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Stocks de pommes de terre au 1er avril: 33% de la récolte initiale, dont les 3/4 sont déjà vendus

Les stocks relatifs en toutes variétés estimés au début du mois sont assez élevés, mais la majorité de ces volumes sont déjà vendus.

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Une évaluation des stocks en cours de commercialisation reste un élément de première importance pour appréhender l’évolution des marchés. Pour la 20e année consécutive, une enquête est menée par la Fiwap, le Carah et Inagro/Pca auprès de 215 producteurs belges de pomme de terre.

Au début avril

En Bintje, au 1er avril dernier, il restait selon l’enquête 31 % de la production initiale en stocks. Cette proportion est dans la ligne des 5 dernières années (33 %), bien inférieure à l’an passé (40 %), et supérieure à avril 2013. Environ un tiers du stock actuel est encore libre. Les marchés ont dégagé 27 % de la récolte initiale ces 2 derniers mois.

Avec 35 % de la récolte initiale, les stocks actuels de Fontane sont supérieurs à l’an dernier, et très semblables aux 2 années précédentes ; 80 % de ces stocks sont déjà vendus. Le dégagement ces 2 derniers mois a été très intense (16 % par mois).

Quant aux autres variétés, principalement Challenger, Innovator, Markies, Royal, Ramos, Lady Claire, elles montrent un niveau normal de stock de 34 % de la récolte initiale, et un dégagement assez faible ces 2 derniers mois (19 %). La grande majorité des stocks actuels est déjà vendue (plus de 80 %).

Au final, toutes variétés confondues, de la récolte 2016, il restait environ 33 % en stock au 1er avril, soit un statu quo par rapport à l’an dernier, et un peu plus que les années précédentes. Environ 80 % des stocks actuels sont déjà vendus.

Quid des tonnages ?

Les stocks de Bintje étaient évalués au 1er avril à 330.000 t, soit +/- 200.000 t de moins que chacune des 3 dernières années. Depuis le début de la présente saison, le commerce n’a utilisé que 730.000 t de Bintje, soit 35 % de moins que la moyenne des 5 dernières années (1,10 Mt). La période février – mars a dégagé 280.000 tonnes de Bintje, un volume très comparable à l’an dernier et à la même période 2013, mais très inférieur aux 2 années intermédiaires. Selon l’enquête, il ne reste que 110.000 t de Bintje libres en stocks, contre 270.000 t l’an dernier et 320.000 t pour la moyenne des 5 dernières années.

Depuis le début de saison, les marchés ont déjà consommé 670.000 t de Fontane, contre 600.000 t l’an dernier, 400.000 t l’année précédente. La progression demeure intense, et la seule période de février – mars a dégagé 330.000 t. Il resterait environ 350.000 t de Fontane en stocks, dont seulement 70.000 t en libre.

Pour les autres variétés de conservation, l’enquête montre un stock de l’ordre de 530.000 t, dont à peine 90.000 t seraient encore à vendre. Ce stock est en hausse, ces dernières années, en raison de la progression des surfaces de ces autres variétés (Challenger et Innovator). Les marchés ont consommé plus d’un million de t de ces variétés depuis le début de la saison, et 300.000 t sur les seuls mois de février et mars.

Stocks toutes variétés et dégagement progressif

La production initiale 2016 a été estimée à 4,05 millions de t (hâtives comprises), comparable à 2015. La moyenne des 3 dernières années est à 4,15 Mt.

Les hangars contenaient début avril environ 1,21 million de tonnes de tubercules. Ce qui est remarquable, c’est la très faible proportion de stocks libres, puisqu’il ne reste que 270.000 t encore à vendre d’ici fin juin !

Les marchés ont dégagé +/- 2.840.000 t sur 8 mois, une évolution très semblable à la moyenne des 3 dernières années. Cela correspond à une utilisation de l’ordre de 350.000 t par mois depuis début août. Malgré ses besoins en forte hausse (plus de 4,4 Mt de pommes de terre en 2016, selon Belgapom), l’industrie belge s’est adaptée à la faible production nationale 2016 en économisant sur tous les kilos, et en s’approvisionnant sur d’autres marchés (variétés du frais ou industrielles en France et en Allemagne).

Et les perspectives ?

Les stocks actuels se composent à 27 % de Bintje, 29 % de Fontane et 44 % d’autres variétés. Pour toutes les variétés, la part libre (encore à vendre) est très faible : sur les 1.210.000 t en stocks, il ne restait que 270.000 t encore à vendre, soit moins de la moitié de l’an dernier ou de la moyenne des 5 dernières années. Cette situation résulte du glissement vers les variétés majoritairement contractées aux dépens de la Bintje libre, mais aussi des faibles rendements 2016 qui n’ont pas fourni beaucoup de tonnes au-delà des volumes engagés sous contrat. La majorité du stock est donc déjà aux mains des acheteurs, mais cela signifie en même temps que les possibilités d’animation du marché libre restent réelles dès que la demande se manifestera à nouveau.

Depuis le début août 2016, les marchés ont dégagé en moyenne 350.000 t par mois. À ce rythme, les stocks actuels permettent de couvrir jusque mi-juillet. Mais la période février – mars a montré un regain de commerce et un dégagement de l’ordre de 450.000 t par mois, tous marchés confondus. À elles seules les usines belges consomment théoriquement plus de 360.000 t chaque mois (y compris les approvisionnements dans les pays voisins – mais des pommes de terre belges sont aussi expédiées vers la France et les Pays-Bas). Sur cette base, les stocks actuels ne sont donc pas excessifs, même si l’activité industrielle s’adapte à la disponibilité réelle de matière première.

Comme souvent, l’arrivée des hâtives industrielles conditionnera beaucoup de choses. Elles ont été plantées assez tôt (à partir du 20-25 mars), tant en Rhénanie qu’en Flandre, dans de bonnes conditions et avec des surfaces en hausse. Mais elles doivent encore lever, croître, tubériser, grossir… rien n’est donc joué, d’autant que la sécheresse guette déjà nos campagnes. Rendez-vous en juin pour y voir plus clair.

D’après le Centre pilote

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le 17 avril

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