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Attaquez la fenaison avec un matériel vérifié et révisé!

L’arrivée du printemps s’accompagne du retour du beau temps. Les travaux des champs reprennent leur cours, les bovins quittent les étables et la végétation est en plein développement. Nombre de machines sommeillent encore dans les hangars mais nécessitent une vérification ou une révision pour fonctionner de façon optimale et sans mauvaises surprises durant la nouvelle saison qui les attend. La faucheuse, la faneuse et l’andaineur font partie de ces machines à sortir rapidement de leur torpeur pour procéder à des examens minutieux et être prêtes le jour J. Petit rappel des points à ne pas négliger.

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Il va sans dire que les contrôles et opérations exécutés sur ces matériels sont réalisés après avoir, au minimum, débrayé la prise de force et, au mieux, avoir arrêté complètement le tracteur. Le danger est en effet omniprésent dans le cas contraire. Dans le même esprit, les travaux sous la machine ne se font que lorsque celle-ci repose sur des cales adéquates.

Ces matériels ne tarderont plus à quitter leur abri pour prendre du service. Mais avant cela, une préparation avant-saison doit être menée pour  un fonctionnement optimal.
Ces matériels ne tarderont plus à quitter leur abri pour prendre du service. Mais avant cela, une préparation avant-saison doit être menée pour un fonctionnement optimal.

Avant toute intervention, il est utile de se remémorer les incidents ou avaries survenus lors de la précédente saison, de façon à y remédier si cela n’a pas encore été fait. Il est aussi conseillé de faire tourner la machine brièvement, d’abord manuellement quand c’est possible, ensuite à faible régime. Ceci permet de relever la présence de dysfonctionnements éventuels sans provoquer de casse.

À analyser sous toutes leurs coutures

De façon générale, qu’il s’agisse d’une faucheuse, d’une faneuse ou d’un andaineur, le châssis et la structure métallique de la machine sont passés en revue afin de s’assurer de l’état des soudures, de l’absence de défauts tels que des déformations, des fissures… La présence de toutes les goupilles et broches ainsi que le degré d’usure des différents axes, pivots et bagues de la machine sont vérifiés. Le cadre d’attelage et le système de repliage font à cet égard l’objet de toutes les attentions, en ce compris le système de verrouillage de la machine au transport qui doit être testé au préalable.

Le serrage de la boulonnerie mérite également sa part d’attention, notamment au niveau du respect des couples de serrage des boulons de retenue des pièces en mouvement et des écrous de roues. Les dispositifs de protection, comme les garants de sécurité sur les faneuses et andaineurs ou encore la bâche anti-projections sur les faucheuses, sont aussi contrôlés. Il est nécessaire que ceux-ci soient présents, correctement fixés et en parfaite intégrité ; ceci afin d’éviter des accidents sérieux.

Ces matériels ne tarderont plus à quitter leur abri pour prendre du service. Mais avant cela, une préparation avant-saison doit être menée pour  un fonctionnement optimal.
Ces matériels ne tarderont plus à quitter leur abri pour prendre du service. Mais avant cela, une préparation avant-saison doit être menée pour un fonctionnement optimal.

Sur les matériels qui en sont dotés, comme les faucheuses traînées et surtout les faneuses et andaineurs pour lesquels ils participent à la qualité du travail, les pneus doivent être en état correct et gonflés à la pression imposée par le constructeur. Il est pertinent également de faire tourner les roues manuellement, dans le but de détecter tout son ou résistance qui pourrait traduire un problème au niveau d’un roulement.

Les arbres à cardans doivent être en bon état et complets, en ce compris les organes de protection (tubes protecteurs, caches, chaînettes…). Tout élément endommagé nécessite d’être remplacé par un composant répondant aux mêmes standards. L’arbre à cardans doit en outre être régulièrement graissé, selon les recommandations du constructeur en la matière. Si cet arbre est pourvu d’une sécurité particulière (à friction, à cames…), il est bon, après une longue période d’arrêt, de prendre les devants et de s’assurer du bon fonctionnement de cette protection avant que ne survienne une surcharge au travail. Il existe à cette fin des guides d’utilisation dans lesquels figure le protocole à suivre.

Contrôlez l’hydraulique et l’électricité

Après avoir constaté l’herméticité des joints, le niveau d’huile des boîtiers renvoi d’angle et autres carters de transmission est vérifié et corrigé si nécessaire avec une huile ad hoc. Si la périodicité de remplacement de l’huile correspond, ces carters sont vidangés. Lorsqu’une transmission par courroies est présente, l’état de celles-ci et des poulies est contrôlé, avant d’en régler la tension. Pour rappel, si la transmission est constituée de courroies multiples en parallèle, il est indispensable de remplacer toutes les courroies si l’une d’elles doit l’être.

