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Froments et escourgeons dans le pays: une récolte 2020 particulièrement contrastée!

Moins 12 %, telle est la baisse de la production céréalière dans notre pays, par rapport à l’an dernier, indique la fédération des grains Fegra.

Temps de lecture : 4 min

Une évaluation quantitative et qualitative de la récolte belge 2020 des céréales à paille (à l’exclusion du maïs) a été réalisée par la fédération nationale des grains sur la base des chiffres provisoires des déclarations de superficies ainsi que des rendements estimés lors d’un sondage auprès de ses membres.

Des rendements d’une très grande hétérogénéité

La moisson de cette année se caractérise par des situations très contrastées selon la localisation des parcelles. Une pluviométrie abondante en fin d’hiver, une sécheresse printanière exceptionnellement longue, des pluies en juin et des épisodes caniculaires en été, caractérisent les conditions climatiques de ces derniers mois.

Les rendements sont en retrait de 12 % par rapport à 2019 (-5 % par rapport à la moyenne quinquennale). La superficie céréalière totale a diminué de 2,5 % (314.204 ha contre 322.135 ha en 2019), mais elle reste relativement stable depuis 2017.

Les niveaux de rendements varient énormément selon le type de sol. Les sols plus lourds (argileux, sablo-argileux) ont été nettement plus favorables que les sols plus légers (sableux), en raison en grande partie des importantes précipitations de l’automne 2019 et de la sécheresse du printemps. La structure des sols s’est avérée déterminante. Un exemple éclairant est celui du blé, pour lequel des rendements d’environ 11-12 t/ha ont pu être obtenus sur des sols lourds, alors qu’ils n’ont été que de 6 t/ha environ sur des sols plus légers.

Le volume total des céréales collectées est provisoirement estimé à 2.304.891 tonnes, soit 15 % de moins que la production de l’an passé (2.716.614 tonnes). La production des deux plus importantes cultures, le blé et l’orge, affiche également des baisses respectives de 17 et 19 %. Ceci est dû à une légère diminution de la surface cultivée et à une diminution du rendement par rapport à 2019 (rendements très élevés). Les autres cultures présentent une évolution similaire.

À noter aussi la hausse des semis de céréales de printemps estimée à 50 % (soit près de 6.000 ha), qui ont pris le relais à la suite de conditions automnales trop humides entravant la poursuite des semis de céréales d’hiver.

Tendances régionales

Concernant les tendances régionales, la Wallonie enregistre une diminution des surfaces de 2,6 % (-4.811 ha). Cette baisse concerne surtout le blé et l’orge d’hiver. Les céréales de printemps ont vu leur superficie progresser de 33 %. Le changement le plus marquant est l’augmentation de la superficie d’épeautre, avec une hausse de quelque 19 % (+2.322 ha) par rapport à 2019. Les autres cultures sont assez stables en termes de superficie.

Au nord du pays, la superficie consacrée aux céréales a reculé de 2,2 % (-3.120 ha). Le maïs a connu une augmentation de quelque 3,5 %, au détriment du blé et de l’orge d’hiver. La hausse de la sole consacrée aux céréales de printemps est plus nette encore qu’en Wallonie, avec une hausse de 95 %, soit presque un doublement des surfaces.

Une qualité sans mauvaises surprises

Contrairement à 2019, l’absence de pluies a permis au agriculteurs de récolter sans interruption dans de très bonnes conditions. Un temps sec persistant et l’utilisation de machines performantes ont favorisé un rythme très rapide des moissons. Les grains ont également bien mûri dans leur phase finale.

En raison des conditions climatiques, les poids à l’hl sont relativement bons pour le blé (environ 78-79 kg), les observations en dessous de cette valeur étant rares. Il n’était pas exceptionnel de mesurer des poids à hectolitre supérieurs à 80 kg et plus.

Les valeurs mesurées pour l’orge sont d’environ 65 kg/hl, une proportion importante des lots affaichant même des valeurs supérieures, avec des pics pouvant atteindre 70 kg/hl.

Les rendements étant légèrement inférieurs cette année, les niveaux en protéines du blé panifiable sont logiquement un peu plus élevés par rapport à 2019, la grande majorité étant comprise entre 10,5 et 12 %. Les niveaux supérieurs à 12 % sont plutôt exceptionnels. Cela s’observe tant en Flandre qu’en Wallonie.

Les conditions météorologiques généralement bonnes, tant lors de la floraison que durant la maturation et la moisson, ont entravé le développement de la fusariose, de sorte que le niveau de contamination par les mycotoxines a été très limité.

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