Accueil Potager

Auprès de mon potager: la nécrose apicale chez les tomates

Avec le temps ensoleillé de ce printemps et de cet été, les tomates produisent des fruits de grande qualité en plein air comme sous serre. Pourtant, nous avons parfois déploré des soucis de qualité ou de quantité. À commencer par la nécrose apicale.

Temps de lecture : 4 min

Sur les fruits des tomates, nous constatons parfois une zone nécrosée au niveau de l’apex, c’est-à-dire au côté opposé au pédoncule. La nécrose peut n’être qu’une décoloration ou se montrer plus grave et provoquer un dessèchement important de l’extrémité du fruit. Sur cette zone lésée, peuvent s’installer des maladies ou des parasites, au point de constater une pourriture. Les piments, les poivrons et l’aubergine sont sensibles également à cet accident physiologique.

Cette nécrose peut apparaître à tous les stades de la culture, mais elle est plus fréquente en début de production.

Elle est liée à un manque de calcium dans les cellules de l’extrémité des fruits. De cette constatation, nous pouvons déduire les causes possibles dans notre jardin.

Il n’y a pas assez de calcium dans le sol ou ce calcium est bloqué chimiquement et n’est pas disponible pour être absorbé par les racines. Une analyse de sol peut nous indiquer l’état de richesse du sol en cet élément et sa disponibilité. Le plus souvent, le jardinier produit ses tomates en les plantant en pleine terre, mais si la production se fait sur substrat inerte et avec une solution nutritive, l’analyse se portera alors sur cette solution en déterminant également les teneurs en azote ammoniacal et azote nitrique et en déterminant la teneur en magnésium. En effet, ces éléments en excès peuvent induire un blocage ou un freinage de l’absorption du calcium.

La nécrose apicale est liée à un manque de calcium dans les cellules du fruit. L'importance de ce manque influence le type de dégât observable. Après plusieurs semaines, la partie nécrosée du fruit peut être colonisée par des champignons opportunistes.
La nécrose apicale est liée à un manque de calcium dans les cellules du fruit. L'importance de ce manque influence le type de dégât observable. Après plusieurs semaines, la partie nécrosée du fruit peut être colonisée par des champignons opportunistes. - F.

La salinité excessive du sol peut amener un mauvais fonctionnement de l’absorption d’eau et de sels minéraux par les racines. Dans ce cas, le calcium sera mal absorbé également. Si les arrosages sont insuffisants la conséquence sera une hausse des teneurs en sels dans le sol au niveau des racines avec les mêmes conséquences. Les cultures en serres ou sous abri anti pluie sont plus sensibles puisqu’elles ne reçoivent pas naturellement les eaux de pluie. Les très faibles précipitations de ce printemps et de cet été peuvent avoir les mêmes conséquences cette année.

La croissance très rapide des plantes les amène à avoir besoin des éléments minéraux pour se construire sur une période plus courte.

Tout ce qui limite le développement des racines limite l’exploration du sol par celles-ci et donc réduit les possibilités d’absorber suffisamment de calcium.

L’irrigation insuffisante limite les quantités de minéraux absorbés par les racines, le calcium est peu soluble dans l’eau et sera un des éléments les moins absorbés.

Les périodes climatiques chaudes et sèches favorisent la nécrose apicale.

Les campagnols ou d’autres animaux qui bouleversent les racines ou les mangent peuvent diminuer l’efficacité du système racinaire de la tomate et ainsi favoriser des carences minérales.

Mesures préventives

En assurant une hygrométrie optimale aux plantes (60 à 80 %), nous limitons les risques de nécrose apicale de manière préventive. L’arrosage du toit des serres en le blanchiment des parois exposées au soleil permet de limiter la durée des périodes chaudes et sèches dans la serre. Les protections contre les vents chauds et secs vont dans le même sens.

La fertilisation équilibrée permet d’apporter suffisamment de calcium et d‘éviter les excès en azote. Les pH entre 6,5 et 6,8 conviennent bien.

Dans les serres et sous abris, l’apport global en eau doit être suffisant pour éviter la salinité excessive.

Le paillage du sol permet une meilleure stabilité de l’humidité du sol.

Un bon développement des racines est la base d’une bonne exploration du sol et donc d’une large utilisation des réserves en calcium disponible : il faut une bonne structure, un sol aéré et pas compacté.

Autre souci: la mauvaise fécondation

Durant de nombreux jours, il y a avait peu de vent au niveau du sol. C’était suffisant pour agiter les fleurs au moment de la fécondation en plein air, mais pas toujours dans les serres. La fécondation a parfois été imparfaite et des fleurs n’ont pas produit de fruit.

Quand le vent n’agite pas les fleurs, faisons le travail à sa place. Les professionnels délèguent ce travail aux bourdons en installant des colonies dans leur serres. Les amateurs peuvent faire vibrer légèrement le support de la tomate pour faire trembler les fleurs une fois par jour. Le milieu ou la fin de l’après-midi, quand la température est proche de 20°C et l’humidité relative proche de 70%, est idéal. Ce sont surtout les fleurs des premiers bouquets qui ont besoin de ce petit coup de main.

F.

A lire aussi en Potager

Préparer au mieux la future plantation de ses pommes de terre

Potager De nombreux jardiniers tentent de planter leurs premières pommes de terre hâtives le 19 mars, soit le jour de la Saint-Joseph. Si c’est très probablement une bonne période pour les planter dans les régions comme Paris ou Versailles, ce n’est pas nécessairement le cas chez nous. En effet, si parfois c’est une réussite, cela peut également être un véritable échec.
Voir plus d'articles