Quand la machine est équipée de fonctions hydrauliques, il faut procéder à l’inspection de l’état des flexibles et à la recherche d’éventuelles fuites d’huile. À ce sujet, il ne faut jamais placer une partie du corps à proximité d’un élément hydraulique sous pression ; l’huile sous pression traverse effectivement facilement la peau et les tissus humains, engendrant alors de graves blessures. La recherche de fuites peut s’effectuer par la mise en évidence de traces d’huile sur le sol ou encore en utilisant une feuille de papier ou un carton. Les joints et raccords sont les plus susceptibles d’être à l’origine de fuites, de même que des flexibles présentant des défauts (usure, pincement…).

Au niveau électrique, l’état du câblage, des connexions et autres prises mérite également que l’on s’en préoccupe. Il faut aussi se soucier de la présence d’un éclairage et d’une signalisation conformes aux réglementations en vigueur pour circuler sur la voie publique.

Une autre étape fondamentale du schéma de révision du matériel consiste à procéder au graissage de celui-ci. Pour ce faire, il est vivement conseillé de se référer au plan de graissage fourni par le constructeur de manière, d’une part, à ne pas oublier certains points de graissage et, d’autre part, à utiliser une graisse fidèle à ses prescriptions.

En sus de ces considérations générales, certaines interventions sont plus spécifiques à un type de machine donné et sont reprises ci-après.

Sur les faucheuses, inspectez les couteaux

Les faucheuses sont munies d’un groupe de fauche, soit à disques soit à tambours, qui nécessite également une inspection scrupuleuse. En effet, la vitesse de rotation de ces organes étant très élevée, il existe un risque de projection de composants détériorés ou d’usure accélérée de la machine du fait, par exemple, de vibrations engendrées par des défectuosités. Il faut donc passer méthodiquement en revue les différents constituants du groupe de fauche dans le but de détecter l’une ou l’autre anomalie. Toute pièce usée, abîmée ou cassée doit être remplacée ; il peut s’agir des patins, des couteaux, des porte-couteaux…

Les couteaux sont montés libres sur leur axe de façon à pouvoir s’effacer en cas de rencontre avec un obstacle. Il est indispensable de vérifier cette caractéristique et de contrôler l’état de la fixation du couteau. Pour cela, il faut que celle-ci soit parfaitement visible, ce qui peut nécessiter de la débarrasser de restes d’herbes ou de terre agglutinés autour d’elle.

L'usure des couteaux,  leur liberté de mouvement et l'état de leur fixation sont à  vérifier.
L'usure des couteaux, leur liberté de mouvement et l'état de leur fixation sont à vérifier.

S’il s’avère nécessaire de changer un couteau, il est indiqué de remplacer tous les couteaux du même organe de fauche (disque ou tambour) pour éviter de créer un balourd. Des couples de serrage sont définis par le constructeur et doivent être respectés en pareil cas. Le sens de rotation des couteaux doit également être respecté ; celui-ci est souvent indiqué par une flèche sur la pièce neuve. S’il s’agit d’un système de fixation rapide des couteaux, les états de l’axe de fixation, du trou et du ressort de maintien doivent être analysés.

 Sur une faucheuse à disques, la préparation d’avant-saison comporte une étape obligée : la vérification du niveau, voire la vidange, de l’huile présente dans le lamier. Là aussi, il est vivement recommandé de vous référer au manuel du fabricant car la procédure à suivre peut varier d’une faucheuse à l’autre.

Dans beaucoup de cas, il faut imprimer au lamier un certain angle d’inclinaison et respecter un certain timing pour pouvoir déterminer le niveau exact d’huile. Il se peut même qu’il n’y ait pas d’orifice de vérification du niveau d’huile et qu’il faille simplement vidanger complètement le carter et, ensuite, le remplir avec un volume bien défini d’huile. Il est préférable d’effectuer la vidange lorsque l’huile est à la température de service. À froid, elle est effectivement moins fluide et le carter ne se vide pas complètement. Outre le fait de conserver de l’huile usagée et sale dans le lamier, il existe un risque d’y mettre trop d’huile, ce qui peut conduire à un échauffement en cours de travail néfaste aux composants logés à l’intérieur de celui-ci.

