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Timide croissance en 2023 pour la production et les exportations laitières dans l’UE-27

Relancée au 2nd semestre 2022 par la hausse historique du prix du lait, la production européenne devrait croître au 1er semestre 2023. Toutefois, le prix du lait à la production commence à subir d’importants correctifs en Europe du Nord, dans le sillage des cours des commodités laitières, ce qui devrait refroidir les ardeurs de croissance de nombreux producteurs.

Temps de lecture : 3 min

Comme les années passées, le rythme de croissance de la production laitière reste naturellement sous la menace d’aléas climatiques, mais aussi dépendant de déterminants économiques (croissance mondiale, demande chinoise…), géopolitiques (guerre en Ukraine), environnementaux mais aussi sanitaires qui influent sur les marchés des produits laitiers et des intrants, et indirectement sur le prix du lait.

Poursuite de la baisse du cheptel en 2023

En 2023, le cheptel laitier de l’UE-27 continuera de baisser au même rythme qu’en 2022 (-0,8 % à 19,6 millions de vaches), sous réserve d’une conjoncture laitière favorable et de conditions climatiques propices à la production fourragère. Dans le cas contraire, le rythme de réduction pourrait s’accélérer, voire doubler, surtout qu’en 2022 les réformes ont été décalées. Nous avons privilégié la première hypothèse, même si le scénario d’une nouvelle année chaude et sèche est fort possible à l’échelle du continent européen.

Reprise modeste de la production laitière

Prise dans son ensemble, la production laitière de l’UE-27 devrait légèrement progresser au 1er semestre (+1,2 %), retrouvant ainsi le niveau historique de 2021. Ensuite, au 2nd semestre, elle pourrait se stabiliser, voire baisser (-0,7 %). En somme, la collecte européenne progresserait de +0,3 % par rapport à 2022 ou +400.000 t à 145 Mt de lait. Le supplément de lait de vache collecté serait presque totalement transformé en fromages (+0,6 % à 9,4 Mt), en beurre (+0,7 % à 2,3 Mt) et en poudre maigre (+5,5 % à 1,57 Mt). Après le trou d’air constaté en 2022, les fabrications supplémentaires de fromages pourraient s’écouler principalement à l’export vers les pays tiers (+0,3 % à 1,35 Mt) car la demande sur le marché européen resterait globalement stable à 8,6 Mt.

Les fabrications de poudre maigre seraient relancées principalement pour l’export (+184.000 t à 895.000 t) dans l’hypothèse d’une forte compétitivité de l’UE-27 à l’export et d’une stabilisation des stocks. Ceux-ci avaient fortement progressé en 2022. Bien entendu, l’évolution de stocks de poudre maigre, dépendra de la conjoncture internationale sur ce marché, c’est-à-dire des disponibilités aux États-Unis au 2nd semestre, désormais le premier fournisseur mondial, et de l’ampleur de la demande internationale, en premier chinoise dans un contexte de disponibilités océaniennes toujours contenues.

En beurre, la demande intérieure est en léger retrait. Faute de fortes disponibilités, les importations pourraient s’accroître légèrement. Les exportations de beurre et de matière grasse anhydre reprendraient pour atteindre les niveaux de 2019 (255.000 t). Les fabrications de produits de grande consommation (laits conditionnés, ultra-frais et crème conditionnée) dans leur ensemble se maintiendraient à peine en raison d’une faible demande internationale. De plus, la consommation par habitant serait moindre mais compensée par la croissance démographique de l’UE-27 (stimulée par l’accueil de près de 5 millions de réfugiés ukrainiens). D’un côté, la consommation de laits conditionnés et d’ultra-frais baisserait légèrement tandis que, de l’autre, les exportations reprendraient, notamment vers la Chine pour les laits et crèmes conditionnés.

Moindre demande européenne et reprise des exportations

Au global, la consommation, tous produits laitiers confondus, de l’UE-27 pourrait légèrement reculer à 130 millions de tonnes équivalent lait (TEL), soit une baisse significative par habitant, à 287 kg équivalent lait, avec une démographie croissante et étoffée par les réfugiés ukrainiens.

Nous tablons sur une progression marginale des importations (portées à 3,7 millions de TEL), lesquelles couvrent toujours moins de 3 % de la demande européenne. Les exportations tous produits laitiers confondus devraient rebondir, après le tassement de 2022, à 26,5 millions de TEL et ainsi égaler le niveau important de 2021.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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