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Le bio wallon affiche une forme olympique

Année après année, la filière bio wallonne ne cesse de se développer, comme en témoigne 2017. Une fois encore, le nombre d’exploitations et la SAU bio augmentent. Un cap vient d’ailleurs d’être franchi : un ha agricole wallon sur 10 est bio. Du côté de l’élevage, les chiffres sont aussi impressionnants, avec une croissance de près de 25 % du nombre d’animaux en un an à peine, grâce, notamment, aux filières poules pondeuses et caprine. En outre, le secteur porcin, longtemps en difficulté, se relève considérablement.

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Au 31 décembre 2017, la Wallonie recensait 1.625 fermes certifiées bio (100 % bio ou mixte bio-conventionnel), soit 12,8 % des fermes wallonnes, ressort-il du bilan dressé annuellement par Biowallonie, la structure d’encadrement de la filière bio wallonne. En 2017, 132 exploitations ont fait le choix du bio, ce qui représente une augmentation de 8,8 %. Depuis 2009, donc en l’espace de 8 ans, le nombre de ferme bio a doublé (figure 1).

La surface agricole utile (SAU) consacrée à ce mode de production est elle aussi en progression : +6,7 % par rapport à 2016. La SAU sous contrôle bio atteint aujourd’hui 76.072 ha (+4.783 ha), soit 10,4 % de la SAU totale wallonne. En 2017, un nouveau cap a donc été franchi : un hectare agricole sur 10 est désormais sous contrôle bio.

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La surface agricole moyenne d’une ferme bio wallonne est de 46,8 ha, soit 11 ha de moins de la moyenne régionale (57,7 ha).

Fruits et légumes en forte hausse

Suivant l’évolution importante du nombre de tête de bétail (+24 %, lire ci-après), la surface dédiée aux prairies progresse également. Pas moins de 3.900 ha de prairie sont passés sous contrôle bio, soit une hausse de 7,1 % entre 2016 et 2017. Trois-quarts de ces prairies sont situés en province de Luxembourg et de Liège.

Même si les prairies composent 78 % du paysage agricole bio wallon (86 % en 2011), leur proportion diminue d’année en année pour faire place aux grandes cultures (19 % du paysage bio wallon). Cette proportion reste toutefois élevée au vu du grand nombre d’élevages bovins certifiés bio mais aussi par la spécificité de la filière qui requiert une surface importante de prairie par animal pour assurer une autonomie importante des fermes.

Les grandes cultures (céréales, cultures fourragères, pommes de terre, oléagineux et protéagineux) ont continué d’augmenter (+8 %) avec plus de 1.074 nouveaux ha. Cette progression suit la demande croissante en céréales bio, tant alimentaires que fourragères. 39 % des grandes cultures sont situés en province de Luxembourg, suivi de Namur (22 %), Liège (17 %), le Hainaut (14 %) et le Brabant wallon (9 %).

En 2017, 54 % des grandes cultures bio sont des céréales (et assimilés) dont les plus courantes sont l’épeautre, le froment, le triticale, l’avoine et l’orge (par ordre d’importance).

Les cultures maraîchères ont bondi de 17,1 % entre 2016 et 2017. Cela représente 174 ha. Les surfaces légumières bio wallonnes se répartissent comme suit : Hainaut (28 %), Liège (28 %), Brabant wallon (26,5 %), Namur (13 %) et Luxembourg (4,5 %).

Du côté des cultures fruitières , on note une progression importante de 16,3 % pour la troisième année consécutive et ce, après plusieurs années de stagnation. 45 nouveaux ha ont été répertoriés. Les vergers bio se trouvent principalement en province ce Namur (43 %) et de Liège (25 %). Arrivent ensuite le Hainaut (17 %), le Brabant wallon (11 %) et le Luxembourg (4 %).

Les jachères, engrais verts et parcours extérieurs enregistrent quant à eux une nouvelle chute considérable (-60 %).

Enfin, la production de semences et plants est en nette progression sur le territoire wallon : +22,2 %. Toutefois, cela ne représente, pour l’instant, que 68,6 ha, dont plus de 53 ha en province de Luxembourg et Liège. 70 % de ces surfaces sont dédiées à la production de plants de pomme de terre, 22 % pour la production de semences et 8 % pour la production d’autres plants.

Le tableau ci-dessous fournit un récapitulatif de l’évolution de la superficie sous contrôle bio depuis 2011.

