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Volkswagen Amarok: merci qui?

Alors que VW consacre d’énormes ressources à l’électrification de sa gamme, y compris utilitaire avec l’ID.Buzz Cargo, le constructeur ne tourne pas (encore ?) pour autant le dos à ceux qui ont besoin d’un « vrai » véhicule. Mais pour le nouvel Amarok, Volkswagen n’a pas travaillé seul…

Temps de lecture : 5 min

Ce pick-up a en effet été développé conjointement avec le nouveau best-seller européen (et de loin !) de la catégorie : le Ford Ranger. Dans ces cas-là, il est toujours difficile de dire qui a fait quoi au cours du développement. Mais vous verrez plus loin qu’à notre avis, VW a plutôt fait le choix de co-financer la naissance du Ranger, s’offrant ainsi le droit d’apposer son badge sur le modèle.

Commençons le tour du propriétaire pour constater que cet Amarok de deuxième génération a évolué sur plusieurs plans. D’abord, avec une longueur totale portée à 5,35 m (soit 96 mm supplémentaires), il est plus grand. Mais cela joue surtout sur la stabilité routière et sur le confort des occupants, car les dimensions de la benne sont légèrement réduites : 1.544 mm de long (-11 mm) et 1.206 mm entre les passages de roue (-16 mm), ce qui est toujours suffisant pour deux europalettes.

Les porte-à-faux ont été réduits, ce qui confère au véhicule une silhouette plus dynamique et élancée, mais améliore aussi tous les angles spécifiques en situation tout-terrain. On signale à ce propos que la profondeur de gué passe de 50 à 80 cm. Le tout souligné par une face avant entièrement redessinée, dont on peut dire qu’elle a de la gueule, passez-nous l’expression !

Intérieur raffiné

Sur la version haut de gamme « Aventura » tout particulièrement, le gain en termes de confort et d’impression de qualité est saisissant. Très accueillante et lumineuse, la double cabine procure suffisamment d’espace pour cinq passagers. Rien à redire non plus au chapitre de l’ergonomie et de l’équipement : c’est digne d’une berline haut de gamme, notamment pour ce qui est de l’info-divertissement et des aides à la conduite.

Tant de raffinement ferait presque oublier que l’Amarok a avant tout été conçu comme un outil de travail. Et là aussi, il faut reconnaître que le pick-up germano-américain tient toutes ses promesses. Soit dit en passant, c’est là qu’on remarque déjà que le véhicule a plus de gènes Ford que VW !

À l’intérieur, l’écran vertical est typiquement Ford tandis que le volant  et l’écran remplaçant les cadrans du tableau de bord sont d’origine VW.
À l’intérieur, l’écran vertical est typiquement Ford tandis que le volant et l’écran remplaçant les cadrans du tableau de bord sont d’origine VW.

La pièce majeure de l’habitacle, à savoir l’énorme écran tactile vertical, est typiquement du premier, de même que le design général. VW a tout de même intégré un peu de son identité, avec un volant maison et le graphisme très reconnaissable pour l’écran qui remplace les cadrans du tableau de bord.

205 ou 240 ch

Sur le marché belge, deux motorisations sont proposées : un 4 cylindres TDI 2 l 205 ch et un V6 TDI 3 l 240 ch. On pourrait se dire que ces moteurs sont de vrais TDI de chez VW, mais on découvre qu’ils sont associés à une boîte automatique à… 10 rapports. Or une boîte comme ça, il n’y en a pas sur les étagères de l’Allemand !

Tous les Amarok sont livrés avec transmission 4x4, mais en utilisation normale, le conducteur peut, via un commodo situé sur la console centrale, enclencher le mode « 2H » qui ne transmet la force motrice qu’aux roues arrière. Quant aux spécificités « professionnelles » du pick-up, elles sont préservées, avec une charge utile maximale de 1.160 kg et une capacité de remorquage de 3.500 kg, et ce quel que soit le moteur choisi.

Doué sur route

Tout au long de notre périple sur les routes sud-africaines, où le constructeur avait choisi de nous faire découvrir son nouveau pick-up (il est construit là), nous avons pu apprécier l’onctuosité du V6 TDI. Son couple de 600 Nm procure des reprises franches et linéaires en toutes circonstances. Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre vu les dimensions et le poids de l’engin, l’Amarok se révèle suffisamment maniable, même si le diamètre de braquage (12,9 m) ne facilite pas vraiment les manœuvres dans les lieux un peu étroits. Heureusement, on peut compter sur l’aide d’une caméra à 360 degrés.

La tenue de route, même à un rythme soutenu sur un parcours sinueux, n’appelle aucune remarque particulière. Comme nous le disions plus haut, l’empattement ayant été rallongé par rapport à l’ancienne génération (+173 mm pour un total de 3.270 mm), le comportement du véhicule est caractérisé par une belle stabilité. Il est donc sécurisant en toutes circonstances, et les mouvements de caisse sont limités.

Les suspensions gomment parfaitement les nids-de-poule et autres défauts plus profonds de la route et des sentiers. Par contre, ils ont un peu plus de mal à « digérer » les petites ondulations, comme on en trouve souvent sur certaines autoroutes du pays. Mais bon, ça ne sera vraiment gênant que si on utilise ce pick-up aussi à des fins familiales.

Doué sur le terrain

Cette impression de confort et de sécurité ressentie sur la route reste intacte en utilisation tout-terrain, même dans des passages où il vaut mieux avoir le cœur bien accroché ! Car là, il est parfaitement clair que ce modèle profite de l’expertise de Ford, notamment de la branche qui développe les pick-up « full size » pour les USA.

Entre la boîte courte, les verrouillages de différentiel et le sélecteur de mode qui propose plusieurs programmes de conduite s’adaptant aux spécificités du sol et de son niveau d’adhérence, le nouveau pick-up VW est sensiblement plus performant en hors-piste que son prédécesseur. Ou en tout cas, tout exercice semble ici plus facile qu’avant. Le nouvel Amarok démarre à 49.045€ HTVA.

Stéphane Lémeret (avec AR)

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