSU affiche un recul de 1%. Les prix néo-zélandais restent stimulants. Fonterra a annoncé un prix prévisionnel de la prochaine campagne 2018/2019 supérieur à celui de la campagne en cours (+3,7%), déjà révisé à la hausse début mai.

Depuis janvier 2018, la croissance de la collecte étatsunienne ne cesse de ralentir, passant de +1,7% par rapport à 2017 en janvier, à seulement +0,6% en avril. Sur les 4 premiers mois, elle n’est plus supérieure que de 1,3% à celle de l’année dernière. Ce ralentissement provient aussi bien de la réduction continue du cheptel de vaches laitières, conséquence d’abattages en hausse, que de la dégradation des marges alimentaire affectée par la hausse des prix des grains, malgré un prix du lait en hausse.

La collecte cumulée des 5 principaux exportateurs est très limitée en cette fin d’hiver-début de printemps. Après avoir atteint un pic à l’automne 2017 avec +29.000 t de lait par jour par rapport à 2016 (+3,6%), la hausse s’est fortement ralentie pour ne plus atteindre en moyenne sur mars-avril que + 9.000 t par jour d’une année sur l’autre (+0,9% /2017).

D’après Tendances Lait et viande (Idele)

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