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«Écarté de la gestion de la crise», le secteur forestier manifestera le 20/02 à Namur

La Confédération belge du Bois et la fédération des Propriétaires ruraux de Wallonie manifesteront à Namur, le 20 février prochain, afin « d’exprimer leur ras-le-bol d’être sacrifiés sur l’autel de la peste porcine africaine », ont-ils annoncé ce mardi. Dans leur ligne de mire : la prolongation de l’interdiction d’accès aux zones infectées alors que « l’épidémie touche à sa fin ».

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Depuis le 17 septembre 2018, tout le secteur forestier et de la transformation du bois (propriétaires, entrepreneurs de travaux forestiers, exploitants forestiers, pépiniéristes) est à l’arrêt dans plus de 30.000 ha de forêts à la suite de l’interdiction d’accès qui touche les zones infectées par le virus.

« Cette interdiction de 16 mois, prolongée jusque mai 2020, est lourde de conséquences socio-économiques, avec la perte actuelle de plusieurs dizaines d’emplois et centaines à terme, l’annulation des travaux d’entretien forestiers et de récoltes forestières par de nombreux indépendants, TPE et PME engendrant plusieurs millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires, des manques à gagner annuels pour les propriétaires d’environ 12 millions d’euros causés par l’absence de ventes de bois », liste le secteur dans un communiqué.

« Et ceci, sans compter les attaques de scolytes qui ont été particulièrement intenses dans la zone infectée à la suite de l’impossibilité d’agir de septembre 2018 à mars 2019 », ajoute-t-il.

« Sans aucune prise en compte des possibilités de terrain »

Dans ce contexte, la décision de la ministre wallonne de la Forêt, Céline Tellier (Ecolo), de prolonger l’interdiction d’accès aux zones infectées, passe particulièrement mal. « Cette mesure a été prise par facilité, sans justification correctement motivée et sans aucune évaluation des impacts économiques alors que l’épidémie touche à sa fin », moins de 200 sangliers restant dans la zone et les clôtures installées se révélant efficaces, pointe le secteur.

« Aucun avis scientifique n’est venu étayer le nouvel arrêté ministériel alors que le secteur a été auditionné par le Comité scientifique de l’Afsca fin novembre 2019. La crise est gérée de Namur, sans aucune prise en compte des possibilités de terrain », regrette-t-il encore, en assurant pourtant « avoir proposé des solutions permettant de reprendre les travaux forestiers urgents dans le respect des règles de biosécurité, tout en participant à l’élimination des derniers sangliers et à la prospection des cadavres ».

Ces pistes ont pu être brièvement exposées ce mardi à Arlon où la ministre Tellier rencontrait les représentants des communes impactées par la crise. Une délégation du secteur forestier a été reçue en marge de la réunion.

« Notre priorité absolue, c’est d’éradiquer la maladie », rappelle-t-on au cabinet de la ministre. Lors de son entretien avec les fédérations du bois et des propriétaires ruraux, la ministre s’est néanmoins engagée à poursuivre le dialogue en organisant des rencontres régulières. Une réunion de travail est ainsi prévue la semaine prochaine.

Elle saisira également Denis Ducarme, qui exerce la tutelle sur l’Afsca, afin d’obtenir un avis d’urgence de l’agence fédérale sur une série de points techniques qui permettraient d’accélérer le processus de réouverture des forêts.

Des avancées confirmées par François De Meersman, le secrétaire général de la Confédération belge du Bois. « Nous avons effectivement obtenu des engagements mais la ministre ne s’est toujours pas engagée à ce qu’on puisse retourner travailler en forêt », souligne-t-il. « Depuis le début de la crise, on nous a fait beaucoup de promesses. Aujourd’hui, on espère que les choses vont enfin bouger. En attendant, nous maintenons la pression, et donc notre manifestation prévue à Namur, afin que le secteur forestier ne soit plus le grand oublié de cette crise », conclut le responsable.

Belga

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