Équipements agricoles: le marché français retrouve le moral

Cette hausse attendue des ventes pour 2018 devrait profiter en partie aux importations (+ 4%). Parallèlement les exportations devraient suivre la même tendance (+ 4%).
Cette hausse attendue des ventes pour 2018 devrait profiter en partie aux importations (+ 4%). Parallèlement les exportations devraient suivre la même tendance (+ 4%). - M. de N.

Les marchés sont bien orientés, mais le taux de marge reste plus faible que dans d’autres industries, note le président d’Axema Frédéric Martin. En 2016, ce taux (excédent brut d’exploitation/valeur ajoutée) est de 22,9 % chez les adhérents d’Axema, contre 38,6 % dans l’industrie dans son ensemble. Cette moins bonne rentabilité s’explique notamment par l’absence d’entreprises de grande taille dans le secteur.

Quelque 86 % des adhérents d’Axema sont des PME. L’association note que, parmi ses adhérents, les entreprises de taille intermédiaire réalisent 50 % du chiffre d’affaires total, quand en Allemagne, celles-ci pèsent pour 82 % de la valeur totale de la production.

Un mal pour un bien, pourrait-on dire au regard des chiffres de l’emploi qui laissent penser que cette forte présence d’entreprises de petite taille dans le secteur de l’agroéquipement limite les délocalisations par rapport au reste de l’industrie. Axema observe que depuis 2010, l’emploi est en hausse de 6,6 % dans l’agroéquipement français alors qu’il est en baisse de 6,9 % dans l’industrie dans son ensemble. Les entreprises de l’agroéquipement étant de petite taille et le plus souvent mono-site, celles-ci seraient donc moins enclines à délocaliser.

Robotisation

Le syndicat français des industriels de l’équipement agricole a également présenté une projection concernant les ventes de robots agricoles sur le marché intérieur à l’horizon 2035. « Dans 17 ans, les robots devraient représenter la moitié des ventes d’agroéquipement en France, contre quelques pourcents actuellement ».

Selon ces projections, la France serait légèrement moins robotisée que la moyenne mondiale (58 %). La principale différence se situe sur le segment des tracteurs autonomes, qui ne représenterait que 20 % du marché des robots en France, contre 42 % dans le reste du monde.

Un des pays les plus déficitaires de l’UE

Avec un solde négatif de 716 millions d’euros, la balance commerciale française sur le marché de l’agroéquipement était la plus déficitaire d’Europe en 2016. Et la quatrième la plus déficitaire au monde.

Symbole de ce déficit : les moissonneuses-batteuses. La France est le premier producteur de blé en Europe, mais ne compte pas d’usines de moissonneuses-batteuses sur son territoire. Les points forts de notre voisin sont les presses et matériels de fenaison, de manutention, de semis, de fertilisation et de vinification.

Ce déficit de la France est particulièrement marqué dans ses relations commerciales avec trois pays : l’Allemagne, avec qui le déficit atteint 695 M€, l’Italie (312 M€) et la Chine (193 M€). En 2017, le déficit de la France s’est résorbé, à 281 millions d’euros, notamment sur le marché des tracteurs qui est l’un des plus déficitaires, avec les machines d’entretien d’espaces verts.

Qu’en sera-t-il cette année ? Historiquement, le déficit est d’autant plus fort que le marché est porteur, rappelle Frédéric Martin, président d’Axema. La reprise du marché français annoncée pour 2018 (+5 %) n’est peut-être pas de bon augure.

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