Accueil Cultures

Les contrôles APL vont bientôt commencer

Les agriculteurs concernés par le contrôle des APL ont reçu un courrier de l’Administration. Ce début de campagne est l’occasion de rappeler la chronologie des différentes étapes de cette procédure.

Temps de lecture : 4 min

Les analyses APL, ou « Azote Potentiellement Lessivable », fournissent une série d’informations sur l’efficacité agronomique et environnementale des pratiques culturales de l’exploitation. Le législateur a choisi cette mesure comme outil de contrôle parce qu’elle est un bon indicateur du respect des bonnes pratiques agricoles.

Un outil pour mesurer et optimiser les performances agronomiques, économiques et environnementales de la ferme

Par définition, l’Azote Potentiellement Lessivable (APL) représente la quantité d’azote présent sous forme de nitrate dans le sol en début d’automne et facilement lessivable par les précipitations hivernales.

L’importance de cet APL résulte de plusieurs facteurs, notamment du niveau de reliquat après-récolte et de la minéralisation automnale.

Au cours de leur développement, les plantes cultivées n’ont généralement pas la capacité de prélever la totalité du nitrate disponible. Cette caractéristique biologique, variable d’une culture à l’autre, ainsi que le niveau de fertilisation, déterminent le reliquat après-récolte. L’automne est également une saison propice à la minéralisation. Celle-ci est d’autant plus active que les restitutions de la culture au sol sont importantes, que la terre est riche en humus, ou qu’une quantité importante de matière organique a été apportée.

En période hivernale, le développement végétatif ne permet pas de mobiliser les excédents de nitrate dans les sols. Très solubles, ceux-ci sont alors entraînés par l’eau de pluie qui percole à travers le sol. Exporté hors de la zone d’exploration racinaire, cet azote est définitivement perdu pour la production agricole.

Implantation des cipans et raisonner la fertilisation : deux leviers efficaces !

La diminution de l’APL permet de limiter les pertes de nitrate par lessivage.

Un premier levier pour atteindre cet objectif consiste à raisonner la fertilisation. Il s’agit de couvrir les besoins des cultures en prenant en compte les fournitures du sol et l’effet des engrais de ferme. Tout apport d’azote excédentaire à ces besoins ne fera qu’augmenter la valeur de l’APL.

Par ailleurs, l’implantation de couverts lors de l’interculture constitue indéniablement un autre des moyens les plus performants pour réduire la valeur de l’APL. En effet, l’efficacité d’une culture intermédiaire piège à nitrate (cipan) est avant tout déterminée par la qualité de son implantation. Semée tôt, dans des conditions favorables à une bonne levée, elle dispose de suffisamment de temps pour consommer les reliquats azotés.

Actionnés correctement, ces deux leviers permettent alors de réduire considérablement l’APL. Le livret « Comment obtenir des APL conformes » disponible sur le site www.protecteau.be peut vous aider dans cette démarche.

Contrôle APL 2019 : chronologie des événements

Des contrôles APL sont effectués chaque année par l’Administration entre le 15 octobre et le 30 novembre pour vérifier l’efficacité environnementale des pratiques agricoles. Tout agriculteur exploitant en zone vulnérable peut être contrôlé de manière aléatoire.

Les agriculteurs concernés par ce contrôle cette année ont reçu un courrier de l’Administration. Ce début de campagne APL est l’occasion de rappeler la chronologie des différentes étapes que comporte cette procédure (figure ci-jointe).

APL

Prélèvement d’échantillons

Au minimum sept jours ouvrables avant le contrôle, le laboratoire mandaté par l’Administration contactera l’agriculteur pour l’informer de la date de prélèvement des échantillons. Les mesures seront effectuées sur trois de ses parcelles sélectionnées par l’Administration. Si l’agriculteur estime que le choix d’une parcelle n’est pas approprié, il doit le signaler lors de ce premier contact. Il est alors possible d’avoir recours à une parcelle de remplacement. Mais attention, cette démarche implique de fournir un justificatif.

Même si ce n’est pas obligatoire, il est fortement recommandé à l’agriculteur d’être présent au moment du contrôle afin de constater le bon déroulement de l’échantillonnage, et de renseigner les zones particulières de la parcelle (emplacement d’un ancien tas de fumier, zones de redoublage, etc.).

Analyse au laborato ire

Les échantillons prélevés sur les parcelles contrôlées sont ensuite analysés par le laboratoire.

Réception des résultats et réaction éventuelle

Au cours des 10 jours ouvrables suivant le prélèvement, l’agriculteur reçoit un courrier reprenant les résultats de ces analyses.

Dans les 5 jours ouvrables qui suivent la réception de ces résultats, l’agriculteur peut, à ses frais, demander une analyse contradictoire auprès d’un laboratoire agréé. Cette contre-analyse doit être réalisée endéans les 10 jours ouvrables qui suivent sa demande et au plus tard le 20 décembre. Ce sont les résultats les plus favorables à l’agriculteur qui sont conservés.

Après réception et lecture de vos résultats, vous pouvez prendre conseil auprès de Protect’eau pour analyser ensemble les valeurs obtenues et la nécessité de demander une contre-analyse. Il est également conseillé de consulter le document « les 8 règles d’or APL » joint audit courrier.

Plus d’informations :

www.protecteau.be.

A lire aussi en Cultures

Mieux valoriser l’azote en culture de pommes de terre

pommes de terre Belfertil et Belgapom ont uni leurs efforts pour proposer aux producteurs et conseillers un nouveau site web centré sur la fertilisation durable de la pomme de terre. Celui-ci regorge d’informations et conseils pratiques pour optimaliser l’efficacité de la fumure.
Voir plus d'articles