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Le sorgho fait entendre sa voix

L’Europe pèse très peu dans le monde du sorgho, mais peut exister beaucoup plus. Tel est le message lancé, fin septembre par Luc Esprit, délégué du projet Sorghum ID, interprofession qui a vient de voir le jour à Bruxelles.

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L’Union européenne est déficitaire en sorgho grain : ses importations représentent 15 à 30% des utilisations, indique Arvalis, l’Institut français du végétal. Quelque 700.000 t sont produites sur 130.000 à 160.000 ha, avec comme pays producteurs majeurs la France et l’Italie. Aux frontières de l’UE, il y a aussi l’Ukraine (70.000 ha pour 250.000 t) et la Russie (230.000 ha pour 310.000 t).

La France présente un bilan excédentaire et exporte 70% de sa production au sein de l’UE. Ses utilisations paraissent extensibles : lors du pic de récolte en 2014, l’export et l’alimentation animale ont absorbé le surplus de collecte.

Rentabilité en France? Comme le maïs !

En compétition avec le maïs grain, le sorgho lutte à armes égales sur le plan de la rentabilité. Sa marge est identique, entre 600 et 700 euros/ha, à rendement équivalent (5,8 à 6,5 t/ha) et dans un contexte de prix bas, selon Arvalis. Pour des cultures non irriguées dans le Sud-Ouest de la France, le seuil de commercialisation du sorgho grain (avec 6,5 t/ha) est estimé à 156 euros/t, celui du maïs (avec 6,6 t/ha) à 170 euros/t.

Des progrès génétiques

Quatre à cinq nouveaux hybrides de sorgho grain sont inscrits chaque année chez nous voisins d’Outre-Quiévrain; plus trois à quatre fourrager, indique-t-on chez Eurosorgho, qui en revendique près de la moitié. Depuis les débuts de la recherche, le progrès génétique a beaucoup concerné la précocité : des variétés à cycle plus court permettent d’étendre la zone de production vers le nord. D’autres améliorations sont signalées en matière de résistance aux maladies et à la sécheresse, de même qu’en productivité.

Des atouts

Le sorgho possède de nombreux avantages, poursuit Arvalis. Sa culture n’a guère d’ennemis sur le plan parasitaire et est peu consommatrice d’intrants. L’intérêt est aussi de diversifier la rotation, ce qui répond aux exigences de la pac et va dans le sens de l’agro-écologie. Autres points forts: l’efficience de l’utilisation de l’eau et la tolérance au stress hydrique.

Pour une alimentation diversifiée

La première utilisation du sorgho dans le monde reste l’alimentation humaine (35 millions de tonnes). Mais de nouveaux débouchés apparaissent en alimentation animale, pour nourrir les poissons en Asie du Sud-Est, les animaux de compagnie aux États-Unis, au Mexique.

À l’inverse, l’UE utilise principalement le sorgho en élevage. Le défi est qu’il y soit davantage consommé par la population.

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