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Escourgeon et jaunisse nanisante: pas d’urgence à traiter!

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Les deux dernières semaines ont été marquées par une douceur extrême, si bien que les escourgeons les plus développés sont déjà au stade tallage, et que les premiers froments commencent à lever.

Cette douceur a également profité aux pucerons que l’on retrouve maintenant dans tous les champs du réseau. Presque partout, plus de 5 % des plantes sont colonisées, tandis que le champ le plus infesté est à 10 % de plantes colonisées. On trouve des pucerons ailés, mais également des colonies comptant jusqu’à 10 larves. Les analyses virologiques montrent une très faible proportion de pucerons porteurs du virus de la jaunisse nanisante.

Ne pas traiter trop vite

Dans cette situation, il n’y a pas d’urgence à traiter. Traiter trop tôt, surtout sur des plantes peu développées, est d’ailleurs un facteur d’échec fréquent de la protection contre la jaunisse nanisante. En effet, ceci ouvre la porte à la recolonisation des emblavures par les pucerons après traitement. Toutefois, l’évolution est très rapide. Il faut donc se préparer à traiter, et ne pas se laisser surprendre par une longue période de pluie sans pouvoir accéder aux champs.

Les informations concernant la proportion de pucerons porteurs du virus de la jaunisse nanisante donnent une indication, mais pas une idée précise. Aussi, les champs dont plus de 10 % des plantes sont porteuses de pucerons devraient être traités, sans urgence mais avant d’en être empêché par les pluies pour une période indéterminée.

Tôt le matin ou le soir

Il fait extrêmement sec. Aussi est-il conseillé de ne pas appliquer de traitement insecticide en pleine journée, mais plutôt le soir, ou bien tôt le matin, dans la rosée. Les insecticides pyréthrinoïdes sont moins efficaces par temps doux et sec que par temps plus froid et humide. Si les conditions météorologiques sont douces et sèches lors du traitement, les pyréthrinoïdes gagneraient en efficacité en étant accompagnés d’un quart de dose d’un produit à base de pirimicarbe.

Les variétés tolérantes au virus de la jaunisse nanisante de l’orge, à savoir Rafaela, Domino, Novira, LG Zebra et Hirondella) ne justifient aucun traitement insecticide et ce, quel que soit le niveau d’infestation des pucerons qui y serait constaté.

S. Chavalle, G. Jacquemin

et M. De Proft

,

coordination scientifique ravageurs ;

X. Bertel

, coordinateur Cepicop et Cadco

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