Le jeu des disques peut aussi être passé à la loupe en les manipulant. Quand un jeu excessif est constaté, il est utile de se tourner vers un professionnel car, lors de la réparation, il est impératif de conserver une parfaite synchronisation des pignons d’entraînement des disques.

 En ce qui concerne les faucheuses à tambours, des vibrations au travail peuvent survenir à cause d’un problème au niveau de l’un de ces tambours. Ce type de désagrément peut notamment être dû à une déformation du tambour causée par un corps étranger mais aussi, plus fréquemment, à l’accumulation de résidus de végétaux mêlés parfois à de la terre entre les plaques à la base du tambour. Le nettoyage de cette zone ne doit donc pas être omis.

 Quel que soit le type de faucheuse, il y a lieu de tester le bon fonctionnement de tous les systèmes de réglage (pression au sol, hauteur de coupe, inclinaison…), ainsi que du manomètre de contrôle. Il peut aussi être pertinent de vérifier le seuil de déclenchement de la sécurité permettant au bâti de la faucheuse de s’escamoter en cas de choc avec un obstacle. Sur de nombreuses faucheuses, ce seuil est réglable mais cette sécurité ne doit jamais être désactivée.

Si la faucheuse en est dotée, le conditionneur peut aussi faire l’objet du même genre de préparation avant-saison dans le respect du manuel précisant les opérations à mener en fonction du système de conditionnement (à rouleaux, à doigts, à fléaux…).

Faneuses : veillez à la synchronisation des toupies

En début de révision, la faneuse peut être entraînée à la main pour être sûr qu’aucune toupie n’est désynchronisée.

Les dents cassées, usées ou manquantes sont remplacées. Outre le couple de serrage adéquat, il convient de s’assurer du sens de rotation de la toupie pour pouvoir monter la dent correctement. Sur certaines machines, la position des dents peut également faire l’objet d’un réglage. Les fixations des dents sur les bras et des bras sur les rotors sont passées en revue.

Le fonctionnement des systèmes de réglage de la hauteur de travail et de l’angle de piquage est testé, de même que celui du dispositif de travail en bordure (déport des roues, écran déflecteur de bordure…) et, le cas échéant, celui de la suspension.

Le jeu au niveau des toupies peut être jaugé en les manipulant. En cas d’intervention sur les toupies, il faut veiller à ne pas les désynchroniser.

Au niveau des articulations du châssis de la faneuse, l’entraînement est assuré soit par un système de cardans, soit plus fréquemment par un système de doigts dont il est opportun de contrôler l’état.

Sur une faneuse, il ne faut pas oublier de graisser les articulations. Un petit coup d'oeil au dispositif de transmission par doigts pour vérifier l'état de ceux-ci est également bienvenu.
Sur une faneuse, il ne faut pas oublier de graisser les articulations. Un petit coup d'oeil au dispositif de transmission par doigts pour vérifier l'état de ceux-ci est également bienvenu.

Enfin, lorsque la faneuse est dotée d’une tête d’attelage pivotante, le système de verrouillage de celle-ci pour le transport doit être opérationnel.

E t les andaineurs ?

La méthodologie à suivre est somme toute assez semblable à celle des faneuses : état et fixation des peignes, test des fonctions de réglage de hauteur et d’inclinaison, test du verrouillage de la tête d’attelage pivotante le cas échéant…

Sur un andaineur, l'état et la fixation des peignes sont à contrôler, de même que le jeu des bras.
Sur un andaineur, l'état et la fixation des peignes sont à contrôler, de même que le jeu des bras.

Si les bras présentent un jeu important, cela signifie très probablement qu’il existe un problème à l’intérieur du rotor. Il est là aussi recommandé de s’adresser à une personne qualifiée car la réparation peut exiger des compétences plus pointues pour être menée à bien sans encombres.

L'écran déflecteur de l'andaineur doit être complet et ses systèmes  de repliage et de réglage de position doivent être fonctionnels
L'écran déflecteur de l'andaineur doit être complet et ses systèmes de repliage et de réglage de position doivent être fonctionnels

L’écran déflecteur doit être complet et ses systèmes de repliage et de réglage de position doivent être fonctionnels.

Dans tous les cas, quelle que soit la machine, après avoir effectué cette préparation, elle sera mise en route, d’abord à allure réduite, puis plus rapidement. Toutes les fonctions de la machine (électriques, hydrauliques, mécaniques) seront actionnées. Si ce test est concluant, il restera à revérifier les niveaux d’huile avant d’entamer une nouvelle saison de fenaison qui, espérons-le, se révélera fructueuse et pleine de succès !

N.H.

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