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Malgré une semaine positive, le futur n’est pas exempt de défis pour le salon Agribex

À l’occasion de la clôture d’Agribex, les présidents des différents groupes sectoriels composant Fedagrim ont dressé un bilan de la semaine écoulée. Si le sentiment était positif, tant en termes de ventes que de contacts, ils n’ont pas manqué de rappeler que le secteur devra, dans un futur proche, relever un certain nombre de défis tout en faisant face à un marché de plus en plus restreint et difficile.

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Fedagrim, la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’Agriculture et les Espaces verts, se compose de quatre groupes sectoriels : « tracteurs et machines agricoles », « matériels et constructions pour l’élevage », « matériel pour le jardin et les espaces verts » et, enfin, « distribution ». Chaque groupe dispose de son propre président qui, après avoir sondé ses membres, a dressé un bilan de cette 70e  édition d’Agribex.

Visite ciblée

Joost Vandesteene, président du groupe « tracteurs et machines agricoles », livre son opinion : « Malgré une conjoncture peu favorable et des prix agricoles en berne, nous avons ressenti une ambiance positive sur le salon »., livre Selon lui, les visiteurs venaient dans un objectif bien précis et organisaient leur visite en ce sens.

« Par le passé, Agribex était une foire où l’on vendait une importante quantité de matériel. Cette orientation a longtemps été conservée mais, actuellement, les ventes sont en baisses bien que l’intérêt soit présent », poursuit-il. Toutefois, il constate que les carnets d’adresses des exposants semblaient bien remplis au terme de chaque journée.

Les machines deviennent de plus en plus grosses et les investissements suivent, par conséquent, la même tendance. Toutefois, comme nous nous trouvons sur un marché de remplacement, les acquisitions se font après le salon. En effet, les vendeurs doivent se déplacer et voir le matériel à remplacer afin de fixer les conditions de reprise.

Paul Dierickx, également membre du conseil d’administration de Fedagrim, aborde les ventes de tracteurs : « Sur la période de janvier à novembre de cette année, le nombre d’immatriculation est en hausse par rapport à la même période, l’année dernière » Cependant, il reconnaît que certains tracteurs ont été immatriculés à la hâte. Il s’agit notamment des modèles homologués conformément à la norme Tier4A (et non Tier4B) ou ne satisfaisant pas à la Mother Regulation qui concernera tous les matériels agricoles neufs dès janvier 2018. « Une fois ces modèles soustraits, les ventes pourraient être en baisse de quelques pourcents. »

Encore dans les semaines à venir

Paul Dierickx souligne que la période de vente ne se limite pas au salon. Ainsi, les ventes et contacts débutent souvent avant et se prolongent encore dans les semaines qui suivent la clôture. Il constate, comme Joost Vandesteene, qu’une ambiance positive régnait dans les allées. « De nombreux contacts ont eu lieu, l’espoir de conclure des ventes dans les jours ou semaine à venir est bien présent. »

Les concessionnaires sont les personnes les plus proches des clients finaux, leur avis est donc essentiel. Le président du groupe « distribution », Joost Merckx, le relaye : « Nos concessionnaires sont positifs mais ne manifestent pas un surplus d’enthousiasme. Ici encore, les contacts amorcés sur le salon devront se poursuivent dans les prochains mois ». L’îlot Workshop Live a aussi été très apprécié.

De l’étable aux bâtiments de stockage

Johan Colpaert, président de Fedagrim, a également pris la parole au nom du groupe « matériels et constructions pour l’élevage ». Il rappelle que les éleveurs ont vécu des périodes difficiles, notamment en 2016 suite à la chute du prix du lait. Dans les secteurs porcins et bovins viandeux, les investissements sont également limités.

Durant l’année en cours, les entreprises actives dans la construction ont réalisé leur chiffre d’affaires grâce aux bâtiments de stockage de pommes de terre, oignons, légumes, céréales… « Les entreprises qui se destinaient uniquement à la construction d’étable se sont progressivement tournées vers les bâtiments industriels, ce qui, pour elles, a été positif », dit-il.

Il remarque également un regain de positivisme dans le secteur laitier mais ce n’est pas pour autant que les éleveurs investissent à tort et à travers. En outre, de nombreux bâtiments ont déjà été construits. Pour ce secteur, Agribex est un salon de contact et non de vente. « Personne n’arrive sur un stand avec son plan dans l’objectif de signer un contrat de construction avant midi. »

Johan Colpaert constate que les exposants ont engrangé un certain nombre d’adresses à l’issue du salon. Cela reflète la variété du visitorat. Dans le secteur porcin, une embellie est également entrevue. « Les éleveurs qui ont su mettre de l’argent de côté durant les périodes plus difficiles pensent maintenant à investir », poursuit-il.

Avant d’ajouter : « Les constructeurs d’étable entrevoient positivement 2018, notamment grâce aux contacts qu’ils viennt d’avoir ».

Du chemin à parcourir

De son côté, le groupe « matériel pour le jardin et les espaces verts » déplore, par la voix de son président, Koen Bakelandt, l’appellation « Foire agricole ». Ce n’est en outre que la deuxième fois que l’ensemble des exposants de ce secteur étaient rassemblés dans le hall 8. « La moindre fréquentation de ce hall durant l’après-midi aurait pu être contrée en installant un parcours fléché », juge-t-il.

En matière de vente, il dresse le même constat que ses collègues : les visiteurs effectuent moins d’achat mais se montrent très intéressés et plus professionnels. La journée professionnelle a d’ailleurs été particulièrement appréciée car elle a permis aux exposants de rencontrer leur réseau de revendeurs. « Nous sommes toutefois conscients qu’il reste du chemin à parcourir pour mettre en lumière les événements « parcs et jardins » à Agribex », ajoute-t-il.

Pour sa part, Stefaan Forret, président du salon, estime que cette 70e  édition a été une réussite et a gagné en professionnalisme. « Néanmoins, le monde agricole évolue très vite. Nous aurons donc des défis à relever et de nouvelles idées à concrétiser pour que notre édition 2019, qui se tiendra du 3 au 8 décembre, soit tout aussi professionnelle », conclut-il.

J.V. et T.D.

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