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Fevia appelle à renforcer la chaîne alimentaire belge

Un an après le lancement de la roadmap de développement durable de l’industrie alimentaire belge, la Fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia) fait le bilan d’une année difficile pour le secteur. Les crises à répétition ont épuisé les réserves de nombreuses entreprises alimentaires. Une nouvelle enquête menée auprès de ses membres montre que ceux-ci craignent aujourd’hui le prix de l’énergie toujours très élevé et l’indexation record des salaires qui arrivent.

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Selon le président de Fevia, Anthony Botelberge, la chaîne alimentaire belge a tout ce qu’il faut pour continuer à marquer des points en Belgique comme à l’étranger, mais il avertit : « À l’avenir, voulons-nous encore d’une chaîne alimentaire belge à la fois forte et ancrée dans notre pays ? Dans ce cas, comme une équipe de football, nous devons jouer, avec tous les maillons, tous ensemble. Et nous avons besoin d’un gouvernement qui agisse comme un coach pour s’assurer que chacun respecte les règles et pour apporter son soutien aux entreprises qui pensent suffoquer. »

Les coûts énergétiques et l’indexation des salaires font pression sur les investissements

Les entreprises alimentaires ont vu leurs coûts de matières premières, d’énergie, d’emballage et de transport exploser en raison des crises successives. Parallèlement, elles n’ont que peu réussi à les répercuter sur les grandes chaînes de supermarchés, alors que les prix dans les magasins ont souvent bien augmenté, plus que ce que les entreprises alimentaires pouvaient obtenir en termes d’augmentation.

« Même si nous ressentons enfin un certain apaisement dans les négociations avec les grandes chaînes de supermarchés, tout cela a pris trop de temps. De nombreuses entreprises sont sur les genoux et, sans le soutien de nos partenaires de la chaîne et des gouvernements, nous risquons de compromettre l’ancrage local et la continuité de l’ensemble de la chaîne alimentaire », déclare Bart Buysse, PDG de Fevia.

Une enquête menée par la Fevia auprès de ses membres en novembre a montré que dans 80 % des entreprises, la rentabilité est à un niveau inférieur à celui d’il y a six mois. De plus, sept sur dix craignent que ce déclin ne se poursuive. Les entreprises alimentaires belges redoutent notamment le prix élevé de l’énergie (surtout pour les entreprises qui passeront bientôt d’un contrat fixe à un contrat variable) et l’indexation des salaires historiquement forte qui s’annonce. C’est peut-être pour cette raison qu’environ la moitié d’entre elles annoncent qu’elles investiront moins. L’explosion des coûts de production incite parallèlement les entreprises à se concentrer sur l’automatisation.

Le secteur est résilient mais…

Néanmoins, Fevia reste convaincue que le secteur est suffisamment résilient pour surmonter cette nouvelle crise. Par exemple, trois quarts des entreprises indiquent que les économies d’énergie sont un moteur d’investissement non négligeable. Le secteur demande cependant que les responsables politiques prennent également les mesures nécessaires afin d’atténuer l’impact des prix énergétiques et de l’indexation des salaires.

Anthony Botelberge explique « Nous apprécions que le gouvernement ait pris un ensemble de mesures pour donner de l’oxygène aux entreprises, mais il en faut plus pour maintenir la compétitivité de nos entreprises. L’année gagnée a prouvé que nos entreprises alimentaires ont également besoin de leviers supplémentaires pour garantir des négociations équilibrées et des relations de marché au sein de la chaîne. »

Malgré ce contexte difficile, l’industrie alimentaire continue de se projeter dans l’avenir et de formuler des réponses à la question « Que mangerons-nous demain ? ». Le secteur souhaite concrétiser les ambitions de la feuille de route de développement durable de l’industrie alimentaire belge, avec le soutien des partenaires de la chaîne et des décideurs politiques. Un an après le lancement de cette feuille de route de développement durable, Fevia a fait le point sur la manière dont le secteur travaille sur cette stratégie à l’horizon 2025.

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