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Courrier des lecteurs : relations entre les mondes agricole, de la chasse et le DNF

Je voudrais attirer l’attention du monde agricole ainsi que celui de la chasse. Étant issu du monde agricole et ayant plus de quarante permis, je crois pouvoir donner un avis objectif sur la relation entre les chasseurs, les agriculteurs et les autorités.

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Comme chaque année, mon fils qui a repris l’exploitation familiale est confronté à des dégâts occasionnés par les sangliers et les corbeaux freux. Ces deux espèces sont en pleine croissance et je ne comprends pas pourquoi les autorités représentées par le DNF nous empêchent de les réguler. Concernant les corbeaux freux, il faut demander une dérogation en introduisant un dossier complet. Délai de réaction de l’administration : plusieurs mois quand tout va bien. Tout cela pour vous accorder 25 oiseaux à éliminer alors qu’il y a des centaines de corbeaux sur les semis notamment des bandes aménagées, pourtant très bénéfique pour la faune.

L’interdiction de réguler librement les corbeaux, les corneilles, les pies, participe à la disparition des petits oiseaux de nos campagnes et de certaines espèces, comme la perdrix notamment. La ligue pour la protection des oiseaux devrait venir voir sur le terrain plutôt que de suivre les idées de ces écologistes habitants en ville. Concernant le sanglier, beaucoup diront que le nourrissage doit rester interdit car il participe au développement de l’espèce. En effet, la raison principale est qu’une laie que l’on nourrit atteint plus vite le poids de 40 kg et donc se reproduit plus vite.

Expliquez-moi alors la différence entre le maïs que l’on pourrait donner dans les bois pour garder les sangliers à l’intérieur et le maïs qui se trouve dans les champs dévorés par ceux-ci ? Nos amis français ont compris la différence depuis longtemps et les autorités autorisent le nourrissage. C’est une évidence quand vous nourrissez un animal, il ne cherche pas à aller manger ailleurs ! (il ne faut pas avoir fait des études supérieures pour comprendre cela !) L’utilisation du goudron végétal, qui permet de fixer les sangliers dans le bois est aussi interdite, pourtant il n’a aucun effet sur la reproduction de l’espèce, alors pourquoi ?

Certains agents du DNF, issus pour la plupart d’un même cantonnement bien connu dans le monde agricole et celui de la chasse, ont une passion pour verbaliser ce genre d’infraction ou pour interrompre une battue aux sangliers, il faut admettre que c’est beaucoup moins dangereux et bien plus facile que d’arrêter les braconniers (de plus en plus présents) ou de s’occuper des dépôts clandestins dans nos champs, je ne parle même pas des dégradations sur les miradors ou dans les chalets de chasse où de l’empoisonnement de nos chiens !

Il est regrettable qu’ils ne prennent pas exemple sur leurs collègues de l’unité Anti-Braconnage qui, eux, sont de vrais agents forestiers et non des fonctionnaires anti-chasse et anti-agriculteur. Pourriez-vous aussi m’expliquer pourquoi ces champions du PV ferment les yeux sur les lâchers de gibiers que ce soit des faisans, canards ou sangliers ?

Pourquoi le Royal Saint-Hubert Club ne prend-il pas une position claire contre ces lâchers ? Ceux-ci n’ont rien à voir avec la vraie chasse, ils sont réservés à certains tireurs qui ne connaissent rien à la nature. Pourquoi l’argent rapporté par les permis ne revient pas à la chasse ? Celui-ci pourrait servir à payer une partie des dégâts. Je suis persuadé que le monde agricole et celui de la vraie chasse doivent s’unir, et demander à nos politiques de revoir ces lois. C’est la seule solution pour diminuer ces populations de nuisibles et en préserver d’autres. Il faut laisser agir et faire confiance aux gens qui connaissent la nature et le DNF doit rétablir un dialogue constructif avec ces personnes plutôt que de laisser certains de leurs agents faire uniquement de la répression facile pour surmonter leurs complexes.

Longue vie à l’agriculture et à la vraie chasse.

Ch. de M. Pl.

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