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Les agriculteurs européens envisagent l’avenir avec optimisme

Selon la DLG, les agriculteurs européens ont davantage confiance dans l’environnement commercial. La déprime, qui a dominé jusqu’en 2016, serait oubliée. Aussi bien la situation actuelle des affaires que les attentes envers leur évolution sont jugées beaucoup plus positive qu’à l’automne dernier. Subsiste toutefois un défi : trouver un consensus avec la société sur les méthodes de production agricole.

Temps de lecture : 4 min

Comme le montre le Moniteur des tendances Europe de la Société allemande d’Agriculture (DLG) réalisé auprès de 150 cultivateurs et éleveurs d’Allemagne, France, Grande-Bretagne, Pologne, Pays-Bas et Russie, bon nombre d’agriculteurs auraient retrouvé leur disposition à investir à nouveau dans du matériel.

L’amélioration de la situation sur les marchés des céréales, du lait et de la viande de porc est la raison de cette reprise. Les agriculteurs interrogés dans tous les pays, en particulier ceux d’Allemagne, jugent la situation actuelle des affaires beaucoup plus favorable qu’à l’automne 2016. Les agriculteurs néerlandais, interrogés pour la première fois, s’estiment bien positionnés et portent la meilleure appréciation sur la situation actuelle des affaires.

Les agriculteurs européens ont également repris confiance dans l’évolution des affaires pour les douze mois à venir. Ils espèrent des hausses de prix pour les céréales de meilleure qualité. La demande robuste en produits laitiers et viande de porc ouvre aussi des perspectives positives. Et le maintien de taux d’intérêt bas contribue à susciter l’optimisme. « Les agriculteurs peuvent financer des investissements à des conditions intéressantes et conclure des financements de suivi beaucoup plus avantageux », estime la DLG.

Investir dans quoi ?

Le revirement dans l’environnement économique encourage les agriculteurs à engager davantage d’investissements. Les agriculteurs de Pologne et de Russie sont d’ailleurs les plus enclins à investir. Ils prévoient, dans les douze prochains mois, des investissements en particulier dans l’économie extérieure. Selon l’enquête de la DLG, les intentions d’investir sont les plus faibles chez les agriculteurs français.

Analysés en détail, les résultats montrent que les exploitants russes, polonais, britanniques et allemands expriment un important besoin d’investir dans des tracteurs. Pour les moissonneuses-batteuses, les plus fermes intentions d’investissements sont observées en Pologne et en Russie. Il en va de même pour les ensileuses, bien que les Pays-Bas montrent également une certaine volonté d’investir dans ce matériel de récolte. Les pulvérisateurs automoteurs sont quant à eux mentionnés le plus souvent en Allemagne et aux Pays-Bas.

Les agriculteurs polonais et allemands souhaitent également acquérir des équipements de semis direct. Les Néerlandais, quant à eux, citent le plus souvent le matériel de fenaison et de récolte fourragère ainsi que les investissements dans la fertilisation, la protection des cultures et les systèmes de direction automatique. Enfin, les outils de travail du sol figurent en bonne place dans les investissements planifiés par les agriculteurs français, allemands et russes.

Retard numérique

Le Moniteur des tendances montre aussi que la numérisation de l’agriculture se trouve encore à ses balbutiements en Allemagne.

Les réponses à la question de l’utilisation de logiciels dans la gestion de l’exploitation ont été réservées. À l’heure actuelle, les agriculteurs utilisent régulièrement le transfert de données vers des organes de conseil et des administrations pour adresser des demandes. L’emploi d’applications mobiles est très répandu chez eux car elles procurent un soutien dans les tâches quotidiennes de gestion de l’exploitation et que leur installation est simple et rapide.

Néanmoins, les agriculteurs sont plutôt circonspects quant à la mise en œuvre de systèmes d’aide à la décision. L’infrastructure des données, encore insuffisante dans de nombreuses régions, et l’insécurité en matière de protection des données freinent encore leur utilisation.

Dialoguer avec la société

Dans son moniteur, la DLG pointe également les défis mondiaux ne pouvant être relevés qu’avec une agriculture innovante, qui intègre l’élargissement constant des connaissances et des capacités.

Résoudre ces défis nécessiterait, toujours selon la DLG, un consensus solide et continu avec la société sur les processus et les méthodes de production agricole. Les progrès dans ce domaine doivent être fondamentalement en harmonie avec leur appréciation par la société. Ce ne serait actuellement plus le cas dans certaines filières.

Le grand défi consiste à affronter la baisse de l’acceptation sociale de l’agriculture moderne et à développer des solutions agréées. Une amorce importante du dialogue avec la société réside dans les innovations du machinisme, qui contribuent dans une large mesure à une gestion des terres respectueuse de l’environnement et des ressources. « Il faut attirer davantage l’attention des agriculteurs sur ces facteurs dans le dialogue avec la société », conclut la Société allemande d’Agriculture.

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