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Une fois encore, le lait wallon est d’une qualité exemplaire

En ce début de printemps, le Comité du Lait a publié le rapport de ses activités menées en 2019. Parmi les nombreux renseignements qui y figurent, on apprend que les éleveurs laitiers wallons, fidèles à eux-mêmes, ont fait un travail remarquable. En effet, la hausse de la production ne se fait pas aux dépens de la qualité. Pour preuve : par rapport à 2018, le pourcentage de producteurs n’ayant obtenu aucun point de pénalisation est en hausse.

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Si la production moyenne de lait par producteur est en hausse (+4,4 %), le nombre d’exploitation a, quant à lui, diminué de 2,7 %. On recensait, en 2019, 2.802 fermes laitières, contre 2.879 en 2017 ; signe que le processus de restructuration des exploitations se poursuit. En parallèle, les résultats des analyses réalisées par le Comité du Lait (CdL) sur les critères officiels de la qualité du lait cru restent à un bon niveau, mais ont tendance à se stabiliser.

Dans son rapport précédent, le CdL avait annoncé qu’une modification de la réglementation du système de paiement était envisagée en vue de mieux répondre aux préoccupations actuelles de l’industrie laitière et de continuer à améliorer la qualité du lait collecté par les acheteurs. L’interprofession, réunie au sein de l’organisation de branche MilkBE, a donc travaillé en ce sens. Cela a abouti à une modification de la législation du système de paiements. À l’échelle régionale, ladite modification est entrée en vigueur le 1er  septembre 2019 ; la législation fédérale devrait, elle, être modifiée dans le courant de l’année en cours.

Le CdL a aussi continué à mettre l’accent sur l’importance d’enregistrer les antibiotiques administrés sur la plateforme en ligne Bigame. Pour rappel, depuis le 1er  octobre 2018, tout producteur doit s’enregistrer sur ladite plateforme via Cerise, afin de permettre à ses vétérinaires d’effectuer les enregistrements nécessaires.

QFL proche de 100 %, production en légère hausse

En 2019, le nombre d’audits (4.078) réalisé par le CdL est en légère progression par rapport à 2018 (+79), tous cahiers des charges confondus. Le service « Certification » du Comité, aussi appelé CdLCertif continue donc à évoluer, malgré la diminution du nombre de producteurs laitiers. Cela a été rendu possible grâce à la diversification de ses activités vers les secteurs végétal et bovin ainsi que vers des cahiers de charges privés.

Le nombre d’audits QFL réalisés en 2019 est en légère baisse par rapport à 2018. Le nombre d’exploitations certifiées a augmenté de 0,53 %. Désormais, 99,64 % des éleveurs laitiers wallons disposent de la certification. Vu l’importance de ce pourcentage, la marge de progression devient très réduite. Les fluctuations seront à l’avenir très faibles.

Par ailleurs, la version 10 du cahier des charges QFL est entrée en vigueur le 1er  janvier dernier. Avec cette nouvelle mouture, le secteur veut renforcer positivement l’image et l’hygiène des exploitations laitières. C’est pourquoi il a été décidé d’élargir le cahier des charges avec une moyenne sur le « score hygiène » obtenu par chaque exploitation. L’obtention du certificat QFL dépendra, outre les exigences déjà bien connues, des résultats obtenus pour ce nouveau critère.

Après avoir baissé début 2017, la production laitière wallonne est repartie à la hausse lors du deuxième semestre 2017. Ce redressement s’est confirmé en 2018 et 2019 malgré que ces deux années aient été particulièrement chaudes et sèches. Ensemble, les 2.802 exploitations laitières wallonnes ont livré plus de 1,260 milliard de litres de lait, soit une hausse de 1,6 % par rapport à 2017.

La production moyenne par éleveur laitier est donc de 449.796 l, ne hausse de 4,4 % par rapport à 2018.

Un peu plus de germes, mais moins de cellules

En germes, la moyenne arithmétique de toutes les analyses est de 42.100 germes/ml contre 41.700 en 2018 et 40.800 en 2017. Les analyses officiellement attribuées aux producteurs sont au nombre de 71.174 (73.158 en 2018). 93,34 % des résultats étaient situés à moins de 100.000 germes/ml, ce qui est légèrement supérieur à 2018 (93,25 %) mais inférieur à 2017 (93,72 %).

Le nombre de producteurs non pénalisés s’élève à 96,62 %, soit un résultat équivalent à 2018 (96,62 % aussi) mais inférieur à 2017 (96,97 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en juillet (4,0 %), probablement en raison de problèmes de fonctionnement des tanks à lait résultants des hautes températures observées, et celui le moins élevé est enregistré en septembre (2,6 %). À l’échelle belge, la moyenne est supérieure (98,4 %).

En 2019, plus de 1,260 milliard de litres de lait sont passés des tanks des éleveurs  aux unités de collecte et transformation des acheteurs.
En 2019, plus de 1,260 milliard de litres de lait sont passés des tanks des éleveurs aux unités de collecte et transformation des acheteurs. - J.V.

