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Moins de sucres et de graisses saturées dans les produits alimentaires qu’il y a 5 ans!

Ces cinq dernières années, le secteur alimentaire a réduit la teneur en sucres et en graisses saturées dans des produits alimentaires de grande consommation, tout en accroissant la part des fibres. Tel est le bilan tiré, à mi-parcours, de la Convention alimentation équilibrée.

Temps de lecture : 5 min

Les fédérations sectorielles Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, et Comeos, la fédération du commerce, ont entamé en 2012 un parcours visant à appréhender les régimes alimentaires déséquilibrés. Le secteur s’est engagé à amorcer, en collaboration avec les autorités, un changement dans les 5 ans et à rendre les choix sains plus faciles pour le consommateur. Pour ce faire, le secteur alimentaire a suivi 3 pistes : l’adaptation de la composition nutritionnelle, des tailles des portions, du marketing et de la communication à destination du consommateur.

En 2016, Fevia, Comeos, le SPF Santé publique et la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block ont formalisé cette approche dans la Convention Alimentation équilibrée, avec des engagements chiffrés pour une série de catégories de produits.

Du mieux

Les chiffres dévoilés, ce lundi, par les fédérations susnommées montrent que, non seulement le panier au sein duquel le Belge peut aujourd’hui choisir est différent d’il y a 5 ans, mais également ses apports en nutriments. Autrement dit, la première évaluation met en évidence une tendance positive. La ministre Maggie De Block s’en réjouit mais juge toutefois qu’il reste encore du pain sur la planche !

Concrètement, Dominique Michel, CEO de Comeos, relève « pour les céréales du petit-déjeuner, en moyenne 5,8 % de sucres en moins et 13 % de fibres en plus, de même que 24,5 % de céréales complètes en plus. Soit des résultats supérieurs aux objectifs fixés il y a 5 ans : 4 % de sucre en moins, 5 % de fibres en plus et 8,5 % de céréales complètes en plus. »

Tendance baissière

Et de poursuivre avec les produits laitiers. « Pour ceux-ci, nous atteignons une réduction globale des sucres ajoutés de 3,8 % par rapport à 2012 (au-delà de l’objectif original de 3 %), grâce à une adaptation des recettes des yaourts à boire, du lait chocolaté et des desserts. » Quant aux alternatives végétales aux produits laitiers, on note une réduction de l’apport en sucres de 18 % n contre 4 % initialement projeté.

Pour les boissons rafraîchissantes (sodas), la même tendance se dégage : elles contiennent aujourd’hui moins de sucre (-7 % en moyenne, soit mieux que les -5 % visés), grâce à un élargissement de la gamme avec des produits faiblement caloriques.

Fevia et Comeos ont également pris des initiatives dans de nombreux autres groupes de produits comme la margarine, les glaces (crèmes glacées), les produits de boulangerie, les produits à base de pommes de terre, les charcuteries, les snacks et fruits à coque, afin de faire du choix sain le choix qui va de soi.

Avec un recul de la teneur en graisses saturées de 1,2 % en moyenne, seuls les produits de chocolat n’ont pas atteint les objectifs fixés (-2,5 %).

Lentement mais sûrement

Fort de cette convention Alimentation équilibrée, le secteur alimentaire souhaite démontrer que les entreprises peuvent également atteindre un résultat positif par le biais de l’autorégulation et d’initiatives propres et avoir ainsi un impact favorable sur l’apport calorique quotidien du consommateur. Il a contrôlé, à l’aide de sources indépendantes, l’impact de ses efforts sur la prise de calories par la population. Il a effectué ce contrôle sur la base de données tirée de l’Euromonitor International’s Passport Nutrition.

« Ce qui est important, c’est la tendance baissière (NDLR : légèrement) que nous observons dans les apports caloriques des denrées alimentaires vendues par jour et par habitant dans notre pays. Ceux-ci sont passés de quelque 2.261 kilocalories en 2012 à 2.233 kcal en 2016, soit un recul de 28 kcal. Il est difficile d’évaluer ce que cela représente au final au niveau individuel car le comportement alimentaire diffère d’un Belge à l’autre », remarque Jean Eylenbosch, président de Fevia. Même si cela reste insuffisant, les fédérations de l’industrie alimentaire et de la distribution estiment que « cette avancée confirme néanmoins que cette approche pragmatique et non directive porte ses fruits » et entendent dès lors « poursuivre sur cette voie ».

Des efforts à poursuivre à l’horizon 2020

« Une alimentation équilibrée peut jouer un rôle dans la prévention des maladies chroniques. Améliorer les habitudes alimentaires de nos concitoyens relève d’une responsabilité partagée. Faire en sorte que le choix « facile » dans l’assortiment des produits de grande consommation proposés dans le commerce soit aussi le choix « sain » participe certainement à cet objectif. Je suis ravie que l’industrie alimentaire et le commerce belges aient relevé le défi et améliorent, progressivement, la composition des produits dans les rayons. Nous surveillerons également les résultats de manière indépendante, puis il sera temps de passer aux étapes suivantes, car il reste encore beaucoup à faire », a indiqué la ministre De Block.

De concert avec la Fevia, Dominique Michel, CEO de Comeos, affiche une même volonté de poursuivre sur cette voie, en activant en plus le secteur de l’Horeca, restaurants et restauration rapide. « Nous allons désormais nous attaquer aux sauces froides pour les marques propres ainsi qu’aux salades à tartiner et plats préparés, en collaboration avec les fabricants de marques. Nous allons aussi poursuivre nos efforts sur les sodas et les produits laitiers d’ici 2020. Avec les mêmes objectifs, nous visons systématiquement moins de sucres ajoutés (-5 % dans les boissons rafraîchissantes et les produits laitiers), moins de graisses (-5 % dans les salades à tartiner), moins de calories (-3 % dans les sauces froides) et plus de légumes (+10 % dans les plats préparés). »

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