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Nouveau boom des vaches laitières

Au cours de l’année 2017, le nombre d’animaux bio a augmenté de 568.007 unités (tous animaux confondus), ce qui représente une spectaculaire hausse de 24 %.

En croissance constante depuis 2006, le nombre de bovins bio a encore augmenté en 2017 (+20,1 %) pour atteindre 102.717 têtes. La moitié des bovins bio sont élevés dans la province de Luxembourg.

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Le nombre de vaches allaitantes continue de progresser faiblement (+4,8 %). L’offre étant supérieure à la demande dans ce secteur, cette faible progression est plutôt une bonne nouvelle.

Après une faible progression en 2014 (+1,5 %) et en 2015 (4,2 %) et une forte hausse en 2016 (+24,6 %), le nombre de vaches laitières poursuit sa marche en avant (+14,4 % en 2017). Plus de 2.000 vaches supplémentaires sont traites en bio en Wallonie. Cela s’explique, en partie, par le bon prix de vente du lait bio en comparaison au prix du lait conventionnel qui baisse ou stagne depuis 2014.

Redynamisation de la filière porcine

Le secteur porcin bio wallon affiche une forte croissance en 2017 (+24,3 %) après plusieurs années de crise et une très légère augmentation en 2016 (+1,2 %). Le nombre de truie à, lui, progressé de 25 %, avec 132 truies supplémentaires. La création du Groupement de producteurs de porcs bio en 2016 explique plus que probablement qu’une nouvelle dynamique souffle sur la filière.

Toutefois, avec 8.588 porcs recensés, la filière est encore loin de son cheptel de 2010 (13.618 têtes) et l’offre reste inférieure à la demande. De ce fait, la Wallonie importe encore des porcs engraissés des Pays-Bas, d’Allemagne et du Grand-Duché de Luxembourg, mais de moins en moins.

Les porcs bio wallons sont principalement élevés en province de Hainaut (34 %), Luxembourg (33 %) et Namur (27 %).

Poules pondeuses : en pleine explosion

La filière avicole continue son expansion. Le nombre de poulets de chair (vendus) a grimpé de 23 % entre 2016 et 2017. Plus de 450.000 poulets supplémentaires ont été commercialisés en 2017.

Plus de la moitié des poulets bio ont été élevés en province de Namur (55 %). La province de Luxembourg compte 20 % des poulets, Liège 16 %, le Hainaut 5 % et le Brabant wallon 4 %.

Alors que la filière poulet de chair suit une croissance relativement linéaire, la filière poules pondeuses explose véritablement depuis 2010. En 2017, celle-ci a connu la plus forte progression en ce qui concerne l’élevage bio et a bondi de 36,3 % (pondeuses et futures pondeuses).

La filière compte actuellement 208.560 poules pondeuses, soit plus de 46.000 animaux supplémentaires par rapport à 2016 (+28,4 %). Les élevages sont répartis sur l’ensemble de la Wallonie. Le nombre de poulettes futures pondeuses s’élève à 92.524 animaux, soit une hausse de 58,2 % en un an. L’élevage de poulettes est principalement situé en province de Namur (79 %).

Filière caprine : +34 % !

La filière ovine est en constante évolution depuis 2009, avec une croissance importante de 22,1 % entre 2016 et 2017. Elle compte actuellement 22.229 animaux et a quasiment doublé son cheptel depuis 2013. Trois quarts des moutons sont élevés dans les provinces de Luxembourg (44 %) et Namur (30 %).

Depuis 2 ans, la filière caprine est en forte progression avec +30 % en 2016 et + 33,8 % en 2017. 479 chèvres bio supplémentaires sont traites en Wallonie en 2017 par rapport à 2016, ce qui porte le nombre total d’animaux à 1.897. C’est la province de Namur qui compte le plus de chèvres bio avec plus d’un tiers du cheptel wallon (35 %).

Passant de 1.091 animaux en  2016 à 1.897 en 2017, la filière  bio caprine entend satisfaire la  demande des consommateurs.
Passant de 1.091 animaux en 2016 à 1.897 en 2017, la filière bio caprine entend satisfaire la demande des consommateurs. - J.V.

En 2017, la Wallonie comptait également 1.887 autres animaux, principalement au sein de filière de niche  : 1.475 équidés, 282 cervidés, 117 lapins et 13 volailles (pintades, canards). Ce nombre fluctue légèrement mais reste relativement stable depuis 2004.

L’aquaculture bio wallonne représente quant à elle 593 kg de poissons commercialisés en 2017 (+58 % en un an) tandis que 24  ruches certifiées bio ont été recensées.

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