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Viande d’agneau: 90% de la consommation belge est importée

Alors que l’on approche du pic de consommation pour la viande d’agneau (fête de Pâques), Le Collège des producteurs a fait le point sur cette spéculation. Au niveau national, elle s’avère être l’une des productions agricoles les plus déficitaires. En effet, notre territoire fait figure de bon dernier au niveau européen en terme d’auto-approvisionnement…

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En ne produisant que 8 % de la viande d’agneau que le Belge consomme, le secteur ovin belge et wallon reste un secteur agricole trop marginal. Un taux d’auto-approvisionnement si faible qui ne permet pas de maintenir une relation de saine concurrence entre l’offre locale et l’offre importée.

Malgré ses atouts, et des signes de développement encourageants, la filière doit se renforcer et se professionnaliser pour faire face à la concurrence. Car si son volume est faible, la production de viande d’agneau est saisonnière et délocalisée (seuls 20 % des agneaux sont abattus en Wallonie).

Et malgré une viande wallonne exclusivement fraîche, les atouts des pays concurrents ne manquent pas : seuls les morceaux nobles sont exportés, la longue durée de conservation de la viande, une offre très homogène et régulière qui séduit nos bouchers, des coûts de production pouvant être jusqu’à 5 fois inférieurs aux coûts wallons.

Travailler sur l’image de la production locale

À l’heure où la tendance au « consommons local » s’intensifie, les acteurs de la filière plaident pour la professionnalisation et le travail sur « une image qualité ». « Il est nécessaire de développer une image de l’agneau local, de recourir aux techniques du marketing, d’améliorer la distribution de la viande d’agneau et de développer une production plus concertée avec les bouchers. »

D’autant qu’avec la sortie du Royaume-Uni (25 % importations ovines en Belgique) de l’Europe, les questions ovines pourront être débattues lors du Congrès de la FNO (Fédération Nationale Ovine Française) qui se déroule pour la première fois en Belgique, du 26 au 28 avril au LEC de Libramont.

Un cheptel en croissance

Si l’on recense en Wallonie 5.030 élevages hobbyistes contre seulement 459 élevages professionnels, la tendance est au changement ! En effet, en 5 ans, le nombre d’éleveurs professionnels a été multiplié par 1,4, passant de 320 en 2010 à 459 éleveurs en 2015.

Notons que l’élevage ovin wallon professionnel est principalement axé sur la production de viande et l’entretien des réserves naturelles. Seulement 14 éleveurs sur les 459 professionnels ont une vocation laitière. Avec une production annuelle de 250 litres de lait par brebis, le taux d’auto-approvisionnement en lait de brebis est également inférieur à 10 %.

Une spéculation qui séduit les jeunes

Fait rarissime dans le monde agricole : plus de 63 % des éleveurs ovins professionnels sont âgés de moins de 50 ans (15 % étant même âgés de moins de 30 ans), alors que dans le secteur agricole « générique » plus de 60 % des agriculteurs wallons ont plus de 50 ans.

Au-delà du capital sympathie suscité par ce ruminant de petite taille, les atouts du mouton pour les jeunes professionnels ne manquent pas : capitaux plus abordables que pour du gros bétail, réhabilitation d’anciennes étables qui ne sont plus aux normes, accessibilité aux femmes, accessibilité aux hors-cadres familiaux (rare en agriculture), possibilité d’installation et d’évolutions progressives, mais aussi une image verte, avec environ ¼ des élevages de plus de 50 brebis qui sont en agriculture biologique.

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