Du côté des cellules somatiques, le nombre d’analyses officiellement attribué aux producteurs est de 143.991 (147.886 en 2018), soit 4,3 analyses par mois et par producteur. La moyenne arithmétique de tous les résultats effectifs de 2019 est de 243.500 cellules/ml, contre 255.200 en 2018 et 251.300 en 2017. Le pourcentage de résultats à moins de 400.000 cellules/ml s’élève à 90,5 %, ce qui est supérieur à 2018 (88,8 %) et à 2017 (89,7 %).

Le taux de producteurs non pénalisés pour le critère cellules est en moyenne de 96,1 %, ce qui est supérieur à 2018 et équivalent à 2017 (respectivement 95,2 % et 96,2 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en août (4,8 %) et le moins élevé en mai (3,0 %). Au niveau national, le taux de producteurs non pénalisés est de 97,7 %.

Substances inhibitrices : les problèmes restent rares

La détermination du point de congélation (cryoscopie) a été effectuée sur 98,15 % des échantillons réceptionnés. Cela représente 11,9 analyses par mois et par producteur. Le pourcentage de tests inférieurs à 510 (-0,510ºC) est de 0,9 % (0,7 % en 2018 et 0,9 % en 2017), soit un pourcentage relativement stable par rapport aux années précédentes.

Le pourcentage de producteurs pénalisés (0,30 %) est, quant à lui, supérieur à 2018 (0,19 %) et équivalent à 2017 (0,32 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé se situe en septembre (0,54 %) et le moins élevé en juin (0,04 %). À l’échelle du Royaume, le pourcentage de producteurs pénalisés s’élève à 0,16 %

La recherche de substances inhibitrices est, quant à elle, effectuée sur chaque livraison, ce qui a donné lieu à 405.730 analyses (419.649 en 2018), soit 99,4 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 12,1 analyses par mois et par producteur. Sur ces analyses, 165 (ou 0,04 %) se sont révélées défavorables, soit un nombre supérieur à 2018 (0,03 %).

Les moins bons résultats sont enregistrés en janvier et février (0,07 %) et les meilleurs en avril (0,02 %). Au niveau belge, le nombre de résultats défavorables est de 0,03 %.

En moyenne, chaque mois, plus de 99,5 % des producteurs laitiers wallons n’ont pas de problèmes en substances inhibitrices, ce qui est similaire à 2018 (99,6 %). Le nombre de récidives (plusieurs fois sur le mois) reste limité. 94,9 % des éleveurs (95,7 % en 2018 et 96,8 % en 2017) n’ont pas eu de problèmes de substances inhibitrices sur l’ensemble de l’année 2019. Le pourcentage de producteurs pénalisés plusieurs fois sur un an est supérieur à 2018 et 2017.

Quatorze interdictions par mois

Le pourcentage de producteurs n’ayant obtenu aucun point de pénalisation (sans les substances inhibitrices) sur l’ensemble de l’année 2019 est de 72,8 %. Ce pourcentage est supérieur à 2018 (69 %) et se rapproche de celui de 2017 (73 %).

En 2019, 173 exploitations ont été interdites pour germes ou cellules (182 en 2018, 140 en 2017), soit une moyenne de 14 par mois.

Tout comme en 2017 et 2018, aucune exploitation n’a été interdite pour cause de présence de substances inhibitrices.

À la demande des acheteurs

Soit dans le cadre de l’attribution d’une prime, soit pour un besoin spécifique, des analyses supplémentaires sont effectuées à la demande de certains acheteurs.

Coliformes : sur les 46.805 analyses officiellement attribuées, 55,9 % (57,4 % en 2018 et 62,7 % en 2017) des résultats effectifs sont inférieurs ou égaux à 50 coli/ml.

Lypolise : en 2019, 45.457 déterminations ont été effectuées (4.779 en 2018 et 8.869 en 2017).

Spores butyriques : le Comité a effectué 6.195 analyses (5.320 en 2018 et 4.494 en 2017).

Du lait sensiblement plus gras

Autant que possible, la teneur en matières grasse et azotée totale est réalisée pour chaque collecte. En 2019, le CdL a reçu 408.121 échantillons pour le contrôle officiel et 399.684 ont été validés et donc attribués officiellement aux producteurs, soit 97,9 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 11,9 analyses par mois et par producteur.

La moyenne arithmétique de tous les résultats attribués aux producteurs (lait entier et écrémé) est de 40,56 g/l en matière grasse (40,11 g/l en 2018 et 39,81 g/l en 2017). Pour la matière azotée totale, la moyenne se situe à 34,68 g/l (34,60 g/l en 2018 et 34,65 g/l en 2017).

Outre les divers paramètres relatifs à la qualité du lait, le taux d’urée est aussi mesuré pour chaque collecte. Il permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire.
Outre les divers paramètres relatifs à la qualité du lait, le taux d’urée est aussi mesuré pour chaque collecte. Il permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire. - J.V.

Enfin, grâce à la méthode infrarouge, le taux d’urée est également mesuré pour chaque collecte, en plus des teneurs en matières grasse et azotée. Cet élément est une donnée utile qui permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire.

Pour l’année écoulée, le taux d’urée se situe à une moyenne de 252 mg/l pour 224 mg/l en 2018 et 230 mg/l en 2017. Le taux d’urée a systématiquement été plus haut en 2019 qu’en 2018 et 2017.

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