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Chez Belchim, des solutions à la carte

Début de l’été, au détour des allées des champs expérimentaux établis à Londerzeel, François Bouche, sales promotor chez Belchim, est revenu sur quelques produits à base de différentes matières actives produites par la société telles que le flutolanil, le pyridate, l’acide pélargonique ou le métobromuron…

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Les cultures ciblées étaient notamment les pommes de terre, les betteraves, le maïs, le lin ou encore divers légumes.

Traitements pour plants de pommes de terre

Au sein des parcelles d’essais en pomme de terre, la société tient à confirmer la place de Monarch, un fongicide pour le traitement des plants à base de flutolanil, utiliser pour lutter conte le rhizoctone. Divers tests de comparaison avec les produits concurrents tentent à démontrer la bonne sélectivité, l’efficacité et la régularité du produit. « C’est un produit de notre partenaire japonais. Nous travaillons d’ores et déjà avec eux sur un produit coformulé qui permettrait aussi de lutter contre des maladies telles que la gale argentée qui peut occasionner de gros problèmes de levée », explique François Bouches.

Des tests d’application de produit sont également développés : « L’application liquide reste la meilleure solution. Elle est plus sûre, et, s’agissant d’un produit de contact, la répartition est meilleure et plus efficace qu’avec une poudre telle que Symphonie. Nous avons également remarqué qu’un traitement de Monarch sur tubercules secs est plus prometteur ».

Désherbage pommes de terre

Du même partenaire japonais que le Monarch, François Bouche nous présente le désherbant Gozai, à base de pyraflufen-Ethyle, disponible depuis deux ans chez Belchim.

Il s’agit d’un produit avec un très bon effet de contact, utilisable dans de nombreuses conditions. Il a une très bonne efficacité sur l’ensemble des dicotylées comparé à d’autres produits qui rencontrent quelques difficultés sur mauvaises herbes développées. Sa particularité réside dans sa possibilité d’application en post-émergence, jusqu’à 5 à 10 % des pommes de terre levées. C’est une bonne solution quand on se fait surprendre par le désherbage ou en mauvaises conditions. ».

François Bouche nous présente également des essais mettant en avant les points forts et les faiblesses des herbicides radiculaires de pré-émergence tel que le Proman (métobromuron). Ce dernier est tout d’abord testé seul, à différentes doses (1,5 ; 2 ; 2,5 ; 3 et 4 l/ha, la dose recommandée étant 2-2,5l/ha). « Cet essai met clairement en évidence l’effet dose sur certaines mauvaises herbes difficiles. Dans le cas des morelles, séneçons, panic pied de coq, on note une nette amélioration de l’efficacité, c’est pourquoi nous ne conseillons pas d’appliquer le Proman en dessous de 2l/ha sous peine de perte d’efficacité ». Des tests mettant en évidence la synergie de l’herbicide avec d’autres produits ont également été réalisés. « Il renforce les matières actives avec lesquelles il est employé. L’utilisation raisonnée d’un mélange de plusieurs matières actives est souvent plus efficace ».

De manière générale, le sales promotor conseille de réaliser un traitement herbicide complet en pré-émergence afin d’éviter de devoir effectuer de correction par après. « Autant investir quelques euros en plus en pré-émergence pour ne pas devoir faire un passage supplémentaire avec tous les coûts que cela engendre plus tard ».

Depuis peu, la société propose également une alternative au défanage classique : le Beloukha à base d’acide pélargonique. Le produit est agréé en tant que défanant mais également pour le traitement des espaces verts (sous un autre nom et une formulation un peu différente). « Il s’agit d’un produit de contact. Il est donc important que l’ensemble du feuillage soit touché. Le produit ne pénètre pas dans la plante et n’a pas d’effet systémique. Une plante aux racines très développées peut donc reprendre. En pratique, l’acide pélargonique décape la cuticule des plantes qui se trouvent ainsi sans protection contre le vent, les rayons UV… et se dessèchent. L’effet est rapide. En bonnes conditions, une application en matinée exprime déjà un résultat en fin de journée ».

Au détour du champ d’expérimentation, le conseiller commercial rappelle également le caractère préventif du Valis M, fongicide à base de mancozèbe et valiphénalate utilisé pour lutter contre le mildiou. « Sur culture indemne de mildiou, le produit seul suffit mais en conditions favorables au mildiou, on conseillera d’ajouter du cymoxanil ».

Protection des betteraves

L’éventuelle disparition des néonicotinoïdes pour le traitement de semences pousse également le secteur à proposer des solutions alternatives en protection insecticides des betteraves. Dans la lutte contre les pucerons et la transmission de viroses par ceux-ci, le Teppeki (flonicamide) présente un avantage environnemental non négligeable puisqu’il ne tue pas les insectes utiles et cible uniquement le puceron.

En maladies fongiques, la cercosporiose devient problématique du fait de sa résistance aux strobilurines. Ainsi la société propose, via Protex, une solution alternative, le Diffure Pro, une combinaison de triazoles (difenoconazole et propiconazole). « Seule la combinaison de matières actives différentes nous permettra de faire face à ce type de résistance ».

Maïs et adventices

En désherbage de maïs, la terbuthylazine est sous pression. « Pour boucher les trous causés par son éventuelle absence dans les schémas de désherbage maïs, nous proposons l’Onyx, un antidicotylées à base de pyridate qui élargit le spectre de désherbage et agit rapidement. Celui-ci peut être combiné au Samson, anti-graminées à base de nicosulfuron. « Pour assurer la propreté de sa parcelle, la solution idéale est l’association de produits de contacts à un anti-graminées tel que Samson et un radiculaire pour un effet à long terme ».

Oignons et légumes

En légumes, l’agronome revient sur le Lentagran à base de pyridate, herbicide agréé en cultures d’oignons mais aussi dans des cultures minoritaires comme l’ail, échalote, le chou, l’asperge ou encore les fines herbes. « Il s’agit d’un produit de contact qui peut avoir des synergies intéressantes avec d’autres produits. Nous travaillons également à son agréation en cultures minoritaires pour lesquelles les solutions sont proposées sont en général peu nombreuses et les schémas plus limités ».

Pour contourner les restrictions en lin

Le lin devant faire face à certaines restrictions en matière de désherbage, la société insiste sur l’importance d’une action en pré-emergence. « Un traitement de post était auparavant suffisant pour garder ses parcelles propres. La suppression d’un certain nombre de produits de post pour une utilisation des semences en alimentation animale nous pousse à envisager un schéma incluant un traitement de pré-émergence à base de Zeus (sulcotrione) ».

Enfin, la société annonce un nouveau fongicide prochainement agrée en lin pour la lutte contre l’oïdium. Il s’agira d’une solution fongicide supplémentaire qui viendra concurrencer le Rudis, couramment utilisé.

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