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Après la récolte d’une légumineuse, faire le bon choix d’une interculture courte avant le semis du froment

En zone vulnérable, le Programme de gestion durable de l’azote impose l’implantation d’une culture intermédiaire piège à nitrate durant la période d’interculture qui suit une culture de légumineuses récoltées avant le 1er août et qui précède une culture de froment.

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L a mi-juin marque le démarrage de la récolte des légumineuses, à commencer par les pois de conserverie. Grâce à leurs nodosités, les légumineuses sont capables de fixer jusqu’à 240 kg d’azote atmosphérique par ha. Après la récolte, la dégradation des fanes et du système racinaire libère dans le sol une quantité importante d’azote. Si le sol reste nu de la récolte jusqu’au semis de la culture d’automne, une partie de cet azote risque d’être entrainée vers les nappes souterraines par les eaux pluviales. Certaines pratiques permettent de gérer l’azote libéré par les résidus de légumineuses et d’en maximiser la valorisation par la culture suivante.

Le couvert doit être semé avant le 1
er
 septembre et pourra être détruit à partir du 1
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 octobre. Les légumineuses (trèfles, pois, féveroles, vesces, etc.) peuvent entrer dans la composition des couverts, à condition qu’elles n’excèdent pas 50 % en poids des semences constituant le mélange. Quelle que soit l’espèce implantée, son efficacité de prélèvement varie en fonction de sa date d’implantation. A titre d’exemple, semé en juillet après récolte de pois, le nyger (ci-dessus) est capable de prélever des quantités importantes d’azote
Le couvert doit être semé avant le 1 er septembre et pourra être détruit à partir du 1 er octobre. Les légumineuses (trèfles, pois, féveroles, vesces, etc.) peuvent entrer dans la composition des couverts, à condition qu’elles n’excèdent pas 50 % en poids des semences constituant le mélange. Quelle que soit l’espèce implantée, son efficacité de prélèvement varie en fonction de sa date d’implantation. A titre d’exemple, semé en juillet après récolte de pois, le nyger (ci-dessus) est capable de prélever des quantités importantes d’azote - M. de N.

Colza et Cipan : les meilleurs alliés pour capter l’azote libéré par la légumineuse

Certaines successions sont particulièrement adaptées pour valoriser l’azote libéré par les résidus de légumineuses. La culture de colza, vu son implantation en fin d’été et sa croissance en automne, constitue un très bon moyen de valoriser cet élément fertilisant. Certains légumes semés en été et nécessitant une fertilisation azotée élevée sont également intéressants.

Avant un froment d’hiver semé plus tardivement, l’implantation d’une cipan en interculture courte est obligatoire. Bien en place, ce couvert pourra prélever l’azote présent dans le profil, et une fois détruit, le restituer à la céréale. Toutefois, il est primordial de choisir une espèce qui garantira un prélèvement maximal sur une courte période tout en en assurant une restitution optimale. En cette période de l’année, les conditions de température et d’ensoleillement rendent de nombreux choix possibles en matière de culture de couverture.

Une date optimale d’implantation du couvert

Le choix de la date d’implantation est crucial. Il sera fonction de l’espèce choisie et de la production de biomasse espérée. Quelle que soit l’espèce implantée, son efficacité de prélèvement varie en fonction de sa date d’implantation. A titre d’exemple, semé en juillet après récolte de pois, le nyger est capable de prélever des quantités importantes d’azote. Alors que pour un semis prévu fin août, il sera préférable de se tourner vers une moutarde.

Pour semer la phacélie, intermédiaire entre les deux espèces précitées, le semis est favorable de fin juillet à fin août. Si l’exploitation est tournée vers la production de légumes, il faudra également veiller à éviter les espèces et les variétés qui maintiennent ou développent l’inoculum de certaines maladies ou ravageurs.

Le tableau ci-joint reprend les principales caractéristiques de ces espèces qui peuvent être implantées lors d’une interculture courte.

INTERCULTURE

Intercultures courtes: un APL faible…

Des essais pluriannuels (voir la figure ci-dessous montrant l évolution du reliquat d'azote minéral en fonction du type d'interculture implanté en juillet après récolte de pois et détruit en octobre avant le semis d’un froment d’hiver (moyennes mesurées de 2012 à 2016) réalisés par l’UCLouvain-Elia et Greenotec ont montré que les couverts sont capables de prélever dans le sol jusqu’à 110 kg d’azote par ha en deux à trois mois de végétation. Les légumineuses pures (testées, mais non autorisées) sont significativement moins performantes pour piéger le nitrate que les associations avec ou sans légumineuses. Dès la destruction des couverts, leur décomposition entraine une libération d’azote qui est déjà significative deux mois après le semis du froment d’hiver. La minéralisation des couverts associant des légumineuses (maximum 50%) est sensiblement plus rapide.

LEGUMINEUSE-MARC

… et un rendement du froment préservé

S’il est bien mené, l’impact de la présence d’un couvert « classique » du type moutarde, phacélie ou nyger, voire en mélange avec une légumineuse, est non significatif sur le rendement. Notons toutefois que l’utilisation de l’avoine en pur semble entrainer une légère réduction du potentiel de rendement du froment. L’introduction d’une légumineuse améliore, par ailleurs, l’effet engrais vert du couvert en augmentant la proportion d’azote libérée dans le sol après sa destruction.

Pour un couvert comme la phacélie dans le cadre de cette interculture courte, le semis interviendra indéalement entre la fin juillet et la fin fin août
Pour un couvert comme la phacélie dans le cadre de cette interculture courte, le semis interviendra indéalement entre la fin juillet et la fin fin août - M. de N.

Une destruction adéquate

La destruction doit intervenir dès que les conditions sont favorables à partir du 1er octobre. Il convient de laisser le couvert se décomposer après incorporation au sol avant de semer la céréale.

En cas de labour, si la masse de « matière verte » est importante, il est préférable de broyer ou de mulcher le couvert avant de labourer pour éviter d’enfouir en fond de raie de la matière organique fraiche. Cela pourrait en effet nuire au développement de la céréale.

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