Un roadshow pour connaître l’avis des consommateurs

Le salon international de l’agriculture a clôturé son tour de Belgique à Ninove, et se montre satisfait. Lors de ce tour, plus de 1.500 consommateurs ont été touchés, de nombreuses informations ont été prodiguées à propos de l’agriculture belge telle qu’elle existe en 2017, et les connaissances de 125 consommateurs ont été testées lors d’un questionnaire ludique.

D’après les organisateurs du salon agricole, l’objectif est donc atteint. « Notre but était de partir à la rencontre des consommateurs et de les informer à propos du monde agricole. Et c’est ce que nous avons fait », souligne Michel Christiaens, le secrétaire général et organisateur du salon.

La confiance du grand public

L’idée du roadshow a vu le jour après une enquête menée auprès de 1.000 consommateurs. Agribex voulait savoir quelle était leur idée de l’agriculture belge. Pour l’organisateur du salon, les agriculteurs se sentent trop souvent mal compris. Mais il s’est également demandé si cette perception comportait un fond de vérité. Il est ressorti de cette enquête que ce n’est le cas ni pour l’un, ni pour l’autre. Le consommateur soutient en effet le monde agricole. Plus fort encore, il donne le troisième meilleur score aux agriculteurs en ce qui concerne la confiance. De ce fait, l’agriculteur belge reçoit un 8/10 et suit de près les médecins et les enseignants au classement.

Le consommateur avoue cependant avoir peu d’affinités avec le monde agricole. « L’agriculture a par ailleurs fondamentalement changé », remarque Michel Christiaens. « En 2000, la Belgique comptait encore près de 62.000 exploitations agricoles. Entre-temps, soit 16 ans plus tard, ce nombre a reculé de 40 %. En même temps, les exploitations agricoles sont plus grandes, plus modernes, et recourent davantage à la technologie de pointe. L’agriculteur de l’année 2000 ne peut plus être comparé à celui de l’année 2017. »

Des résultats rassurants

Agribex voulait aussi savoir si le grand public le regrettait. Et il semble que ce n’est pas trop le cas. Le consommateur est réaliste et pas tellement rêveur. Il comprend la plus grande intensivité de l’agriculture, et certainement aussi le recours à l’automatisation. Près de 70 % des questionnés trouvent normal que l’agriculture s’automatise si cela permet de garder le contrôle sur le prix des denrées alimentaires. Pour 61 % des personnes interrogées, l’intensivité n’est pas non plus un problème.

Trois Belges sur cinq estiment que l’agriculteur d’aujourd’hui produit en respectant l’environnement et la nature. De même, deux Belges sur trois estiment que l’agriculteur traite les animaux de manière respectueuse. Pour le consommateur, le bien-être animal, de même que le respect de la nature et de l’environnement sont des sujets particulièrement importants. Les agriculteurs tirent déjà bien leur épingle du jeu, mais ils doivent continuer à faire fort attention à cet aspect des choses.

Pour les organisateurs du salon, les résultats sont en tout cas rassurants. Le consommateur fait confiance au monde agricole. S’imaginer l’inverse semble être un sentiment infondé, cette confiance existe en effet bel et bien. Par ailleurs, la saga du fipronil n’a pas entaché cette confiance. Par contre, le consommateur estime que l’agriculteur doit faire plus attention à son propre marketing. Près de 81 % des consommateurs estiment par exemple que nous devons importer le moins possible des denrées alimentaires. Mais ils ajoutent presque aussi vite que beaucoup de choses restent à faire en ce qui concerne le marketing.

Une alimentation saine avant tout

Il est clair que cette campagne est un bon préparatif pour le salon en lui-même. « Nous sommes véritablement partis à la rencontre des consommateurs afin de leur faire découvrir le secteur agricole tel qu’il est en 2017, et de leur présenter l’agriculteur 17.0 », indique Michel Christiaens. « Agribex ouvrira bientôt ses portes. Cela reste encore le summum de ce que l’agriculture belge peut offrir. C’est en premier lieu un salon professionnel, mais en ce qui nous concerne, le consommateur est aussi clairement le bienvenu. Le salon est un point de rencontre de toutes les technologies modernes offertes à l’heure actuelle dans le monde agricole. Il permet de voir encore mieux le secteur agricole tel qu’il est aujourd’hui, de même que de la façon dont il va évoluer. »

« Les agriculteurs ne se reposent pas sur leurs lauriers. Ils évoluent avec le temps, et répondent aux tendances afin de pouvoir répondre à la demande des consommateurs. Leur première ambition et mission reste encore toujours de proposer une alimentation saine en suffisance et à un prix attractif. Nous sommes particulièrement satisfaits de voir que le grand public les suit dans cette démarche. Le Belge lui-même indique que ce dernier point est souvent un sujet de désaccord. Près de trois quarts des personnes interrogées trouvent cependant que les agriculteurs ont raison de vouloir « recevoir un prix équitable pour leurs productions ». C’est la seule manière pour l’agriculture de rester viable ».

« En d’autres termes, le consommateur se rend très bien compte que des produits agricoles sains ont une certaine valeur. Il y a donc de l’espoir à ce niveau. La recherche de produits meilleur marché a atteint une limite. Les consommateurs se déclarent prêts à y porter davantage attention. Nous pouvons donc clairement mener ce débat. »

Avec l’aide d’un supermarché

Afin de pouvoir organiser ce roadshow, Fedagrim a collaboré étroitement avec Carrefour. « Ils nous ont faits de la place sur le parking de 8 supermarchés : Ans, Korbeek-Lo, Bruges, Kuringen, Zemst, Jambes, Bomerée et Ninove », souligne Michel Christiaens.

« De ce fait, nous nous trouvions quasiment au cœur de la distribution et nous avions le luxe de faire rentrer quasiment directement les consommateurs dans notre conteneur. Cette collaboration s’est déroulée de manière parfaite. Carrefour a également mis une plate-forme à disposition des producteurs locaux afin qu’ils puissent présenter de la meilleure façon l’agriculture belge. Si les consommateurs estiment qu’il est nécessaire de faire quelque chose en termes de marketing, nous espérons avoir, de la sorte, donné le bon exemple. »

L’avis de Test-Achats

« Dans un monde qui met l’accent sur la globalisation, l’augmentation d’échelle et la consommation de masse, le consommateur a perdu le contact avec la source, et donc avec les agriculteurs. L’enquête effectuée par Agribex à ce propos prouve une fois de plus que les agriculteurs sont respectés, même si le fonctionnement des exploitations agricoles demeure trop souvent une grosse inconnue pour de nombreux consommateurs ».

Test-Achats trouve positif que les consommateurs soient informés de manière innovante sur la manière dont nos aliments sont produits. « En tant que Test-Achats, nous informons également nos membres sur l’importance de consommer des produits locaux, notamment via la distribution de notre calendrier des fruits et des légumes. En plus de l’aspect environnemental, cela permet par ailleurs de soutenir nos productions locales et les circuits courts ».