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De précieux conseils pour élever les plants à repiquer

Nous nous trouvons actuellement dans une période idéale de semis en vue de produire des plants à repiquer. Cette opération, qui marque en quelque sorte le début de la saison potagère, requiert soin et minutie afin de maximiser ses chances de réussite.

Temps de lecture : 6 min

Dans le calendrier de jardinage du Sillon Belge du 19 janvier (disponible aussi sur le site www.sillonbelge.be), nous pouvons repérer facilement les espèces de légumes qui se cultivent en les semant directement en place et celles qui seront semées en pépinière et plantées ensuite à leur emplacement au potager. Dans le tableau, un petit « p » indique cette étape de la plantation et son époque dans l’année. Mi-mars est une période de grande activité pour les semis en vue de produire des plants à repiquer.

Les informations techniques reprises sur l’emballage ou le catalogue du semencier sont précieuses également. Elles permettent de nuancer les informations générales selon la précocité ou les exigences de luminosité de chaque variété. Par exemple, les variétés de laitues de printemps sont sélectionnées pour leur bon comportement en période de jours à longueur croissante. Celles d’été ont été sélectionnées pour leur bonne résistance à la chaleur.

Bien noter les informations

Ne nous fions pas qu’à notre mémoire lorsque nous semons pour produire des plants à destination de notre potager. Notons les dates de semis et surtout le nom des variétés. Pour les paquets plus anciens, notons également la référence du lot ou la date conseillée d’utilisation. Si la germination de ce lot était très mauvaise, il ne sert plus à rien de conserver le paquet.

À ce propos, les semenciers sont généralement très prudents. Il est fréquent que des lots anciens germent encore assez bien après la date limite conseillée. Mais pour cela, les semences doivent être conservées à l’abri de l’humidité, de la chaleur et de la lumière.

En pratique

La terrine de semis ou les godets sont emplis de terreau de semis jusqu’à 1 cm du bord. Nivelons la surface et tassons pour obtenir un lit de semis régulier.

Nous posons les graines en les distançant. Pour les terrines dans lesquelles nous semons en même temps plusieurs variétés, il est plus facile d’aligner chacune d’entre elles pour l’identification ultérieure.

Ensuite, nous recouvrons de 0,5 cm de terreau de semis et humectons le tout avec de l’eau à température ambiante. Pendant toute la durée de l’élevage, nous utiliserons de l’eau tempérée pour les humectations ou arrosages. L’emploi d’eau froide fait chuter la température du lit de germination pendant plusieurs heures et est contre-productif.

Semer en terrine, en godets ou en mottes pressées

À chaque opération de repiquage, la plante est freinée dans son développement avant de se ré-enraciner et de reprendre. D’un autre côté, le repiquage permet d’enterrer partiellement des plantes qui auraient filé par manque de luminosité, du moins pour les espèces qui le tolèrent (tomates, poivrons, aubergines et choux).

Un semis en terrine prend moins de place qu’une pépinière de godets, cela peut être intéressant si nous ne disposons pas d’une serre ou d’un abri chauffé équivalent.

Petites ou grosses mottes, petits ou grands godets ?

Ce n’est pas anodin. Une grosse motte pressée, un godet de plus grand volume mettent à disposition de la plante une plus grande quantité de nutriments et un plus grand volume d’extension du globe racinaire. L’élevage peut y durer plus longtemps, ce qui est intéressant au printemps. Les plantes restent sous abri plus longtemps, protégées du froid.

Un inconvénient, il faut plus de terreau. Surtout, il faut plus de place pour cet élevage à chaud. Mais l’avantage est net au printemps (protection sous abris plus longue) et pour les jardins en carré (plantation plus tardive possible et donc occupation d’un espace de production durant une plus courte période).

Quand repiquer de la terrine vers le godet ?

Lorsque la première vraie feuille ou les premières vraies feuilles commencent à apparaître (selon l’espèce de légume), la plante se développe de plus en plus en indépendance des réserves de la graine dont elle est issue. C’est un bon stade pour procéder au repiquage.

Nous commençons par bien arroser la terrine de semis une heure ou deux avant de repiquer.

Nous soulevons la plantule à l’aide d’une fourchette en emportant avec elle une motte de terreau accrochée aux racines. Nous installons la plantule dans son nouveau milieu, godet ou motte pressée. Pour la manipulation, évitons de tenir la plantule par la tige : nous risquerions de provoquer des lésions avec des effets sur toute la durée de vie de la plante. En la tenant par une feuille, les éventuelles lésions auront moins d’incidences.

Malgré nos précautions, la plantule perdra une partie de ses racines lors de cette opération. Elle devra développer de nouvelles radicelles. Nous opérerons donc le soir pour que cette reconquête ne se fasse pas en plein soleil mais plutôt quand la température commence à baisser. De plus, nous arrosons copieusement les plantules pour que le contact avec le sol soit franc.

Notons que les espèces à racine pivotante se comportent différemment quand elles sont repiquées par rapport aux semis en place. C’est le cas des laitues et des chicorées. La racine pivotante est brisée lors du repiquage, la plantule explore le sol moins profondément à la recherche d’eau et de minéraux. Nous semons en place ces espèces lors de la saison plus chaude ; nous semons et repiquons en début de printemps.

Une question de lumière

Le jardinier qui ne dispose que de peu d’espace à la fois chauffé et bien éclairé pour produire ses plants peut envisager une solution avec éclairage artificiel. Il s’agit d’installer des lampes à lumière blanche, à une distance d’une dizaine de cm des plantes. Les lampes apportent la lumière et un peu de chaleur. Elles peuvent apporter la lumière à elles seules ou être un complément à la lumière d’une fenêtre de maison. Veillons à respecter une période sans lumière d’au moins 6 heures par cycle de 24h.

Des godets en papier ?

Les godets peuvent être constitués de différents matériaux recyclés pour autant que nous aménagions des trous de drainage pour permettre l’évacuation de l’eau en excès. Nous pouvons aussi constituer des rouleaux en papier, à la façon de gros cigares. Nous les remplissons de terreau. Les plantes pourront être transplantées au potager avec leur contenant.

Un terreau parfait !

La qualité du terreau est primordiale pour les semis et repiquages. Un terreau très ancien ou incertain pourra être recyclé en le mélangeant avec les matières à composter. Seuls les terreaux parfaits permettent de bien valoriser les semences et le travail du jardinier.

Combien de repiquages ?

Le premier repiquage permet de donner de l’espace et du volume de terreau à la plantule issue du semis. Quand les radicelles sortent en bas du nouveau godet, nous avons deux possibilités.

Premièrement, les conditions extérieures conviennent bien aux critères de l’espèce cultivée ; nous pouvons planter au jardin ou en serre à l’emplacement de production.

Dans le second cas, les conditions extérieures ne permettent pas encore la plantation définitive ; nous transplantons dans un pot plus grand.

F.

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