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Situation précaire pour la majorité des agriculteurs, tous secteurs confondus

La Fédération wallonne de l’Agriculture (Fwa) a tenu, mercredi à Gembloux, sa traditionnelle assemblée annuelle en présence de dizaines d’éleveurs. À cette occasion, son président, Joseph Ponthier, a dressé un état des lieux, sombre et préoccupant, de l’agriculture wallonne.

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D’emblée, face aux ministres wallons de l’Agriculture (René Collin), de l’Environnement (Carlo Di Antonio), au ministre-président wallon (Willy Borsus) et au ministre fédéral de l’Agriculture (Denis Ducarme), le président de la Fwa a qualifié la situation vécue par les agriculteurs de « très précaire pour la majorité » d’entre eux, « tous secteurs de production confondus ». Il a aussi jugé « grand temps » que les « responsables politiques prêtent toute l’attention qu’il mérite » au secteur agricole.

Dans l’élevage bovin, le bilan est même « particulièrement alarmant », selon la Fwa, alors que « depuis mi-2013, les prix ne font que baisser en viande bovine ». « Au total, les prix des bovins ont chuté de plus de 20 %. Pourtant, à l’étalage, il n’en va pas de même », a regretté Joseph Ponthier, demandant au ministre Ducarme une « analyse fouillée et transparente » sur les prix et les marges du secteur.

Les éleveurs, comme l’a rappelé une action de la Fugea fin janvier en marge d’une réunion des ministres européens, craignent également un afflux de viande bovine sud-américaine dans le cadre d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. La Fwa demande aux responsables politiques de faire preuve d’anticipation dans ce dossier et d’interférer au plus haut niveau avant que les accords ne soient signés. « Se réveiller quand il faudra voter un paquet bien ficelé au Parlement wallon ne servira à rien », a mis en garde Joseph Ponthier.

Les états des lieux dressés mercredi n’étaient guère plus réjouissants pour l’élevage de volaille, tourmenté par la crise du fipronil et la grippe aviaire, ou le secteur laitier, angoissé par la montagne de lait en poudre stockée dans l’UE et dont la remise sur le marché pourrait plomber davantage encore les prix. La production laitière est en outre repartie à la hausse dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, ce qui n’est pas de bonne augure pour les prix.

Quant aux grandes cultures, elles ne se portent pas bien non plus en raison d’une « situation catastrophique » sur les marchés céréaliers et des prix de vente, depuis deux ans, inférieurs aux coûts de production. Dans ce secteur, la Fwa souhaite la mise en place d’un « système d’assurance multirisque climatique subventionnée en partie par la Wallonie ». Un système qui devrait être complémentaire aux assurances qui seront prochainement proposées par la Fwa.

(Belga)

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