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Le ministre Collin : « Je veux et accompagnerai une Wallonie « bio, sans OGM… et sans pesticides !»

A la veille de la 82e édition de la Foire de Libramont, le ministre wallon de l’Agriculture a présenté la stratégie et les impulsions qu’il souhaite donner à l’ensemble du secteur agricole en étroite collaboration avec les organisations professionnelles.

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Cette stratégie s’articule autour du respect que l’on doit aux agriculteurs et à leurs produits, mais aussi de la qualité de celles-ci, explique René Collin.

« Le respect est essentiel dans le dialogue avec les producteurs et dans la manière avec laquelle la société doit considérer ceux-ci. Au village de l’agriculture, qui abrite les services agricoles de la Région wallonnes au cœur du LEC, cette valeur sera déclinée sous deux mots : des produits, des visages, car derrière les produits, il y a des hommes et des femmes qui travaillent. »

Quant à la qualité, c’est l’identité de l’agriculture wallonne. « Le Contrat social entre agriculteurs et consommateurs passe inévitablement par une promotion adéquate de nos produits afin de favoriser le réflexe « consommons wallon ».

En ce sens, le ministre a demandé à l’Agence de promotion de l’agriculture wallonne de renforcer la visibilité des producteurs par des actions spécifiques envers différents publics cibles. Il s’agira notamment d’augmenter, d’ici 2018, de 50% le volume de fruits, légumes et produits laitiers consommés dans les écoles. Quant au « clic local » qui met en contact producteurs locaux et collectivités, il devra également étoffer son dispositif afin de permettre à celles-ci (privées et publiques) de privilégier les produits wallons dans leurs achats et cahiers des charges.

Et René Collin de souligner que la crise actuelle pouvait être une opportunité pour conclure « un contrat social ambitieux entre nos agriculteurs et les citoyens-consommateurs wallons et ceci au travers de 5 engagements forts au bénéfice de la société wallonne ».

Une Wallonie sans OGM

La Wallonie a développé un principe d’opposition générale aux cultures génétiquement modifiées. « Même si la Flandre n’a pas la même vision des choses, il n’y a aucune raison à ce stade de revenir sur la législation wallonne et d’assouplir les dispositifs », assure le ministre.

Une Wallonie sans pesticides dans 15 ans

René Collin a proposé aux organisations professionnelles agricoles de poursuivre avec les agriculteurs un objectif « zéro pesticide » d’ici 15 ans. « La Wallonie s’engage à faire les recherches spécifiques pour des alternatives mécaniques et biologiques permettant de ne pas affecter la compétitivité de notre agriculture. Elle doit aussi prévoir un accompagnement adéquat au niveau des exploitations agricoles et renforcer ses efforts pour augmenter la demande de nos produits qualifiés zéro pesticides. »

A l’instar de la pomme de terre Plate de Florenville, 11 produits wallons bénéficient actuellement d’une appellation d’origine protégée (AOP), d’une indication géographique protégée (IGP) ou sont reconnus spécialités traditionnelles garanties (STG). L’objectif de la Wallonie : 20 produits dotés d’une reconnaissance de ce type pour la fin de l’année prochaine.

En 2020, 2.000 exploitations bio !

Le bio est une des voies de notre agriculture qu’il faut valoriser, revendique le ministre wallon de l’agriculture. La région dispose de conditions économiques et géographiques particulièrement favorables à son expansion d’autant plus que la demande est forte. Les objectifs sont clairs et précis : un plan stratégique bio a été adopté, je vais le modifier. La Wallonie comptait au début de l’année 1.347 producteurs bio pour une surface représentant 7,8 % de la SAU.

René Collin vise, d’ici 2020, atteindre les 18% de la surface agricole utile avec 2.000 exploitations bio. «Les moyens alloués à BioWallonie vont être renforcés pour soutenir l’encadrement et les filières. En outre, des aides seront désormais disponibles aussi en amont de la transition vers le bio, car il s’agit là d’un choix stratégique qui ne peut être pris à la légère. »

Davantage d’appellations et produits de qualité différenciée

Le 14 juillet dernier, le Gouvernement wallon a adopté un arrêté visant la simplification de l’obtention des systèmes de qualité européens et aux mentions de qualité facultatives régionales.

A ce jour, 11 produits wallons bénéficient d’une appellation d’origine protégée (AOP), d’une indication géographique protégée (IGP) ou sont reconnus spécialités traditionnelles garanties (STG). C’est le cas du beurre d’Ardenne, Fromage de Herve, Plate de Florenville...

Le ministre Collin souhaite atteindre les 20 produits d’ici 2018 ! L’objectif est également de reconnaitre 10 cahiers des charges supplémentaires pour des produits de qualité différenciée et certifiés (tels que le Porc d’Aubel et le Poulet de Gibecq).

« Ces appellations poussent vers le haut la reconnaissance de la qualité wallonne et renforcent l’attractivité touristique de la région. »

Le bio connaît une forte croissance en Wallonie. Ce mode de production sera tout particulièrement encouragé avec des moyens renforcés. Objectifs : 2.000 exploitations bio en 2020 et zéro pesticide d’ici 15 ans !

Diversifier les filières et productions

La Wallonie entend renforcer les aides à la diversification « pas uniquement pour l’agriculteur qui transforme au sein de sa ferme, mais aussi pour inciter les coopératives et petites entreprises à transformer davantage leurs productions et à diversifier leurs produits transformés. »

Cette diversification concerne les cultures (chanvre, maraichage,…), les races (filières ovine et caprine,…) mais également les moyens de commercialisation (circuits courts, coopérative de commercialisation) ou les sources de revenus (gîtes à la ferme, ferme pédagogique,…).

En la matière, deux mesures viennent d’être prises : d’une part, la sélection de 18 halls relais agricoles – espaces de regroupement de l’offre de produits locaux – qui assureront le maillage du territoire wallon et d’autre part, l’allocation d’une aide de 2.000 euros (précédemment 1.000 euros) pour tous les agriculteurs souhaitant se lancer dans la commercialisation ou la transformation, seuls ou en coopérative, et quelle que soit la production visée.

Le ministre régional pointe enfin l’intégration, au sein de l’asbl Agricall, d’une cellule d’appui et d’accompagnement financier qui sera à la disposition des agriculteurs individuellement à diverses fins : réaliser un plan d’accompagnement financier, être l’intermédiaire par rapport aux banques, donner un conseil stratégique, par exemple quant à la viabilité future d’une exploitation. Un montant de 500.000 euros est prévu pour le fonctionnement de cette cellule.

« La qualité fait partie de l’identité de l’agriculture wallonne. Nous le mettons en évidence au cœur de la Foire de Libramont et engageons diverses actions pour renforcer le réflexe « consommons wallon », indiquait le ministre René Collin, à la veille du grand rendez-vous de la ruralité.

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